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Coopération entre le Pakistan et les Etats-Unis : soutien 111ne mitigé au Président Musharraf

des groupes musulmans radicaux au Pakistan ont évoqué lundi la menace d'une guerre civile en cas de coopération de ce pays à une offensive contre l'Afghanistan, alors que le Président Pervez Musharraf, déjà engagé auprès de Washington, semblait soutenu

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Le Président Musharraf, qui a déjà été remercié tant par le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, que par le président George W. Bush, a promis à plusieurs reprises la «pleine coopération» de son pays à l'initiative américaine de guerre contre le terrorisme. Il a d'ores et déjà reçu samedi le soutien de son gouvernement et du Conseil 110nal de sécurité. En outre, selon un porte-parole du gouvernement, la grande majorité des 28 partis présents à une réunion dimanche avec le chef de l'Etat pakistanais ont également appuyé la décision présidentielle, même s'il a admis que les réticences avaient été très fortes de la part de certains dirigeants.
De son côté, une coalition de partis musulmans radicaux a annoncé hier l'organisation dès vendredi prochain d'une campagne 110nale de grèves et de protestations à la suite du soutien apporté par Islamabad aux Etats-Unis. Pour ces 36 mouvements, qui se sont réunis à Lahore (est), «toute attaque américaine contre l'Afghanistan sera considérée comme une attaque contre le Pakistan». Ils ont demandé au président de revenir sur sa décision et sur son soutien à Washington. «Si l'Afghanistan déclare le Jihad (guerre sainte) aux Etats-Unis, nous serons avec lui», indique une déclaration de ces partis, ajoutant : «le Pakistan va en subir les conséquences dévastatrices pendant très longtemps». Les principales personnalités politiques, en l'absence du Parti populaire pakistanais de Mme Benazir Bhutto, qui n'a pas participé aux très longs entretiens (près de six heures) de dimanche avec le président Musharraf, ont été plus modérées. «Le Pakistan ne peut se permettre d'avoir deux ennemis» (l'Inde, avec qui Islamabad est en conflit sur le Cachemire, et l'Afghanistan) ont toutefois estimé les hommes politiques à qui le président avait expliqué sa décision.
Selon l'un d'eux, le président «a dit en fait qu'il n'avait pas eu le choix, car le Pakistan n'a pas les moyens de se positionner en ennemi des Etats-Unis». Un autre a précisé que les demandes américaines telles qu'expliquées par le président Musharraf portaient sur le partage d'informations, un soutien logistique et l'utilisation de l'espace aérien du Pakistan, dans le cas d'une frappe contre l'Afghanistan voisin. «Il est peu honorable de la part des Etats-Unis de mettre une telle pression sur nous, sans nous avoir fourni la moindre preuve contre ben Laden et les taliban», a dit un homme politique. «Il aurait fallu résister aux pressions américaines pour éviter au Pakistan une déstabilisation 111ne», a ajouté un dirigeant religieux, convaincu que la coopération avec les Américains allait susciter de nombreuses manifestations de haine dans le pays. Les hommes politiques ont également averti le président que toute décision d'utilisation du territoire ou des bases pakistanaises pour une attaque contre son voisin et ancien allié pourrait entraîner un retour de manivelle avec de sérieuses implications quant à la stabilité intérieure du pays. L'exécutif pakistanais est délibérément resté assez flou sur ce qu'il entend par «soutien total» aux Etats-Unis, tandis que des experts des services de renseignement américains seraient déjà «discrètement» présents au Pakistan.
Colin Powell a, pour sa part, évoqué le soutien «sans condition» d'Islamabad. Vingt-quatre militants du Jamaat-e-Islami ont été arrêtés hier à Karachi (sud) alors qu'ils manifestaient contre le soutien pakistanais aux Etats-Unis. Des manifestations anti-américaines ont lieu quotidiennement, comme samedi et lundi à Islamabad, ou dimanche à Rawalpindi, près de la capitale. Cependant, ces manifestations n'ont, pour l'instant, rassemblé que quelques centaines de personnes, selon des témoins.
Les éditoriaux de la presse du jour reflétaient des inquiétudes. «La menace des taliban qui voudront se venger, comme celle des partis religieux à l'intérieur du Pakistan,» ne doit pas être sous-estimée déclarait lundi The 110n.
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