Menu
Search
Jeudi 18 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 18 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

Maoussimyyat : hommage à Ben Brahim, poète de Marrakech

Dar El Bacha à Marrakech et ses hôtes des Maoussimyyat ont fêté le centenaire du poète de Marrakech, Sha'îr Al Hamra, évoquant la vie étrange du personnage et sa poésie impétueuse.

No Image
Les Maoussimyyat de Marrakech, qui ont consacré leur sixième édition à Sha'îr Al Hamra, Mohamed Benbrahim, ont fait montre de l'importance de la postérité de ce poète légendaire de Marrakech.
Les conférences qui avaient pour thème la vie du poète ou sa poésie se sont toutes déroulées à Dar El Bacha, superbe ryad qu'habitait El Bacha Thami El Glaoui qui fut l'ami intime et le mécène de Sha'îr Al Hamra.
La vie étrange de ce personnage, autant que sa poésie novatrice, libre et impétueuse, ont, en effet, passionné nombre d'hommes de lettres et autres intellectuels. La conférence de l'écrivain et historien Abdelhak El Mrini a d'ailleurs mis l'accent sur cette célébrité qui a atteint tous les horizons”. Il cite notamment Ahmed Cherkaoui Ikbal (le poète de Marrakech dans le tamis”) ami et biographe du poète, Abdel Malek El Belghiti, Ahmed El Khoulassa “le poète de Marrakech dans l'histoire de la littérature contemporaine”, autre ami du poète, présent d'ailleurs aux Maoussimyyat, tout comme Moulay Seddik El Alaoui Benbrahim est considéré comme un des premiers poètes contemporains au Maghreb” qui a sorti la poésie marocaine de son cadre traditionnel, étriqué influencer par l'éclosion contemporaine dans l'Orient arabe, avec des poètes comme le grand Ahmed Chawki, Hafed Ibrahim, Khalil Matrane, Mahmoud Sami El Baraudi, etc.”, affirme El Mrini.
La poésie de Ben Brahim s'est exprimée dans tous les genres, le patriotisme, le panégyrisme, la poésie sentimentale, la passion pour les spiritueux, les sujets 116iaux, la psychologie…
C'est d'ailleurs toujours en 116iété, en compagnie de ses amis, dans les souks ou en cérémonies officielles qui jaillissait sa poésie débordante, inspirée de situations diverses, prenant la forme tantôt de satyre, tantôt d'anecdotes, de vers classiques, de spleen ou de “ghazal” selon ses états d'âme qui allaient de l'euphorie à l'angoisse morbide. Il ne se souciait jamais de “ramasser” et protéger ses vers, les éparpillant sur ses passages extravagants dans la cité. Sa langue poétique utilisait un vocabulaire simple mais était forte en images, en sentiments, et de sens. Il maniait aussi son jargon servant son chant du vin (coupe, ivresse, sang, …) dans des métaphores et symboles puissants, comme l'indique Abdelghani Abou Al Azm, enseignant universitaire de littérature.
Ben Brahim étalait au grand jour ses états d'âme avec une franchise crue et poignante. Toute sa poésie était en rapport direct avec l'antre de sa personnalité, avec sa vie tourmentée, et le dévorait. Il vécut poète et mourut poète, dans la misère et la maladie. Son dernier poème fut celui de l'agonie.
A l'occasion de ces Maoussimyyat, Habiba El Bourkadi, enseignante universitaire, a dédié un poème émouvant à la cité de Marrakech et à son poète Ben Brahim, et d'autres poètes ont déclamé les vers de son diwan.
Des soirées poétiques qui ont aussi fait place à la musique et au chant, avec les jolies voix de Karima Skalli et Ihsane Lamriki et le luthiste Mohamed Ali qui ont fait savourer au public des poèmes du poète de Marrakech.
Lisez nos e-Papers