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Pollution : l'usine «Lièges du Maroc» mise à l'index

Les matières particulières en suspension, rejetées par les “Lièges du Maroc” de Salé, dépassent de très loin les normes internationales en vigueur, révélé un document élaboré par le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Urbanisme, de l'Habitat et

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Une étude d'évaluation des rejets gazeux de cette société et de leur impact sur la qualité de l'air environnant, réalisée par le Laboratoire public d'essais et d'études (LPEE), indique que la pollution atmosphérique engendrée par “les Lièges du Maroc” se manifeste également par plusieurs émissions gazeuses polluantes, notamment le monoxyde de carbone, le dioxyde de soufre et l'oxyde d'azote.
Ces polluants affectent les habitants avoisinants, notamment du quartier de Tabriquet où se trouve l'usine, et ont un impact réel sur la qualité de l'air pouvant être à l'origine de certaines maladies, respiratoires, entre autres.
L'étude souligne que les systèmes de réduction de la pollution mis en place au niveau des différents ateliers composant l'usine sont archaïques et ne permettent pas de jouer leur rôle et que la hauteur de sa cheminée principale est non réglementaire (9 mètres), ce qui détériore la qualité de l'air au niveau de Tabriquet et aggravé davantage cette situation.
Suite aux plaintes régulières des habitants du quartier avoisinant cette usine, le département de l'environnement avait provoqué une réunion avec les autorités préfectorales et les départements concernés en vue d'établir un constat de la situation.
Après examen du dossier, la commission a relevé que le Conseil municipal de Salé avait pris la décision de fermer cette usine en 1977, suite à la menace que constitue celle-ci sur la santé de la population et sur l'environnement. Le Conseil a demandé sa fermeture à deux autres reprises, en 1990 et 1994. Néanmoins, ces décisions n'ont pas été retenues à l'époque par le gouverneur de la préfecture de Salé.
En concertation et en accord avec la direction de l'usine, le département de l'environnement a établi un plan de travail qui consiste à transmettre à la direction de la conservation foncière des travaux topographiques relevant du département de l'agriculture, une demande d'attestation de vocation non agricole d'un terrain de 10 ha en sa possession, situé à Shoul (Salé) et à réaliser un audit environnemental de l'usine, en attendant son transfert pour minimiser les pertes au niveau des différents ateliers composant l'usine et réduire la pollution émise lors de l'activité de celle-ci.
Cependant, au cours d'une réunion tenue récemment à la préfecture de Salé-Al Madina, il a été constate qu'aucune action visant la réduction de la pollution n'a été entreprise par la direction de l'usine.
Une enquête chez les riverains, faite par le bureau municipal d'hygiène de Salé sur les fumées émanant des cheminées de l'usine, a révélé le dysfonctionnement de deux des quatre cheminées des “Lièges du Maroc” et a démontré que chaque maison du quartier où se trouve l'usine à sa part de fumée et que les habitants ne peuvent laver leur linge que les dimanches, jours de fermeture.
Suite à la dégradation de la situation environnementale constatée à Salé, une commission locale dite “commission de coordi110n et de solidarité pour la fermeture de l'usine des Lièges de Salé” comprenant plus de 30 organismes politiques, des syndicats et des associatives, a été constituée récemment pour œuvrer à sa fermeture.
Cette commission a notamment protesté, lors d'un point de presse tenu récemment à Salé, contre la non exécution des décisions de fermeture prises à l'encontre de l'usine.
En conséquence, les riverains des “lièges du Maroc” ont décidé, au mois de juin dernier, de recourir à la justice et de porter plainte contre cette société considérée comme “Leg colonial implante à Salé depuis 1938”.
Contacté par l'agence MAP, le directeur des “Lièges du Maroc”, M. Pierre Sentuc, a indiqué que depuis quelques années, plusieurs personnes qui habitent autour de l'usine, se plaignent de la pollution apportée par l'usine, “elles se plaignent en particulier de tuberculose, d'asthme, de maux de tête et, d'une façon générale, de troubles de santé”. Mais, selon M. Sentuc, ces maladies sont imputées à tort à l'usine.
S'arrêtant plus particulièrement sur les cas d'asthme constatés parmi les riverains des “lièges du Maroc”, il a souligné que “nous avons des exemples très précis de personnes qui avaient de l'asthme et qui, depuis qu'elles habitent à l'intérieur même de l'usine, n'ont plus d'asthme du tout”.
Il a donné, dans ce cadre, un exemple d'une comptable qui habitait auparavant plus près de la mer à Salé et qui “avait des crises d'asthme épouvantables, mais, depuis qu'elle habite dans l'usine, elle est totalement guérie””.
Interrogé sur l'odeur étouffante des fumées émanant des “Lièges du Maroc”, il a répliqué que “ces fumées ne dégagent aucune odeur, puisqu'il s'agit simplement de vapeurs d'eau. Si odeur il y a, c'est celle provenant de la décharge de Rabat/Salé qui brûle à l'air libre au bord de l'Oued de Bouregreg”.
Il a ajouté que “nous ressentons nous-mêmes ici très souvent, en fonction des vents, l'odeur qui vient de la décharge, ce qui fait que les gens habitant autour de l'usine s'imaginent qu'il s'agit des Lièges du Maroc”.
Sur la possibilité de délocalisation de l'usine, une solution fort souhaitée par les personnes habitant aux alentours, il a précisé qu'à un moment donné, cette question était tellement envisagée que “nous avons acheté un terrain à 15 km de Rabat, à Shoul”.
A l'époque, il a dit avoir entrepris un certain nombre de démarches pour obtenir l'autorisation de construire, mais “nous ne l'avons jamais obtenue, parce qu'on nous a dit que ce terrain était à vocation agricole. A l'heure actuelle, a-t-il conclu, la délocalisation de l'usine n'est pas à l'ordre du jour.
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