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«L’eau et le sacré», thème du 23e Festival des musiques sacrées du monde

La 23e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde (FFMSM) sera organisée du 12 au 20 mai sous le signe «L'eau et le sacré».

«L’eau et le sacré», thème du 23e Festival des musiques sacrées du monde
Le Festival contribue à entretenir le dialogue avec le sacré à travers son légendaire forum et la mise en exergue des arts et de la musique. Ph : DR

Cette édition, organisée sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, sera l’occasion pour explorer le symbolisme de l’eau et exhorter le monde à réconcilier avec l’environnement et se mobiliser pour l’avenir des générations futures et de la planète.

 «L'eau, symbole de purification dans le sacré universel et dans la poésie mystique, est en soi une invitation au respect de notre terre nourricière», souligne Abderrafih Zouitene, président de la Fondation Esprit de Fès et du Festival de Fès des musiques sacrées du monde en expliquant le choix de cette thématique.

Dans une note de présentation, il explique que cette édition sera placée sous le signe de l’eau, entendue comme source de vie et d’inspiration irriguant tour à tour le corps et l’âme.

 «Tout sauf anodin, ce choix répond à la nécessité de sensibiliser le plus grand nombre aux problématiques écologiques qui travaillent la planète et dont dépend le sort même de l'humanité», a-t-il ajouté.

Tout en rappelant la COP22 à Marrakech qui a mis l’emphase sur l’eau comme enjeu primordial, il a mis l'accent sur les résultats de certaines recherches qui mettent en garde contre un éventuel effondrement total et irréversible des écosystèmes d’ici 2100.

Abderrafih Zouitene a, par ailleurs, mis l'accent sur l’histoire de Fès, première capitale du Maroc, dont l’emplacement avait été choisi par Moulay Idriss et son compagnon Ameir pour l’abondance de ses sources.

Edifiée par les Maalems bâtisseurs, la Médina abrite un système hydraulique fascinant de savoir-faire et d’ingéniosité dont le résident ou le voyageur peuvent observer la face la plus apparente, a-t-il fait savoir.

Il a relevé que cette cité reçoit l’eau dans un contexte architectural et artistique sublimant sa valeur, ajoutant que les milliers de fontaines, le plus souvent décorées en zellige, au-delà de leur caractère vital, incarnent vertus spirituelles et héritage culturel mêlés.

Pour le directeur artistique du Festival, Alain Weber, «l’eau, impalpable commencement et véhicule de la vie, traverse l’espace-temps non sans irriguer les imaginaires».

 «Source de vie, moyen de purification et de régénérescence, l’eau est aussi ce 'miroir de notre avenir'. Dans son sillage, l’inspiration et la sagesse au fil de combinaisons variées», a-t-il souligné.

Matérielle ou spirituelle, ses deux faces se rejoignent dans une vision universelle et cosmique qui nous renvoie aux plus anciennes traditions et aux religions du monde, du Coran aux Evangiles, de la Torah au Rig Veda. Des milliers de contes et légendes relatent l’eau, abris des fées, des nymphes, lieu de pouvoirs magiques reliés aux forces de la nature, bénéfiques ou maléfiques, a-t-il expliqué.

Alain Weber a affirmé que cette édition du Festival de Fès propose de faire le lien entre l'origine de l'Homme et son devenir, qui semble compromis sans une prise de conscience de sa dépendance à l’environnement véritablement suivie d’effets.

Puisant dans un vaste répertoire inspiré par l’eau, le programme musical de cette édition sera avant tout un hymne à la nature, au monde maritime et océanique, avec entre autres la symphonie flamenca Poeta du grand guitariste Vicente Amigo, la venue d’artistes des îles du Japon, de la Sardaigne ou de la Crète et un hommage aux grands fleuves du monde, artères vitales de notre planète, a-t-il fait savoir.

Le jardin (bustan) andalou, arabe, indien ou perse en tant que reproduction du jardin d’Eden et réminiscence de la genèse de l’humanité avant sa chute évoque le souvenir et la quête du paradis perdu, où plantes et arbres se déployaient grâce à l’eau de vie, relève Alain Weber.

La création d’ouverture, qui explorera le monde de l’eau avec une intention écologique et spirituelle, évoquera tour à tour les fontaines de Fès, l’Amazonie, emblème de la forêt primaire, le langage des siffleurs amazigh du Haut-Atlas et des Canaries, l’Arche de Noé et le déluge, ou encore l’oasis du désert célébré dans la poésie soufie.

En collaboration avec l’Institut français de Fès et à l’attention particulière des enfants des écoles, sera mis en scène un café de Haute-Egypte avec musique Saïdi, danse, magie et la projection d’un film ayant pour protagonistes les enfants musiciens du Nil.

Après l’Hommage à l’Inde initié en 2016, cette édition mettra à l’honneur la Chine qui présentera officiellement quelques-unes de ses grandes expressions millénaires.

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