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José-Maria Aznar condamne la visite au Maroc de M. Zapatero

M. José Luis Rodríguez Zapatero est attendu au Maroc le 19 décembre pour une visite de trois jours. Le déplacement, pourtant connu de longue date, se retrouve au cœur d'une polémique qui s'est déplacée jusqu'à l'enceinte du Parlement espagnol. Derrière s

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En quoi le voyage de M. José Luis Rodriguez Zapatero pose-t-il problème à l'Espagne? La question se pose devant l'acharnement du chef du gouvernement espagnol, M. José-Maria Aznar, et les membres dirigeants de son parti le P.P., à vouloir interdire ce déplacement. Dans la polémique suscitée autour de l'initiative, somme toute compréhensible, du PSOE, certains sont allés jusqu'à qualifier la démarche de “déloyale envers les intérêts espagnols”. Les propos sont du secrétaire général du Parti populaire (PP), M. Javier Arenas dont les critiques ont été les plus virulentes à l'égard de son adversaire politique numéro un. La riposte du secrétaire général du parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) ne s'est pas fait attendre. “Nous avons peut-être une vision différente des avancées opérées par l'Espagne ou du degrés de développement de notre démocratie, mais jamais je ne penserai, et encore moins ne dirai, qu'une quelconque initiative de son gouvernement est non loyale envers l'Espagne. Enterrons pour toujours ce langage de “déloyauté” ou des doutes sur les intérêts que nous représentons tous ici. Nous représentons tous les intérêts de l'Espagne, tous nous les défendons avec loyauté envers l'Espagne”, a clamé M. Zapatero du haut de la tribune du parlement espagnol.
Les critiques du Secrétaire général du parti populaire ne resteront pas isolées. Le chef du gouvernement espagnol, M. José-Maria Aznar, est venu lui aussi donner la réplique en opposant, tout simplement son veto au voyage du leader socialiste. La démarche est insolite, selon le propre José Luis Rodriguez Zapatero. Ce dernier ne se privera pas de rappeler que l'Espagne maintient son ambassadeur au Maroc, arguant que “là où se trouve l'Etat peut se trouver n'importe quel citoyen espagnol et encore plus un leader politique faisant jouant son rôle”.
Et le rôle de M. Rodriguez Zapatero, dans le cas précis de ce voyage à Rabat, ne serait autre, selon ses propres termes, que celui de “démêler” ce qui l'a été, dirons-nous, par l'acharnement gratuit de certains milieux de mauvaise foi contre les intérêts d'un pays souverain voisin. Le chef de file des socialistes ne fait, par ailleurs, que conforter l'opinion majoritaire de ses concitoyens qui plaide pour un retour à la normal des relations maroco-espagnoles. Selon un dernier sondage “on-line”, publié dans l'édition d'hier du quotidien El Pais, ils sont plus de 62% à se dire favorable à l'initiative de M. Zapatero.
Les socialistes, se disent d'autant plus choqués par la démarche du gouvernement Aznar, que ce dernier a été mis au courant. Trinidad Jiménez, responsable socialiste de politique internationale, ne cesse de répéter depuis des jours, qu'elle a personnellement informé Piqué du voyage prévue de M. Zapatero a Rabat durant la deuxième quinzaine de décembre, même si elle n'avait pas précisé les dates exactes du 19 et 20 décembre, qui n'étaient pas encore définitives. Selon Mme Jiménez, le ministre avait vu avec bon œil et approuvé le plan de voyage motivé par le désir des dirigeants socialistes de “vouloir aider” le gouvernement a rétablir les relations avec le pays voisin.
L'information aurait été transmise, d'abord, par écrit au chef de la diplomatie espagnole qui a été, par la suite, informé personnellement du projet par Mme. Martinez lors d'une réunion. Et c'est ainsi, a explique M. Zapatero à l'agence espagnole Europa press, que sa collègue du PSOE avait voyagé à Rabat pour préparer la visite avec l'ambassadeur d'Espagne au Maroc.
Comment faut-il donc interpréter la réaction, pour le moins tardive, de M. Aznar ? Peut-on conclure comme, c'est le cas dans les milieux socialistes espagnols, que le chef du gouvernement est hostile à un rapprochement entre son pays et le Maroc ? M. Aznar, assure-t-on dans ces mêmes milieux aurait interdit tout geste allant dans ce sens.
M. Zapatero, qui pourrait -être reçu en audience par S.M. Mohammed VI, est de ceux qui pensent aujourd'hui qu'il est nécessaire de dépasser la cris de entre les deux pays. Il n'est pas exclu qu'il fassent quelques tentatives dans cette direction avec ses homologues marocains de l'Union socialiste des forces populaires chez qui il sera accueilli. Dans une perspective électorales, les membres du P.P., ne peuvent tolérer qu'un rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays se compte à l'actif du parti socialiste rival.
Si elle paraissent un objet de surenchère politique, car c'est ainsi qu'il conviendrait d'interpréter les vives réactions du P.P. à la visite du leader socialistes, les relations avec le Maroc sont vitales pour l'Espagne. Les pays voisins sont, d'ailleurs, condamnés à s'entendre. Leurs intérêts communs les y obligent. Beaucoup de personnes en sont conscientes en Espagne qui appellent M. Aznar à entendre raison. La visite de M. Zapatero est donc une belle opportunité qui s'offre à nous. Une éclaircie dans un ciel nuageux.
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