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Scénarios de frappes américaines en Afghanistan : des risques calculés

Le Pentagone étudie ses différentes options militaires pour la «guerre» contre les terroristes, estimaient lundi soir les experts, qui sans exclure des frappes aériennes sur l'Afghanistan ni des actions de commandos, ne croient pas à des occupations m

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Le secrétaire américain à la Défense ( ministre de la défense), Donald Rumsfeld a lui-même rappelé le dilemme où se trouve une machine militaire américaine habituée à défaire massivement des adversaires bien identifiés, comme lors de la campagne aérienne contre la Serbie pendant la guerre du Kosovo en 1999. «L'ère de la guerre antiseptique - des avions lançant des bombes à 20.000 pieds d'altitude, des missiles de croisière volant dans la nuit, pas de blessés du côté américain ou allié - tout cela ne marchera pas avec cet ennemi», a-t-il déclaré dimanche soir à la chaîne de télévision ABC.
«Je ne prévois pas maintenant d'attaque aérienne majeure contre qui que ce soit, ce serait trop prématuré», estime de son côté Dan Goure, spécialiste militaire du centre de recherches Lexington, «même si politiquement cela a un sens, ce serait une erreur de faire une fixation sur l'Afghanistan». Ce pays héberge Oussama ben Laden, qui est désigné comme le cerveau des attentats massacre du 11 septembre à New York et Washington. Pour les experts, en effet, l'Afghanistan, pays ravagé par des décennies de guerre, sous développé, n'offre pas de cibles réelles et des bombardements ne changeraient pas la donne.Les Etats-Unis et leurs éventuels alliés risqueraient par ailleurs de se brûler les doigts et de «perdre des centaines de milliers d'hommes» s'ils tentaient une opération terrestre pour renverser le régime islamiste des taliban. Restent les scénarios de commandos américains, alliés à des opposants afghans, tentant de «saisir Ben Laden quand l'occasion se présentera pour le juger, ce qui serait l'idéal», ou d'une aide à la résistance afghane, affaiblie par la mort du commandant Massoud - deux scénarios qui ont peu de chances de réussir actuellement, selon Michael O'Hanlon.
En effet, les terroristes et leurs commanditaires se sont certainement dispersés de par le globe, d'après les spécialistes de sécurité.
«On peut les comparer à des cafards qui s'éparpillent quand ils sentent qu'on les observe», estime Andrew Krepinevich, directeur du Center for strategic and budgetary affairs. «Ce n'est pas une question de moyens militaires, mais de moyens de renseignements et d'111vention très rapide» quand on a des tuyaux justes, ajoute-t-il.
Il n'est pas exclu cependant que l'on place l'Afghanistan dans la ligne de mire à des fins de diversions. Peut-être pour frapper ailleurs au Proche-Orient, estime Dan Goure.
Peut-être aussi pour «une diversion en faveur de coup des forces spéciales», estime Frank Cilluffo, un responsable du CSIS (Center for Strategic et 111110nal Studies). «Je n'exclus rien» en terme d'opérations, mais «il n'y a pas de solution unique. Il faut nous préparer à une campagne prolongée», sans heurter de front le monde musulman, ajoute-t-il.
Enfin, ces experts estiment unanimement que les agences de renseignement vont recevoir des moyens accrus - financiers, techniques et humains - dans la lutte à long terme contre le terrorisme.
Face à l'exigence de représailles des Américains, Washington ne reste pas inactif.
Après avoir battu le rappel de 50.000 réservistes, le Pentagone a mis en alerte des unités d'élite aéroportées, basées à Fort Bragg (Caroline du Nord - est) et un porte-avions dans la région du Golfe semble avoir augmenté sa sécurité opérationnelle, d'après des informations du quotidien Washington Post, qui n'ont pu être immédiatement confirmées.

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