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Rapport alarmant du Giec à un mois des négociations de Bali

Les experts du Giec ont publié un rapport avertissant très clairement les dirigeants de la planète des risques du réchauffement climatique à l'approche d'une conférence cruciale sur le climat qui doit se tenir le mois prochain sous l'égide de l'Onu à Bali.

Rapport alarmant du Giec à un mois des négociations de Bali
En Dumbria, où l'eau est bien en deçà des niveaux habituels. Photos : AFP
Dans un "résumé à l'intention des décideurs" de son 4e rapport adopté officiellement samedi à Valence (Espagne), le Groupe intergouvernemental d'experts sur le changement climatique, a mis en garde contre les conséquences "soudaines", voire "irréversibles" du réchauffement en cours.

Le Giec, récompensé cette année par le prix Nobel de la paix, prévoit une hausse de température moyenne de 1,8 à 4 degrés, pouvant aller jusqu'à 6,4 degrés en 2100 par rapport à 1990.

"Tous les pays" en subiront les conséquences -multiplication des canicules, sécheresses et inondations, fonte accélérée des glaces des pôles et montée du niveau de la mer- et les nations les plus pauvres seront les plus touchées.

Dans la foulée, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a appelé la communauté internationale à une véritable "percée" des négociations qui s'ouvriront le 3 décembre à Bali (Indonésie) sur les suites à donner à la première phase d'engagements du protocole de Kyoto, après 2012.

"Freiner et renverser ces menaces est le défi de notre temps", a déclaré Ban Ki-moon devant les experts du Giec à Valence. "Nous ne pouvons pas nous permettre de rater une percée réelle à Bali", a-t-il ajouté.

Pour le commissaire européen à l'Environnement Stavros Dimas, "la communauté internationale doit répondre à cet appel scientifique à agir en acceptant de lancer à Bali des négociations pour un nouvel accord complet et ambitieux sur le climat".

Pour inquiétant qu'il soit, le rapport du Giec a été critiqué comme étant en retard sur les dernières études scientifiques.

Ainsi, l'institut australien du climat (Climate Institute - Sydney) a souligné cette semaine que "la récente et rapide diminution des glaces de mer en Arctique s'est produite beaucoup plus rapidement que ne le suggéraient les projections modélisées".

Au rythme actuel (+ 3 mm par an de 1996 à 2006), les océans pourraient avoir gagné 1,40 mètre d'ici la fin du siècle, selon les chercheurs de cet institut.

Du coup, dans le résumé approuvé à Valence, les experts du Giec renoncent à donner une valeur limite à la hausse prévisible du niveau des océans (0,18 m à 0,59 m à la fin du siècle par rapport à la période 1990 selon le projet de résumé initial).

Le président du Giec, Rajendra Pachauri, a insisté sur les conséquences dramatiques auxquelles sont exposées les Etats insulaires et les centaines de millions d'habitants des grands deltas - comme le Bangladesh, ravagé cette semaine par le cyclone Sidr.

Les organisations écologistes, qui craignaient un rapport édulcoré sous la pression de certaines délégations, ont salué un "résultat bien meilleur que ce qu'on pouvait escompter avant la réunion", selon Stephanie Tunmore de Greenpeace. La délégation américaine a notamment contesté le caractère "irréversible" des impacts, estimant qu'il n'était pas suffisamment étayé scientifiquement.

Les Etats-Unis, qui n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto, refusent de prendre des engagements contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour réussir, un accord sur le climat devrait en outre enrôler les économies émergentes comme l'Inde et la Chine, qui doit ravir dès cette année la place du premier pollueur mondial aux Etats-Unis, selon l'Agence internationale de l'énergie.
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