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Anthrax : au drame, un supplément de mauvais goût

La psychose qu'ont suscitée les dizaines de lettres contenant le bacille du charbon, aux Etats-Unis et dans d'autres pays, n'a pas manqué d'intéresser des plaisantins en mal d'inspiration, qui n'ont pas raté l'occasion de monter l'ultime canular, en r

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La psychose qu'ont suscitée les dizaines de lettres contenant le bacille du charbon, aux Etats-Unis et dans d'autres pays, n'a pas manqué d'intéresser des plaisantins en mal d'inspiration, qui n'ont pas raté l'occasion de monter l'ultime canular, en roulant leurs victimes dans la farine blanche.
De Rabat à Bruxelles en passant par Paris, Rome, Nicosie et Miami, autant parler d'une internationale du canular de mauvais goût, pour ajouter un supplément de panique à un drame qui a d'ores et déjà changé des habitudes et réflexes quotidiens, qui relevaient, il y a une dizaine de jours, de l'anodin pour ne pas dire du banal.
L'ambassade des Etats-Unis à Rabat a reçu jeudi un pli contenant une poudre suspecte. Après analyse, le laboratoire ayant effectué les tests a pu confirmer que le contenu du courrier en question ne présentait aucun danger.
Une enquête a été immédiatement diligentée pour identifier les auteurs de cette mascarade douteuse, qui encourent de lourdes peines de prison, conformément à la loi.
Aux Etats-Unis, à Miami plus précisément, un étudiant de 17 ans, qui pour sécher ses cours n'a pas hésité à laisser traîner une poudre blanche sur le bureau de son professeur dans l'intention de semer la panique et faire évacuer le lycée.
La poudre n'était qu'un médicament contre les céphalées, a avoué le plaisantin aux policiers, à qui il a expliqué, qu'en semant la panique, il comptait éviter d'assister aux cours.
La préméditation n'est pas toujours à l'origine des canulars de mauvais goût. En témoigne ce fait divers, qui s'est passé dans une station balnéaire de Chypre où des traînées de poudre ont semé la panique chez les habitants et mis en alerte la police, qui a découvert par la suite qu'il ne s'agissait que de signes balisant le parcours de jogging d'une association d'expatriés britanniques.
Les victimes, visées par de telles plaisanteries, ne sont pas toujours des ennemis comme se fut le cas de cet italien, qui n'a rien trouvé de mieux que d'envoyer à un couple d'amis une enveloppe contenant de la farine on y écrivant antrace, l'équivalent italien du bacille du charbon. En voulant rouler ses amis dans la farine, il risque désormais une amende de 50.000 euros (500.000 DH environ). Au-delà des dommages matériels encourus, les séquelles psychologiques sont considérables.
Les fausses alertes n'ont pas cessé de se multiplier, notamment à Bruxelles et dans les communes voisines où des lettres et colis suspects ont été signalés entre mercredi et jeudi. L'intervention des services de secours a pu, toutefois, prouver le caractère inoffensif des substances mises à contribution.
Au mauvais goût s'ajoute, de manière insidieuse, lâcheté et mauvaise foi, dans la mesure où certains courriers, saisis, portaient l'inscription Afghanistan et où les numéros d'urgence, mis à disposition par la police bruxelloise, ont été inondés de fausses alertes à la bombe effectuées par des mauvais plaisantins en mal d'adrénaline.
Un premier mauvais farceur aux enveloppes, contenant de la poudre blanche, a été interpellé jeudi à Bruxelles. Thierry, un jeune homme de 28 ans, employé au Club Med dans la capitale belge, avait voulu faire une blague à l'un de ses collègues.
Avant de rentrer chez lui, mercredi soir, il avait laissé une enveloppe contenant du sucre sur le bureau de ce dernier. Jeudi matin, les services de police et de protection civile ont été appelés sur place en raison de ce pli suspect. Suite au tollé que cela a suscité, Thierry a fini par avouer sa mauvaise plaisanterie.
Le jeune homme a été mis à la disposition du parquet de Bruxelles. Il fera l'objet d'une procédure accélérée, fixée pour le 12 novembre prochain devant le tribunal. Remis en liberté, il risque une peine de 3 mois de prison et une amende.
La tâche des agents de police se retrouve d'autant plus compliquée, dans la mesure où le temps nécessaire pour faire le distinguo entre une vraie et une fausse alerte passe parfois par l'évacuation d'une institution, d'un lycée, des locaux d'une chaîne de télévision, ou encore par l'isolation d'une caserne...
C'est pour cette raison que la justice des pays touchés par cette vague de plaisanteries de pacotille est sans merci vis-à-vis des auteurs de ce genre de canulars.



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