Proche-Orient : nulle paix sans un Etat palestinien

L'assassinat du militant palestinien est survenu au lendemain de la soumission des nouvelles idées américaines pour la reprise des négociations israélo-palestiniennes et en prévision du voyage de Sharon à Washington. Le Premier ministre israélien savait pertinemment que la riposte ne tarderait pas et qu'elle coïnciderait plus ou moins avec son déplacement aux Etats-Unis. Maintenant c'est fait, le plan de Sharon a abouti et voilà que tout d'un coup, c'est Yasser Arafat qui est sur la sellette. Au centre des critiques, le président palestinien auquel on veut endosser la responsabilité est dans une mauvaise passe. Les pressions viennent de toute part. D'Amérique, d'Europe, de certains pays du monde arabe et même des Palestiniens dont le mouvement Hamas accuse l'Autorité palestinienne de chercher à devenir “le gardien d'Israel”. Sharon a donc su tirer profit subtilement des massacres qu'il a commis et il est même en passe de renverser la tendance et réapparaître, soudainement, comme un allié incontournable des occidentaux, des Américains surtout, dans la lutte contre le terrorisme. Fort des condam110ns 111110nales et de l'appel de Bush à l'adresse de Yasser Arafat le sommant d'agir “immédiatement pour découvrir et arrêter les responsables” des attaques, Sharon est maintenant devant l'embarras du choix pour réagir. On s'attend à une riposte musclée qui pourrait toucher le Président Arafat personnellement sans parler du sort réservé aux civils palestiniens, à l'Autorité palestinienne et à ses structures. Et si, selon un sondage publié hier par le quotidien israélien Yédiot Aharonot, 37% des israéliens souhaitent se débarrasser de Yasser Arafat, c'est bien à cause de l'image que l'Etat hébreu donne du leader palestinien qui, en fait, n'a pas assez de pouvoir pour maîtriser toutes les factions palestiniennes surtout qu'Israël ne se montre pas coopératif, ne serait-ce qu'en faisant montre de retenue et éviter de frapper les chefs des groupes extrémistes. La mission américaine actuelle, est la dernière chance pour la paix ainsi que l'a déclaré le Premier ministre jordanien. Mais pour la communauté 111110nale et pour les Etats-Unis qui veulent se débarasser du plus vieux foyer de tension dans le monde, la paix s'impose et elle ne pourra être concrète que si un Etat palestinien est crée.