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Les pays arabes craignent les effets d'une éventuelle frappe sur l'Irak

Prenant au sérieux le risque d'une frappe américaine sur l'Irak, alimenté par les menaces du président George W. Bush contre ce pays, les pays arabes expriment ouvertement leurs craintes face aux effets déstabilisateurs d'une telle opération sur la rég

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Mercredi, les Etats-Unis se sont employés à maintenir le flou sur leurs intentions. Le secrétaire d'Etat Colin Powell a estimé que les déclarations de lundi de M. Bush étaient «claires, éloquentes».
111rogé sur les conséquences d'un éventuel refus du président irakien Saddam Hussein, d'accepter le retour des inspecteurs de l'ONU en Irak, le président américain s'était contenté de laisser planer des menaces : «Il verra bien», a-t-il dit.
Lors d'entretiens avec des responsables américains, plusieurs dirigeants arabes, bien qu'alliés de Washington, ont brossé un tableau apocalyptique de la situation en cas de frappes contre l'Irak, une initiative qui, estiment-ils, menacerait alors directement la stabilité de leurs régimes.
Problèmes sans fin
L'un d'eux est le roi Abdallah II de Jordanie, dont le pays, voisin de l'Irak, dépend de Baghdad sur le plan économique, aussi bien pour ses approvisionnements en pétrole que comme marché pour ses produits, alors que le royaume est confronté à une crise économique aiguë.
«Nous avons expliqué la grande catastrophe pour la coalition» antiterroriste que représenterait une attaque contre un pays arabe, en particulier l'Irak, avait déclaré le roi dans une 111view à l'AFP le mois dernier.
Farouk al-Chareh, ministre des Affaires étrangères de la Syrie, autre pays voisin de l'Irak, a estimé mardi à Beyrouth que «toute frappe contre un pays arabe, quel qu'il soit, entraînerait des problèmes sans fin». Traduisant un sentiment largement répandu, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a estimé mardi qu'une telle opération «signifierait la fin de l'entente sur les moyens de lutter contre le terrorisme».
L'Irak lui même, par la voix de son vice-président Taha Yassine Ramadan, a indiqué s'attendre à une frappes américaine. «L'agression (américaine) sur l'Irak ne s'est pas arrêtée un seul jour (...) et si l'objectif consiste à l'élargir, l'attaque sera d'envergure et destructive», a déclaré mercredi soir M. Ramadan à la télévision satellitaire qatariote Al-Jazira.
D'autres diplomates et des spécialistes ont toutefois tenu à tempérer ces craintes. «Une véritable démocratie en Irak sera bénéfique pour les Irakiens et les pays arabes», a affirmé un diplomate dans une allusion à un changement de régime à Baghdad. Un responsable arabe a noté que «la mise en garde à l'Irak du président américain est 111venue au moment où Washington s'est engagé plus fermement dans le conflit palestino-israélien».
«Le prix d'une solution de la question palestinienne semble être une frappe sur l'Irak», a indiqué ce responsable pour qui un règlement au Proche-Orient «pourrait atténuer les sentiments anti-américains des masses arabes, inévitable en cas de frappe».
Pour un expert de la politique américaine, il existe une nouvelle donne 111110nale, dans laquelle les Etats-Unis jouent le rôle de «grands justiciers».
«L'Afghanistan des talibans a été la première cible, Saddam Hussein, +un homme maléfique+ pour le président Bush, sera la prochaine», a-t-il indiqué à l'AFP sous couvert de l'anonymat.
«Dans ce contexte, la priorité pour Washington est de neutraliser un pays comme l'Irak et non pas de ménager ses alliés arabes», a-t-il noté.
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