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L'Alliance du Nord priée de s'arrêter aux portes de Kaboul

Les troupes de l'opposition afghane ont arrêté leur marche sur Kaboul à une dizaine de kilomètres de la capitale, attendant les ordres de leurs commandants, alors qu'elles affirment contrôler “presque toute la plaine de Shomali” et qu'”aucun obstacle maje

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Les forces antitalibanes de l'Alliance du Nord ont lancé lundi matin leur offensive vers la capitale afghane puis ont bousculé en quelques heures les premières lignes de front, situées à une cinquantaine de km au nord de Kaboul. “Nous continuerons à avancer jusqu'aux portes de Kaboul. Mais pour le moment nous n'avons pas l'intention d'entrer dans la ville”, a déclaré à l'AFP un de leur porte-parole, Waisudin Salik. Les Etats-Unis avaient demandé à l'Alliance du Nord d'entourer, mais de ne pas entrer dans la capitale alors que se poursuivent des entretiens sur la possibilité de placer la ville sous une administration “de large représentation”. Les forces de l'opposition ont affirmé contrôler “presque toute la plaine de Shomali” (nord-est de Kaboul) et qu'”aucun obstacle majeur” ne subsistait sur la route menant à Kaboul. “Les talibans évacuent leurs positions. Nous contrôlons presque toute la plaine de Shomali”, a déclaré à l'APP le porte-parole de l'Alliance, Waisudin Salik.
Par ailleurs, les avions américains, qui avaient cessé de bombarder les lignes de front au nord de Kaboul peu après le début de l'offensive de l'Alliance, ont en revanche bombardé des positions talibanes à l'intérieur de la ville elle-même, selon le correspondant de l'AFP. Trois bombes ont été larguées, l'une d'elles ayant touché la résidence du gouverneur taliban de Kaboul, Mollah Abdul Manan Niazi, la détruisant partiellement. La décision de marcher sur Kaboul fait suite à d'impressionnantes victoires dans le Nord, qui avaient commencé avec la prise de Mazar-i-Sharif, deuxième ville du pays et verrou stratégique du Nord.
Le général Afzal Aman avait auparant indiqué à l'AFP que sept à huit mille hommes étaient mobilisés pour l'offensive sur Kaboul. Afin de soutenir l'offensive au sol, l'aviation américaine avait pilonné lundi matin les positions talibanes au nord de Kaboul.
Un B-52 et au moins deux F-18 ont frappé leurs cibles à 9h00 locales (04h30 GMT) près de la base aérienne de Bagram et de la localité de Karabagh, position-clé qui contrôle l'ancienne route de Kaboul, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La population de Kaboul craint l'arrivée des forces de l'Alliance du Nord, qui s'étaient livrées à des exactions entre 1992 et 1996.
Ces craintes vont être avivées par les informations de violences et de pillages à Mazar-i-Sharif —ville conquise vendredi par les forces opposées aux talibans— rapportées par des porte-parole de l'ONU. Ces derniers, parlant à Islamabad, n'ont pas été en mesure de préciser l'ampleur des violences et si elles provenaient en majorité des talibans ou de leurs ennemis.
“On nous a rapporté des pillages, des enlèvements d'habitants de la ville et des francs-tireurs faisant le coup de feu (dans les rues)”, a déclaré Lindsey Davis, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM).
Stephanie Bunker, porte-parole de l'ONU à Islamabad, a évoqué “d'autres informations non confirmées qui font état de violences et d'exécutions sommaires”. “Nous n'avons pas de détails et ne connaissons pas l'ampleur de ces incidents”, a-t-elle précisé.
Washington souhaite qu'une solution politique associant toutes les ethnies afghanes soit trouvée pour remplacer le régime des talibans.
L'Alliance du Nord est une coalition de factions ethniques rivales, en majorité des Tadjiks et des Ouzbeks, dont sont exclus les Pachtounes, ethnie majoritaire à laquelle appartiennent la plupart des talibans et l'ex-roi d'Afghanistan, Zaher Shah.
Selon un quotidien pakistanais, des discussions seraient en cours pour créer une “Alliance du Sud”, qui rassemblerait des tribus pachtounes vivant des deux côtés de la frontière entre le Pakistan et l'Afghanistan avec à sa tête l'ancien souverain actuellement en exil à Rome.
Le Pakistan a également mis en garde lundi contre l'entrée de l'opposition dans Kaboul, estimant qu'aucun groupe ou faction ne devait prendre son contrôle.
“La position pakistanaise est qu'aucune faction, aucun groupe quel qu'il soit ne doit prendre le contrôle de Kaboul”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangère, Aziz Ahmad Khan
Depuis le début de la campagne américaine en Afghanistan, Islamabad répète qu'elle veut voir “un gouvernement ami” s'installer à Kaboul.
Dans la partie septentrionale de l'Afghanistan, l'opposition aurait pris lundi le contrôle des trois provinces: Hérat (nord-ouest), Kunduz (nord-est) et Bamiyan (centre).
La représentation de l'Alliance du Nord à Douchanbé (Tadjikistan), ainsi que les médias iraniens, ont annoncé la chute des provinces d'Hérat et de Kunduz, puis l'agence officielle iranienne IRNA, celle de la province de Bamiyan.
Les prises d'Herat et de Kunduz ont été démenties lundi matin par les talibans, cités par la chaîne qatarie Al-Jazira, seule télévision étrangère autorisée à travailler en Afghanistan.
Au nord-est, dans la province de Takhar, frontalière du Tadjikistan, trois journalistes ont été tués dimanche soir autour de Shataraï lorsque les troupes de l'Alliance du Nord qu'ils accompagnaient sont tombées dans une embuscade.
Johanne Sutton de Radio France 111110nale (RFI), Pierre Billaud de la radio française RTL et Volker Handloik du magazine allemand Stern sont les premiers journalistes tués depuis le début de la campagne militaire américaine le 7 octobre.
Avec la poursuite des combats et l'arrivée imminente de l'hiver, l'ONU estime que quelque 7,5 millions d'Afghans sont menacés de famine. Un responsable ouzbek à Tachkent a annoncé que la première livraison d'aide humanitaire depuis l'Ouzbékistan devait avoir lieu lundi, deux jours plus tôt que prévu, grâce à un accord passé par l'ONU avec la partie afghane.
Aux Etats-Unis, le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld s'était félicité dimanche du déroulement des opérations militaires en Afghanistan, en se gardant toutefois de tout excès d'optimisme.
Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell avait lui estimé que la semaine écoulée avait vu “un retournement” de situation en Afghanistan.
M. Rumsfeld a affirmé que des dissensions avaient commencé à apparaître entre les dirigeants talibans et l'organisation Al-Qaïda, dirigée par Oussama ben Laden et accusée par Washington d'être responsable des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.
Les divergences, selon lui, entre le chef suprême des talibans, le mollah Mohammad Omar, et Ben Laden, qui se cache en Afghanistan, porteraient sur des questions d'autorité et de tactique dans la conduite de la guerre.
A New York les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, de la Russie et des six pays voisins de l'Afghanistan ont entamé lundi vers 15h00 GMT une réunion sur la situation en Afghanistan.
Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, ainsi que son représentant spécial pour l'Afghanistan Lakhdar Brahimi prennent également part à cette réunion.

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