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La traque des assaillants se poursuit

Les chaînes de télévision diffusent des images sur le stationnement des unités militaires et des services de sécurité dans les principales artères de la ville et à proximité des sites névralgiques.

 La traque des assaillants se poursuit
Soldats sur les toits, hélicoptères dans les airs et rues désertes : la localité tunisienne de Ben Guerdane, toute proche de la Libye, était sous le choc lundi après des attaques jihadistes en pleine ville. Ph : AFP

L'opération de traque des auteurs de l'assaut lancé, lundi à l'aube, contre la ville de Ben Guerdane se poursuivait toujours en fin de journée, après que les forces de sécurité ont réussi à absorber le premier choc de cette attaque «sans précédent».

Les chaînes de télévision diffusent des images sur le stationnement des unités militaires et des services de sécurité dans les principales artères de la ville et à proximité des sites névralgiques.

La première chaîne nationale a montré des scènes d'échanges de tir entre des militaires et un homme armé qui tentait de prendre la fuite, avant de l'abattre.

Aux environs de 05h15 (GMT+1), un nombre indéterminé d'hommes armés a attaqué simultanément des installations militaires et sécuritaires, situées dans le centre de cette ville très proche de la Libye, d'où des combattants extrémistes se sont infiltrés jeudi dernier.

Jusque-là, 35 assaillants ont été tués et 7 autres arrêtés dans l'avortement de ce plan terroriste d'une grande ampleur, selon un bilan officiel provisoire, qui fait état de la mort de 11 agents de sécurité et de 7 civils, dont une fillette de 12 ans.

Il y a quatre jours, cinq membres d'un groupe armé venant de Libye ont été abattus dans des affrontements dans une commune proche de Ben Guerdane.

Un colonel de l'armée a été blessé dans l'assaut donné à la maison où s'étaient réfugiés les terroristes dans la localité de Laaouija, à 12 km du chef-lieu de la province. Un citoyen a été mortellement touché dans les affrontements.

Après l'attaque de lundi, d'importants renforts des différents corps armés ont été dépêchés dans la région, où le couvre-feu (19H00/05h00) a été décrété par les autorités, qui ont appelé les habitants à «rester chez eux».

«La traque de ces groupes se poursuit de la part de forces combinées, avec la sécurisation des entrées de la ville et des sites névralgiques», avaient souligné les ministères de la Défense et de l'Intérieur dans un communiqué conjoint.

Les mêmes sources ont également annoncé «l'intensification des patrouilles aériennes dans la région et au niveau de la bande frontalière, ainsi que la fermeture des poste-frontières à Ras Jedir et Dehiba», les deux principaux points d'accès entre les deux pays.

Au terme d'une réunion d'urgence convoquée par le chef de gouvernement Habib Essid, les ministres de la Défense nationale et de l'Intérieur ont été dépêchés pour «superviser» les opérations militaires dans la zone sud-est, où de grands renforts ont été envoyés pour maîtriser la situation et pourchasser les assaillants.

Il a été, également, décidé «d'effectuer un ratissage global et méticuleux de toutes les régions du sud» du pays, dont les populations entretiennent des liens humains très étroits avec le côté libyen et vivent essentiellement de la contrebande.

Dans une apparition publique, le Président Béji Caid Essbsi a assuré que l'objectif de cette attaque «sans précédent et coordonnée» était de «contrôler la situation dans la région et proclamer une nouvelle wilaya (émirat, ndlr)».

Les forces armées «étaient vigilantes depuis les dernières attaques et s'attendaient à une nouvelle offensive, mais pas de cette envergure», a expliqué le chef de l'Etat au cours d'une visite au quartier général de la garde nationale (gendarmerie) à la caserne d'El Aouina à Tunis. 

La Tunisie est en guerre contre «la barbarie», a martelé Caid Essebsi, qui a promis «d'éradiquer ces rats», en référence aux combattants extrémistes accusés d'avoir transformé la Libye voisine en base-arrière. 

Le président tunisien a appelé à l'union nationale face aux dangers qui guettent le pays, saluant l'attitude des populations des régions du sud, limitrophes de la Libye, qui ont affiché un grand soutien aux forces de sécurité dans leurs opérations.

Les autorités tunisiennes nourrissent de vives préoccupations quant aux risques de détérioration de la situation sécuritaire dans le pays voisin, dans le cas d'une intervention militaire occidentale.

Le ministre de la Défense, Farhat Horchani, a annoncé, dimanche, le déploiement de drones fournis par des pays «frères et amis» pour un meilleur contrôle des frontières maritimes et terrestres avec la Libye.

Pour les autorités tunisiennes, les auteurs des attaques sanglantes contre le musée du Bardo à Tunis, le 18 mars dernier, et la station balnéaire d'El Kantaoui à Sousse, le 26 juin de la même année, ont suivi des entraînements sur le maniement d'armes et d'explosifs dans des camps installés en Libye.

Les autorités annoncent souvent la découverte de véhicules chargés d'armes de guerre et de voitures piégées au niveau de la zone sud-est, un front supplémentaire pour les forces de sécurité déjà engagées dans des opérations contre les groupes retranchés dans les zones montagneuses dans le nord et l'ouest du pays, non loin de la frontière algérienne.  

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