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En attendant la nomi110n d'un nouvel ambassadeur, c'est le chargé d'affaires, M.Mohammad Ali Selamat, qui dirige l'ambassade de Malaisie au Maroc. Son analyse des liens qui unissent les deux pays et des perspectives qu'ouvre à la coopération bilatérale la visite qu'effectue M.Abderrahman Youssoufi à Kuala Lumpur est celle d'un diplomate très au fait des attentes de chacun des deux pays. Entretien.
Question : M.Abderrahman Youssoufi l'a déclaré avant son départ, et je crois que vous y étiez: c'est la première fois qu'un Premier ministre marocain se rend en Malaisie. Mais à part le fait que c'est la première fois, qu'est ce qui fait la spécificité de cette visite ?
Il me paraît évident que les attentes sont grandes d'un côté comme de l'autre. Depuis 1966, les relations entre les deux pays sont excellentes sur le plan politique. La tradition veut que dans des cas semblables, on s'emploie à élever l'économique au niveau du politique. Je crois que c'est ce que nous voulons faire les uns et les autres. D'autant plus que les circonstances nous en dictent le devoir. La globalisation et la mondialisation imposent une démarche concertée entre pays dont les affinités sont tout aussi multiples qu'historiques.
Qu'attend la Malaisie de cette visite ?
Un renforcement des échanges et de la coopération bilatéraux, bien sûr. La Malaisie sait la volonté du Maroc de se développer et entend y participer. Kuala Lumpur est en particulier attentif à l'action de modernisation entreprise par le Maroc. Il estime qu'il peut être utile dans certains domaines précis.
Lesquels ? Peut-on citer quelques projets précis à ce propos ?
Je crois que la présence de M.Nasr Hajji parmi les membres de la délégation qui accompagnent M Youssoufi est le signe d'une volonté réciproque de promouvoir la coopération dans le domaine des nouvelles technologies. Je crois savoir que vous revenez d'un séjour en Malaisie et que vous savez, par conséquent, en quelle importance nous tenons le développement de ce secteur d'activité. Toute une cité, celle de Cyberjaya est consacrée aux entreprises spécialisées dans ce domaine. Tous les grands noms y sont représentés . Cyberjaya compte aujourd'hui quelque cinq cents enseignes dont de nombreuses filiales des plus grandes multi110nales. Dans un futur proche, ce sera une autre Silicon Valley. Sachant en quelle importance le Maroc tient également ce secteur, il y a là, à mon avis, matière à entreprendre ensemble.
Votre pays a abrité au mois d'octobre dernier la 2é conférence des pays islamiques sur le tourisme au cours de laquelle, entre autres faits saillants, M.Mohamed Mattahir, Premier ministre de Malaisie a lancé un appel pressant à la coopération entre pays membres de l'OCI dans ce domaine. Quelles sont les perspectives qui pourraient s'offrir sur ce plan ?
La Malaisie a accueilli quelque dix millions de touristes l'année dernière. C'est donc un pays qui a une certaine expérience de ce type d'activités. Cela peut servir d'amorce à une éventuelle coopération dans ce domaine . De surcroît, les entreprises malaisiennes manifestent de l'intérêt pour l'investissement en infrastructure touristique: construction d'hôtels, tracé de routes. Ce n'est d'ailleurs pas nouveau. Il y avait dans un passé récent, une présence malaisiennne sur ce plan à laquelle la crise économique qu'a connue mon pays en 1997 a mis un frein.
Et pour ce qui est des flux touristiques croisés ? Quelles sont les possibilités ?
Elles peuvent être significatives si seulement on s'employait sinon à les encourager, du moins à réduire les obstacles qui les contrarient. Je pense que les autorités marocaines devraient réviser l'obligation du visa pour les Malaisiens. D'autant plus que les Marocains ont droit d'entrée libre en Malaisie. La suppression du visa pourrait inciter un plus grand nombre de Malaisiens à visiter ce beau pays.
Vous êtes en droit de vous prévaloir également d'une certaine expérience dans le domaine de l'exploration et de l'exploitation des hydrocarbures. N'y a t-il rien de prévu sur ce plan ?
