Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Marche verte

Préserver les maigres ressources des «chasseurs de primes»

Le fonds d'aide à la production cinématographique, depuis sa création au début des années 80, a donné un sérieux coup de fouet au film marocain, permettant ainsi à bon nombre de cinéastes de sortir de leurs tiroirs de vieux projets qui y «sommeillaient»,

No Image
Le fonds en question doit en principe se réunir en ce mois de décembre après que ses membres eurent été désignés par le ministre de la Culture et de la Communication.
La commission chargée d'examiner les projets de scénario qui lui sont soumis comprend, Abdelkrim El Khatibi, Najib Refaef, Mohamed El Bahjaji, Hammadi Karoum, Thouraya Jabrane et Mohamed Abderrahim. Quant à la commission chargée d'évaluer les budgets des productions, elle est composée de Abderrahmane Ouardane, Abdeslem Faraoui, Abderrahmane El Khiat, Mohamed Ayadi, Mohamed Kamal Lamghazli.
Neuf longs métrages et quatre courts métrages
Ces commissions devront plancher sur de nouveaux projets dont neuf longs métrages, quatre courts métrages.
Trois autres courts métrages, achevés seront projetés.
Parmi, les réalisateurs ayant présenté leurs projets, nous retrouvons Hakim Noury, Mostafa Derkaoui, Jilali Ferhati, Mohamed Lotfi, Mohamed Meziane, Lamhamad Ould Mohand, Hassan Benjelloun, Nabyl Ayouch, Najib Sefrioui et Abdelhay Laraki.
Certes, sans douter des capacités des nouveaux membres des commissions, une question s'impose d'elle-même : pourquoi ne pas élire les membres des commissions, au lieu de les désigner ? L'on sait qu'il existe une chambre des producteurs, une autre, des comédiens, une autre des distributeurs et enfin, une autre des exploitants des salles de cinéma.
Il nous semble qu'au sein de ces corporations, des élections devraient avoir lieu pour leur représentativité au sein des deux commissions du fonds de soutien.
Le centre cinématographique marocain (CCM) y est représenté par des observateurs.
Mais, ce n'est pas le CCM qui mène la barque.
Justement, plusieurs observateurs ont exprimé leurs réserves quant à la composition des membres du fonds de soutien à la production 110nale.

Des griefs

Certains pousseront le bouchon plus loin, allant jusqu'à contester la légitimité ou la compétence de cette honorable assemblée.
D'autres parlent de marchandages de copinage dans l'attribution d'aides financières aux candidats.
Donc, la constitution et le fonctionnement du fonds d'aide à la production cinématographique méritent une révision dans le sens d'une plus grande démocratie, d'une plus grande transparence pour éviter les amalgames et d'éventuels détournements de l'argent du contribuable à d'autres fins autres que le cinéma.
Renflouer la caisse du fonds
Si des cinéastes réclament plus d'argent pour réaliser leurs œuvres, il semble qu'ils aient perdu de vue que la trésorerie du fonds est alimentée au moyen de prélèvements sur les recettes des salles de cinéma.
Ces dernières, malheureusement, enregistrent des recettes en chute libre, à cause de la concurrence et d'autres facteurs qui sont à l'origine de la fermeture de plusieurs salles de cinéma.
D'où l'intérêt d'une meilleure gestion des deniers publics, déposés au compte du fonds de soutien.
Plus leurs montants diminuent, moins de projets seront retenus par le fonds de soutien.
Dans une telle situation, les membres des deux commissions devraient veiller à n'accorder d'aide qu'à ceux qui présentent des projets consistants, sérieux et de nature à s'assurer une carrière commerciale aux retombées positives sur le réalisateur, le distributeur, l'exploitant de la salle et, partant, le fonds de soutien. Il est regrettable d'entendre dire que des cinéastes, ayant obtenu l'aide du fonds de soutien, en ont profité pour d'autres projets : acquisition d'un logement, d'une voiture de luxe voire la création de 116iétés de l'audio-visuel, voyages d'agréments etc...
Et puis, ils crient au scandale lorsqu'ils sont sommés par des banques, d'honorer leurs créances.
Une table-ronde ou un forum pour débattre de la problématique du fonds d'aide serait une initiative à même de remettre les pendules à l'heure et d'éviter à ce même fonds d'échapper aux «chasseurs de primes».
Lisez nos e-Papers