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Ces appels ont finalement trouvé écho auprès des concernés puisque, selon la délégation du ministère de la Culture et de la Communication de la wilaya de Tanger, il a été décidé que cet édifice bénéficiera du projet la Maison Méditerranéenne qui s'inscrit dans le cadre de la convention de coopération entre l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (ISADAC) de Rabat et l'institut international du théâtre des pays de la Méditerranée à Madrid. Ce projet vise, selon la même source, à faire du théâtre Cervantes une maison méditerranéenne abritant le centre méditerranéen des études théâtrales et ce, dans le cadre des projets soutenus et suivis par le ministère de la Culture et de la Communication, avec le concours de l'institut arabo-espagnol dont le siège est à Madrid.
L'histoire de la création du théâtre Cervantes est liée dans la mémoire des tannerais au facteur démographique qui a uni des individus et des races différentes de la fin du 19ème siècle jusqu'au milieu du 20ème, sachant que la communauté espagnole représentait les deux tiers de la population étrangère de la ville. Cette communauté comptait une élite d'intellectuels et d'espagnols nantis dont certains ont eu l'idée de la création d'un espace artistique destiné aux arts du spectacle (théâtre, soirées musicales et concerts). Manuel Bena était le chef de file et l'animateur principal du projet puisqu'il veillera à sa mise en exécution pour exprimer, en fait, l'étendue de l'amour qu'il portait à sa femme Esperanza Oriana. Celle-ci était connue aussi pour ses actions de bienfaisance au profit de la ville. Tanger lui en saura gré puisqu'elle baptisera un de ses boulevards en son nom. La première pierre de l'édifice fut posée le 2 avril 1911. La réalisation a été confiée à l'architecte espagnol le plus réputé de l'époque, Diego Jaminez, tandis que l'artiste espagnol Riviera, qui était de renommée mondiale, traça le schéma de la salle du théâtre. L'inauguration eut lieu le 11 décembre 1913 en concomitance avec le théâtre Champs Elysées à Paris. Le théâtre Cervantes est le troisième théâtre qui a ouvert ses portes au début du 20ème siècle à Tanger. Cette ville a, cependant, déjà connu la création d'un théâtre dans l'ancienne médina qui a inauguré ses activités artistiques, en 1867, lesquelles activités se sont étalées sur une période de 16 ans avant qu'il ne soit ravagé par un incendie. L'importance du théâtre Cervantes dans la mémoire collective tanneries trouve son explication dans le fait que sa scène avait servi comme tribune pour appeler à une prise de conscience 110nale sous le protectorat et comme point de rencontre des intellectuels au début de l'indépendance. Cette importance s'explique aussi, de point de vue intellectuel et artistique dans l'histoire contemporaine de Tanger, par son rôle d'avant-garde dans la culture et l'encouragement des Marocains à s'ouvrir sur les arts du théâtre, à travers l'organisation régulière de représentations de troupes espagnoles, arabes et européennes célèbres. La mémoire tanneries garde toujours en souvenir des représentations, comme celle de la troupe égyptienne de Youssef Wahbi en 1922 et se rappelle encore des œuvres présentées par des troupes marocaines de théâtre alors que la ville du Detroit avait encore son statut international. Parmi les spectateurs on relèvera la présence de Allal El Fassi, Abdelkhalek Torres, Abdallah Guennoun, Mekki Naciri et bien d'autres.
Le projet la Maison Méditerranéenne saura-t-il rendre à ce monument sa gloire et son rayonnement d'antan à travers une modernité misant sur des horizons prometteurs pour le théâtre dans notre pays et ce, dans le cadre d'une coopération entre les deux rives de notre mer la Méditerranée?
L'histoire de la création du théâtre Cervantes est liée dans la mémoire des tannerais au facteur démographique qui a uni des individus et des races différentes de la fin du 19ème siècle jusqu'au milieu du 20ème, sachant que la communauté espagnole représentait les deux tiers de la population étrangère de la ville. Cette communauté comptait une élite d'intellectuels et d'espagnols nantis dont certains ont eu l'idée de la création d'un espace artistique destiné aux arts du spectacle (théâtre, soirées musicales et concerts). Manuel Bena était le chef de file et l'animateur principal du projet puisqu'il veillera à sa mise en exécution pour exprimer, en fait, l'étendue de l'amour qu'il portait à sa femme Esperanza Oriana. Celle-ci était connue aussi pour ses actions de bienfaisance au profit de la ville. Tanger lui en saura gré puisqu'elle baptisera un de ses boulevards en son nom. La première pierre de l'édifice fut posée le 2 avril 1911. La réalisation a été confiée à l'architecte espagnol le plus réputé de l'époque, Diego Jaminez, tandis que l'artiste espagnol Riviera, qui était de renommée mondiale, traça le schéma de la salle du théâtre. L'inauguration eut lieu le 11 décembre 1913 en concomitance avec le théâtre Champs Elysées à Paris. Le théâtre Cervantes est le troisième théâtre qui a ouvert ses portes au début du 20ème siècle à Tanger. Cette ville a, cependant, déjà connu la création d'un théâtre dans l'ancienne médina qui a inauguré ses activités artistiques, en 1867, lesquelles activités se sont étalées sur une période de 16 ans avant qu'il ne soit ravagé par un incendie. L'importance du théâtre Cervantes dans la mémoire collective tanneries trouve son explication dans le fait que sa scène avait servi comme tribune pour appeler à une prise de conscience 110nale sous le protectorat et comme point de rencontre des intellectuels au début de l'indépendance. Cette importance s'explique aussi, de point de vue intellectuel et artistique dans l'histoire contemporaine de Tanger, par son rôle d'avant-garde dans la culture et l'encouragement des Marocains à s'ouvrir sur les arts du théâtre, à travers l'organisation régulière de représentations de troupes espagnoles, arabes et européennes célèbres. La mémoire tanneries garde toujours en souvenir des représentations, comme celle de la troupe égyptienne de Youssef Wahbi en 1922 et se rappelle encore des œuvres présentées par des troupes marocaines de théâtre alors que la ville du Detroit avait encore son statut international. Parmi les spectateurs on relèvera la présence de Allal El Fassi, Abdelkhalek Torres, Abdallah Guennoun, Mekki Naciri et bien d'autres.
Le projet la Maison Méditerranéenne saura-t-il rendre à ce monument sa gloire et son rayonnement d'antan à travers une modernité misant sur des horizons prometteurs pour le théâtre dans notre pays et ce, dans le cadre d'une coopération entre les deux rives de notre mer la Méditerranée?
