Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Industrie du cuir: Difficultés d'approvisionnement

Il semble que les professionnels du secteur du cuir, confrontés à des difficultés d'approvisionnement en peaux, ne voient pas encore le bout du tunnel. Les mesures prises par le ministère du Commerce et de l'industrie seraient insuffisantes ou difficiles

No Image
Depuis déjà des mois, la filière du cuir fait face à une pénurie de matières premières dues à une demande croissante pour l'exportation du cuir semi-fini, dit Wet Blue.
Cette ruée des importateurs étrangers, surtout européens, vers le cuir marocain s'explique par la pénurie en matière de peaux en Europe à cause des maladies de la vache folle et de la fièvre aphteuse. Ce qui a obligé les producteurs européens à se tourner vers les marchés étrangers pour s'approvisionner.
Au niveau local, le ramassage de cette matière première qui s'en est suivi et dont on prend pour responsables certaines tanneries, dont surtout, une importante entité à Casablanca, a suscité de vives protestations des producteurs. Et pour cause. C'est leur vie qui est en jeu.
De plus, ces revendications sont d'autant plus justes qu'ils renferment une préoccupation de portée plus générale, concernant l'économie 110nale.
Car, le Wet Blue est un produit qui a reçu le premier tannage, nécessitant un travail de moins de trois jours, engagent une main d'oeuvre assez réduite. Par conséquent, sa valeur ajoutée ne dépasse pas 15% par rapport au produit brut.
Enjeu
«L'exportation en cet état de ce produit prive le pays d'une activité de tannage, synonyme de perte d'emplois et le prive aussi du transfert de technologie et du savoir-faire», argumente un professionnel. Endiguer ce flux ne sera pas chose facile, surtout que ces exportations sont juteuses. En effet, en 1999, le Maroc a exporté des cuirs et peaux en cuir pour une valeur d'environ 15,70 millions de dollars. Réagissant à ces protestations et dans le but de préserver l'intérêt de l'industrie locale, le Ministère de l'Industrie et du Commerce avait instauré des licences à l'exportation des peaux et cuirs par arrêté publié au BO du 26 avril 2001. C'est une mesure salutaire pour la profession.
Toutefois, quelques mois après, il semble que la situation n'est pas encore rétablie. Les grognements des professionnels se font encore entendre par ci par là. Est-ce parce que ces mesures sont insuffisantes? Surtout que certains pays, comme la Tunisie, interdisent catégoriquement l'exportation de cette marchandise, privilégiant leur industrie locale. Ou est-ce parce que «la décision prise par le ministère est difficile à gérer»?, comme avance un autre professionnel.
En tous cas, l'enjeu est de taille. Le secteur du cuir constitue, en effet, l'un des plus importants secteurs de l'industrie de transformation au Maroc. Il emploie près de 20.000 personnes et réalise une production de plus de 226 millions de dollars US, soit près de 2 % du total de la production industrielle.
En 1999, les exportations du secteur se sont élevées à près de 157,5 millions de dollars, soit 4 % des exportations industrielles, et a dégagé 1 % de la valeur ajoutée industrielle 110nale.
L'investissement, aussi bien 110nal qu'étranger, réalisé dans le secteur du cuir s'élève à 9,99 millions de dollars.
Lisez nos e-Papers