La Malaisie, Pétronas, la compagnie des hydrocarbures 110nale en fait, est déjà présente sur certaines concessions au Maroc. A cap Draa, notamment. Certes, c'est une participation indirecte, puisqu'elle se concrétise à travers des sociétés britanniques, mais rien n'empêche qu'elle soit plus directe.
De belles perspectives , certes. Mais qui ont certainement besoin de logistique pour tenir la route. Alors quels projets communs sur le plan du tran114 ?
Réponse : En ce qui concerne l'aérien, il ne faut s'attendre à rien de particulier dans le court terme. Pour des raisons évidentes de renchérissement après les événements du 11 septembre, la possibilité d'une ligne directe est peu réaliste. Au contraire du maritime. Là, les choses ont meilleur aspect. Un projet commun est sous étude à l'heure actuelle et , telles que les choses se présentent, un accord pourrait être signé prochainement.
Quelles sont les opportunités d'affaires qui pourraient s'offrir aux Marocains en Malaisie ?
Elles sont tout aussi nombreuses que celles qui s'offrent aux Malaisiens ici. Ainsi des mines. Les Phosphates et leurs dérivés ,notamment, offrent des opportunités de commerce importantes. L'artisanat également pourrait pousser à la roue des échanges. Les agrumes et les primeurs marocains ne peuvent qu'être les bienvenus dans un pays tropical. Je crois savoir d'ailleurs qu'il y a déjà une demande sur ce plan. Et puis, il y a l'investissement. Le retour sur investissementest tel en Malaisie qu'il ne peut que séduire.
Pays musulmans, la Malaisie et le Maroc ne peuvent que converger sur la plupart des questions relatives à la Oumma. Il y en a une qui nous tient particulièrement à cœur, à nous Marocains, c'est celle de notre intégrité territoriale. Quelle est la position de la Malaisie sur ce sujet?
La Malaisie a toujours soutenu les décisions de l'ONU sur le Sahara. Comme le Maroc s'est toujours rangé du côté de la légalité internationale en souscrivant aux décisions de l'ONU sur cette question, c'est donc le Maroc que nous soutenons en fait. La Malaisie souhaite vivement que cette affaire soit réglée et que la stabilité, la paix et la prospérité retrouvent leurs droits dans ce Maghreb qui nous est cher à tous. Nous voulons que cet ensemble régional prenne langue avec les pays de l'ASEAN pour une coopération régionale profitable à tous.
Question : M.Abderrahman Youssoufi l'a déclaré avant son départ, et je crois que vous y étiez: c'est la première fois qu'un Premier ministre marocain se rend en Malaisie. Mais à part le fait que c'est la première fois, qu'est ce qui fait la spécificité de cette visite ?
Il me paraît évident que les attentes sont grandes d'un côté comme de l'autre. Depuis 1966, les relations entre les deux pays sont excellentes sur le plan politique. La tradition veut que dans des cas semblables, on s'emploie à élever l'économique au niveau du politique. Je crois que c'est ce que nous voulons faire les uns et les autres. D'autant plus que les circonstances nous en dictent le devoir. La globalisation et la mondialisation imposent une démarche concertée entre pays dont les affinités sont tout aussi multiples qu'historiques.
Qu'attend la Malaisie de cette visite ?
Un renforcement des échanges et de la coopération bilatéraux, bien sûr. La Malaisie sait la volonté du Maroc de se développer et entend y participer. Kuala Lumpur est en particulier attentif à l'action de modernisation entreprise par le Maroc. Il estime qu'il peut être utile dans certains domaines précis.
Lesquels ? Peut-on citer quelques projets précis à ce propos ?
Je crois que la présence de M.Nasr Hajji parmi les membres de la délégation qui accompagnent M Youssoufi est le signe d'une volonté réciproque de promouvoir la coopération dans le domaine des nouvelles technologies. Je crois savoir que vous revenez d'un séjour en Malaisie et que vous savez, par conséquent, en quelle importance nous tenons le développement de ce secteur d'activité. Toute une cité, celle de Cyberjaya est consacrée aux entreprises spécialisées dans ce domaine. Tous les grands noms y sont représentés . Cyberjaya compte aujourd'hui quelque cinq cents enseignes dont de nombreuses filiales des plus grandes multi110nales. Dans un futur proche, ce sera une autre Silicon Valley. Sachant en quelle importance le Maroc tient également ce secteur, il y a là, à mon avis, matière à entreprendre ensemble.
