Afghanistan: surprenante déroute des talibans

Cette nouvelle donne suscite craintes et 111rogations aussi bien dans la communauté 111110nale que parmi les Afghans eux-mêmes qui se souviennent des exactions commises dans le passé par cette même opposition représentée de minorités dans un pays à dominance pachtoune. La situation est plus que jamais porteuse d'inconnues vu la vitesse avec laquelle les événements se sont déroulés. Ainsi les partisans de l'ex-Roi Zaher Shah se sentent-ils trahis par l'opposition pour avoir conquis Kaboul en contradiction avec ce qui était convenu. L'oppostion voit d'un mauvais oeil une participation au pouvoir de l'ex-Roi autour duquel les Etats-Unis semblent vouloir créer un gouvernement transitoire. L'ancien chef de guerre et Premier ministre en 1996, Gulbuddin Hekmatyar, annonce son ralliement aux Talibans et promet une “guerre aussi longue que dure”. Pour les analystes, les talibans se préparent à une guerre prolongée dans les montagnes et les grottes du pays, utilisant leur technique préférée, la guérilla. “ La guerre en Afghanistan ne se fait pas dans les agglomérations (....) nous avons déjà déplacé nos armes lourdes, de la nourriture de base et des têtes de bétail vers des caches sûres dans les montagnes d'où nous allons combattre”, affirme un dirigeant taliban .Toujours selon les analystes, les talibans n'auront pas le soutien qu'ils avaient eu pour combattre les troupes soviétiques, de même que les Pachtounes, eux-mêmes ne sont pas tous acquis à leur cause. Dans cette confusion, il appartient à la communauté 111110nale, à l'ONU plus particulièrement, d'instaurer un nouveau régime qui intègre toutes les composantes de la mosaïque ethnique afghane. Car maintenant qu'une première étape est franchie et que les Américains n'auront peut être même pas à engager des troupes au sol, il est à craindre que Washington se désengage et laisse le chemin libre à une nouvelle guerre civile dont les Afghans n'ont nullement besoin.