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Accord à Bonn et tapis de bombes sur les derniers fiefs talibans

Après une semaine de tractations et d'intenses négociations sous l'égide de l'ONU à Bonn, les factions afghanes ont conclu hier un accord qualifié par une grande partie des observateurs d'historique. Les représentants des nouveaux maîtres de l'Afghanistan

Accord à Bonn et tapis de bombes sur les derniers fiefs talibans
Les vingt-trois ans de guerre qui ont ravagé l'Afghanistan semblent être proches de leur fin, l'accord signé hier peu après minuit renforce la réconciliation 110nale, même si les Talibans ont été écartés de ce processus dont ne font partie que les anciennes factions qui étaient en guerre contre les milices des étudiants en théologie. Ce fait a facilité le rapprochement entre ces factions quoique leur mission semble encore longue et difficile.
Cet accord ouvre la voie à une normalisation à Kaboul, mais il faut attendre comment vont évoluer les événements par la suite pour savoir si la paix finira par s'établir dans ce pays meurtri.
Parallèlement au gouvernement provisoire, une “commission indépendante spéciale” de 21 membres sera chargée de convoquer et d'organiser au printemps une Loya Jirga d'urgence.
L'ex-Roi Zaher Shah, se contentera d'un rôle symbolique, ses partisans qui aspiraient à une restauration de la monarchie n'ont pas pu imposer leurs points de vue. L'ex-Roi présidera l'ouverture de cette assemblée 110nale qui aura pour rôle de former un nouveau gouvernement de transition et au bout de 18 mois maximum une Loya Jirga plénière, va rédiger une nouvelle constitution qui débouchera sur des élections. La répartition des postes au sein du gouvernement était toujours en suspens, le représentant spécial de l'ONU devait présenter hier à midi aux délégués une liste de noms en se basant sur les candidats choisis par les quatre délégations. L'Alliance du Nord qui représente les minorités Ouzbek, Tadjik et Hazara et après plusieurs jours d'attente a fini par proposer le royaliste pachtoune, Hamid Karzaï, pour être le chef du gouvernement. En contrepartie elle revendique les portefeuilles de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères.
Déploiement d'une force 111110nale
Les délégués afghans ont donné leur accord pour le déploiement d'une force 111110nale, cet accord est nécessaire pour une aide 111110nale en matière de reconstruction. Les participants “demandent au Conseil de sécurité des 110ns unions d'envisager l'autorisation du déploiement au plus tôt d'une force sous mandat des 110ns unies en Afghanistan”, selon le texte par M. Fawzi, collaborateur de M. Lakhdar Ibrahim, représentant de l'ONU pour l'Afghanistan.
“Cette force participera au maintien de la sécurité à Kaboul et dans ses environs”, elle pourrait être, “si nécessaire, progressivement étendue” à d'autres régions.
Mais ce point demeure encore loin de toute solution définitive, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a déclaré que les Etats-Unis et l'ONU n'avaient pas encore pris de décision sur cette force et il a ajouté que les forces américaines sur le terrain n'ont pas besoin d'aide étrangère.
Il est clair donc que tant que la campagne militaire américaine en Afghanistan n'est pas finie, le déploiement de force 111110nale dépendra des visées et de la volonté de Washington. Colin Powell a affirmé que ni les Etats-Unis ni l'ONU ne sont parvenus à une conclusion à ce sujet. Toutefois il a ajouté : “Nous y pensons, cherchons à en définir les modalités et à trouver les pays qui pourraient contribuer”.

Déluge de bombes

Sur le terrain les derniers bastions talibans à Kandahar et dans les montagnes situées près de Jalalabad étaient soumis à d'incessants tapis de bombes américaines. Les avions américains lancent des bombes sur Kandahar toutes les cinq ou dix minutes. Les Talibans ont réussi à repousser une offensive des forces du chef royaliste Hamid Karzaï à 30 km au Nord de Kandahar.
L'aéroport de Kandahar a été le théâtre d'intenses combats. Considéré comme un point stratégique pour la défense de Kandahar, sa chute entre les mains des forces anti-talibanes porterait un dur coup pour les forces du Mollah Mohamed Omar.
Des négociations sont menées pour la reddition des Talibans, jusqu'à maintenant aucun ultimatum n'a été lancé par les forces anti-talibanes.
Les bombardements visent également la région de Tora Bora (Est de l'Afghanistan). Des commandos américains ont pris position dans cette région où pourrait se trouver Oussama Ben Laden.
Tora Bora est une forteresse souterraine composée de plusieurs dizaines de tunnels et de solides fortifications, elle est la cible de bombardements américains continus.
Les responsables américains ont placé lundi soir leur pays en état d'alerte à la suite de menaces d'attentats, le spectre de la violence et des attentats reste donc très présent et l'effondrement du régime taliban ne veut pas dire que c'est la fin de la violence ainsi que l'instauration d'une paix totale car les causes de cette guerre ne dépendent pas uniquement des Talibans et de Ben Laden.
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