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La barbarie et l'Empire

Ce qui vient de se produire ce 11 septembre 2001 est un tournant fondamental dans l'histoire des Etats-Unis mais aussi de l'humanité entière.
La puissance américaine au plan économique et militaire, en ascension depuis le début du XXème siècle a été d

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Si la guerre conventionnelle a été perçue comme lutte 111étatique à partir de l'hégémonie, la paix se négociait toujours compte tenu de rapports de force, d'équilibres inconstants parce que les protagonistes s'ingéniaient toujours malgré l'iniquité persistante à percevoir les limites du tolérable et à accepter des statu quo salutaires Même si les menaces constituaient l'épée de Damoclès, elles étaient toujours sous haute surveillance et oscillaient pour donner au monde un semblant de paix tout en pensant à la guerre. Par contre, le terrorisme, dans toutes ses formes, apparaissait de plus en plus comme la résurgence de la violence inattendue souvent commanditée par les faibles qui détournaient ainsi les règles du droit humanitaire. Il était ainsi perçu comme la perfidie par excellence parce que souvent il impliquait toujours de sacrifier absolument, tout, surtout des civils pour frapper les Etats qui sont censés les protéger, quelles que soient les croyances qu'il mobilisait. Les attaques contre l'Amérique, au cœur de New York et de Washington, c'est-à-dire d'abord contre le W.T.C. en tant que symbole de la puisance financière qui fait des Etats-Unis un empire dont la richesse est à l'échelle planétaire et ensuite contre le Pentagone lieu névralgique de la puissance militaire qui est incontestablement, depuis la chute du mur de Berlin et la dislocation de l'Empire soviétique, le gendarme du monde , sont intégralement inadmissibles.
On ne peut d'une manière très abrégée, que parler d'un acte odieux de barbarie en assaut contre le cœur de l'Empire, au sens où les historiens considèrent une telle hégémonie dans les échanges 111110naux et la puissance militaire qu'elle requiert.
L'ampleur d'une telle attaque orchestrée contre les Etats Unis soulève l'indig110n en nous car le nombre élevé de victimes innocentes, les retombées sociales auprès des familles endeuillées ne peuvent que pousser à la compassion sans condition contre de tels actes perfides. Rien donc n'autorise à situer la logique du droit, de la morale qui doivent dicter la conduite entre les peuples et les Etats en rapport à celle de la démence, de la démesure combien même les relations 111110nales montreraient ça et là des injustices, des excès, des iniquités. Le recours à la violence aveugle tel qu'on l'a suivi “on line” s'il a visé l'Amérique, a certainement visé en nous l'humanité entière.
Quelles que soient les 111prétations que l'on puisse établir d'une manière injuste, elles seront toutes prématurées. Cependant, il y a un certain nombre de repères à partir de ce qui vient de se produire odieusement. On a d'abord parlé dans les débats des commentateurs d'un second “Pearl Harbor”. La surprise et l'ampleur des deux événements autorisent cette extrapolation sur le tas.
Mais cela permet donc de reconnaître facilement que le monde occidental était avant le 11 septembre 2001 en état de guerre comme il l'était pendant la 2ème guerre mondiale. Contre qui ?
Cette hypothèse renforcerait donc l'idée de considérer que les Etats-Unis et l'Occident feraient bloc contre le reste du monde qui ne partageait point leur hégémonie. On a constaté que les responsables israéliens qui ont vite réagi ont largement mobilisé ce discours dans lequel ils se sont forcés de montrer qu'ils sont les seuls de la région à se ranger du côté de l'Amérique malgré les déclarations officielles d'un Arafat, du Roi de Jordanie, des Présidents Moubarak et Assad et des autres Etats arabes. C'est à partir d'éléments manifestes et d'éléments implicites que ce discours judicieux s'est développé - plus d'ailleurs en Europe et en Israël qu'en Amérique elle-même il faut le reconnaître - qu'il est possible d'entrevoir les stratégies d'exploitation outrancière de cet événement dramatique.
D'une manière manifeste, tout a été mobilisé tendancieusement à faire le lien direct avec la scène proche orientale et à tirer la conclusion donc que la source probable se situait dans un espace que l'on définit comme étant “arabo-musulman” . Les extrapolations ont vite fait l'inventaire des groupuscules, des Etats … alors même que de hauts fonctionnaires américains, sur CNN, déclaraient qu'il était bien prématuré d'indiquer des pistes ou de prononcer des responsables avec certitude. Les rétrospectives sur les mouvement palestiniens depuis les origines, sur les islamistes ont donc été exploités dans ce sens, sans ménagement.
D'une manière implicite, on a renforcé l'idée que l'Amérique et donc l'occident dans lequel s'autoclasse Israël seraient des victimes d'un complot planétaire contre “les civilisations et leur credo”. “L'islamisme” permettait ainsi d'inclure dans le même sac toute la religion de l'Islam sans nuance et d'une manière sommaire. (Cf. TV5, 11 septembre 2001 fin d'après midi, commentaires de M. Klein , président du CRIF , qui trace sans ménagement une frontière où tous les musulmans seraient dans le même camp comme si l'extrémisme religieux était un monopole que le judaïsme et la chrétienneté ne connaissaient pas). Le cas Benladen s'est alors renforcé comme piste et ce n'est pas nouveau pour un ennemi de l'Amérique mais aussi du droit tel qu'y adhère la terre entière, arabes et musulmans compris.
Il est prématuré de confirmer cette piste et les Etats-Unis ont certainement les moyens d'y aboutir, de la crédibiliser preuve à l'appui et d'y mettre fin ou d'en trouver une autre comme ce qui s'est passé après l'attentat d'Oklahoma city. L'après midi 11 septembre 2001 sera à ce titre un épisode nouveau où les Etats Unis, l'Occident et tous les Etats épris de paix auront à se mobiliser pour combattre la perfidie. UN changement profond attend le monde à partir de ce traumatisme à portée universelle.
Cependant, la précision avec laquelle l'exécution fut entreprise, à partir du territoire américain et au cœur de son système nerveux économique et militaire, montre si bien, même pour le profane, qu'il s'agit d'une force bien organisée voire sophistiquée qui a conçu , mené et certainement longtemps préparé cette horrible attaque contre l'Amérique et l'Etat de droit.
On a aussi donc “crédibilisé” la possibilité d'un terrorisme 111ne tel que l'indice “Oklahoma” l'a bien illustré il y a quelques années. Il faut attendre et si cela se confirmait le drame 111me serait encore plus pénible.
Après une déstabilisation institutionnelle qui a semé le doute pendant le vote de l'élection présidentielle, le doute vient de s'établir sur la puissance sécuritaire de l'Amérique. Ce serait dans ce cas de la barbarie 111ne.
L'analyse historique des rapports entre la barbarie, 111ne ou externe, et l'Empire sont complexes. Si le réflexe humain nous incite à nous soulever contre toutes les formes de barbarie , la date du 11 septembre 2001, nous invite néanmoins à réfléchir sur la puissance et sa vulnérabilité. Notre prière va aux victimes et implore Dieu Le Tout-Puissant de donner force à leurs familles et d'offrir à l'Amérique la quiétude en tant que grande 110n dont le credo de base repose sur la liberté, la justice et la démocratie. On ne peut qu'exprimer la solidarité avec le peuple américain en ce moment douloureux en attendant d'y voir encore plus clair dans ce drame planétaire qui nous concerne tous.


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