Votre pays a abrité au mois d'octobre dernier la 2é conférence des pays islamiques sur le tourisme au cours de laquelle, entre autres faits saillants, M.Mohamed Mattahir, Premier ministre de Malaisie a lancé un appel pressant à la coopération entre pays membres de l'OCI dans ce domaine. Quelles sont les perspectives qui pourraient s'offrir sur ce plan ?
La Malaisie a accueilli quelque dix millions de touristes l'année dernière. C'est donc un pays qui a une certaine expérience de ce type d'activités. Cela peut servir d'amorce à une éventuelle coopération dans ce domaine . De surcroît, les entreprises malaisiennes manifestent de l'intérêt pour l'investissement en infrastructure touristique: construction d'hôtels, tracé de routes. Ce n'est d'ailleurs pas nouveau. Il y avait dans un passé récent, une présence malaisiennne sur ce plan à laquelle la crise économique qu'a connue mon pays en 1997 a mis un frein.
Et pour ce qui est des flux touristiques croisés ? Quelles sont les possibilités ?
Elles peuvent être significatives si seulement on s'employait sinon à les encourager, du moins à réduire les obstacles qui les contrarient. Je pense que les autorités marocaines devraient réviser l'obligation du visa pour les Malaisiens. D'autant plus que les Marocains ont droit d'entrée libre en Malaisie. La suppression du visa pourrait inciter un plus grand nombre de Malaisiens à visiter ce beau pays.
Vous êtes en droit de vous prévaloir également d'une certaine expérience dans le domaine de l'exploration et de l'exploitation des hydrocarbures. N'y a t-il rien de prévu sur ce plan ?
La Malaisie, Pétronas, la compagnie des hydrocarbures 110nale en fait, est déjà présente sur certaines concessions au Maroc. A cap Draa, notamment. Certes, c'est une participation indirecte, puisqu'elle se concrétise à travers des sociétés britanniques, mais rien n'empêche qu'elle soit plus directe.
De belles perspectives , certes. Mais qui ont certainement besoin de logistique pour tenir la route. Alors quels projets communs sur le plan du tran114 ?
Réponse : En ce qui concerne l'aérien, il ne faut s'attendre à rien de particulier dans le court terme. Pour des raisons évidentes de renchérissement après les événements du 11 septembre, la possibilité d'une ligne directe est peu réaliste. Au contraire du maritime. Là, les choses ont meilleur aspect. Un projet commun est sous étude à l'heure actuelle et , telles que les choses se présentent, un accord pourrait être signé prochainement.
Quelles sont les opportunités d'affaires qui pourraient s'offrir aux Marocains en Malaisie ?
Elles sont tout aussi nombreuses que celles qui s'offrent aux Malaisiens ici. Ainsi des mines. Les Phosphates et leurs dérivés ,notamment, offrent des opportunités de commerce importantes. L'artisanat également pourrait pousser à la roue des échanges. Les agrumes et les primeurs marocains ne peuvent qu'être les bienvenus dans un pays tropical. Je crois savoir d'ailleurs qu'il y a déjà une demande sur ce plan. Et puis, il y a l'investissement. Le retour sur investissementest tel en Malaisie qu'il ne peut que séduire.
Pays musulmans, la Malaisie et le Maroc ne peuvent que converger sur la plupart des questions relatives à la Oumma. Il y en a une qui nous tient particulièrement à cœur, à nous Marocains, c'est celle de notre intégrité territoriale. Quelle est la position de la Malaisie sur ce sujet?
La Malaisie a toujours soutenu les décisions de l'ONU sur le Sahara. Comme le Maroc s'est toujours rangé du côté de la légalité internationale en souscrivant aux décisions de l'ONU sur cette question, c'est donc le Maroc que nous soutenons en fait. La Malaisie souhaite vivement que cette affaire soit réglée et que la stabilité, la paix et la prospérité retrouvent leurs droits dans ce Maghreb qui nous est cher à tous. Nous voulons que cet ensemble régional prenne langue avec les pays de l'ASEAN pour une coopération régionale profitable à tous.
