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Une offensive de l'opposition déjouée par les Taliban


Les B-52 américains sont à nouveau entrés en action hier pour bombarder des positions talibanes dans le nord de l'Afghanistan, où les talibans affirment avoir repoussé une offensive de l'opposition armée afghane.

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Au sud, le principal barrage et la plus importante centrale électrique d'Afghanistan ont été endommagés mercredi après-midi par l'aviation américaine, privant d'électricité deux grandes villes du sud du pays, dont Kandahar, le fief des talibans, ont rapporté hier l'agence Afghan Islamic Press et des sources talibanes.
Selon un responsable taliban, cité par l'agence Afghan Islamic Press (AIP), une attaque a été lancée hier matin par les forces de l'Alliance du Nord (opposition) dans la vallée stratégique de Darae-Souf, à 70 km au sud de Mazar-i-Sharif (nord). Mais “la ligne de front n'a pas bougé”, a-t-il ajouté.
Un porte-parole de l'Alliance du Nord, Mohammad Ashraf Nadeem, a toutefois démenti cette information. “C'est un mensonge complet. Nous ne les avons pas attaqués”, a-t-il dit par téléphone à l'AFP. “Les Américains continuent à bombarder (les lignes talibanes) et nous attendons le bon moment pour une offensive”, a-t-il ajouté. L'Alliance du Nord avait annoncé en début de semaine une offensive imminente pour prendre la ville clé de Mazar-i-Sharif, qui offrirait un point d'entrée en Afghanistan aux troupes américaines basées dans l'Ouzbékistan voisin.
En prévision de cette attaque, l'aviation américaine a multiplié au cours des derniers jours les bombardements sur le front nord-est, comme le réclamait l'opposition armée afghane depuis le début du conflit il y a plus de trois semaines.
Le Pentagone a confirmé que des bombardiers lourds B-52 “Stratofortresses” étaient utilisés depuis mercredi pour déverser des “tapis de bombes” sur les positions talibanes.
Cette vague de frappes, la troisième depuis dimanche, a débuté vers 04H00 du matin (mercredi 23H30 GMT) et semble être la plus puissante, les explosions étant ressenties à Khwaja Bahuddine, localité distante de 25 km du front.
Selon le général Baryalaï, vice-ministre de la Défense de l'Alliance du Nord, joint au téléphone par l'AFP, une quinzaine de bombes ont été larguées sur les positions talibanes déjà visées au cours des deux précédentes frappes de dimanche et mardi.

Insuffisance des raids

A 08H30 locales (04H00 GMT), le pilonnage se poursuivait.
Mais malgré le soutien de l'aviation américaine, les forces de l'Alliance du Nord continuent de déplorer le manque de munitions et de moyens militaires pour attaquer Kaboul.
“Les raids aériens ne sont pas suffisants, ils ne sont pas suffisamment concentrés. Nous avons besoin de munitions et d'autres équipements”, estime Hussein Anwari, un des chefs de l'opposition armée. Il a affirmé que l'opposition n'avait reçu à ce jour aucune aide américaine. Quant à l'aide russe, il s'agit seulement “de munitions, et de quarante blindés, achetés bien avant les événements du 11 septembre”, a-t-il précisé. “Nous espérons recevoir (des Américains) des munitions, des canons, et de l'équipement lourd. Ce serait le moyen le plus facile pour lutter contre les talibans”, a-t-il encore ajouté.
L'Union Européenne, à la demande de la Grande-Bretagne, a accepté d'autoriser la livraison d'armes aux forces anti-talibanes en Afghanistan. Au plan humanitaire, la situation des réfugiés afghans qui fuient les combats reste très préoccupante à l'approche de l'hiver.
Les capacités d'accueil du Pakistan voisin sont déjà saturées et l'Iran, qui affirme abriter déjà deux millions d'Afghans, a de son côté refusé d'ouvrir sa frontière à de nouveaux réfugiés.
Selon le Haut commissariat des 110ns unies pour les réfugiés (HCR), le nombre d'Afghans massés aux frontières pourrait atteindre les 130.000.
Aux Etats-Unis, la fête d'Halloween a offert un répit de courte durée aux Américains, en proie à la psychose de nouveaux attentats et la crainte d'une extension de la maladie du charbon.

Quatrième décès à cause de la bacille du charbon

La ville de New York a organisé une parade colorée dont le symbole était le Phoenix, en référence à la volonté de renaissance de la ville après les attentats du 11 septembre et l'effondrement des tours du World Trade Center.
Quelque 2.000 policiers étaient chargés de la sécurité du défilé, alors que les participants arboraient des symboles patriotiques ou des déguisements de policiers et pompiers, les héros de la ville depuis la tragédie.
La fête avait cependant été endeuillée par l'annonce du décès d'une quatrième victime contaminée par la maladie du charbon. Le cas de cette employée d'hôpital de New York intrigue experts et policiers car la victime n'avait pas de lien avec le gouvernement ni avec les médias, cibles de plusieurs lettres empoisonnées, et travaillait dans un service qui n'était pas en contact avec le courrier.
Mercredi soir des spores du bacille ont été découvertes dans un bureau de poste de Kansas City au Missouri. Aucun des 204 employés ne présente de symptômes pathologiques selon les autorités.
Officiellement, 15 personnes ont contracté la maladie, dont quatre sont décédées depuis début octobre. A la suite d'informations “crédibles” sur la menace de nouvelles attaques terroristes, les autorités américaines ont restreint le trafic aérien autour de 86 sites nucléaires et de l'aéroport Kennedy de New York.
Selon des sources de l'opposition saoudienne, des militants islamistes en Afghanistan et en Arabie saoudite ont mentionné, lors de conversations par téléphones satellitaires, les préparatifs d'une attaque contre les Etats-Unis avant le mois de jeûne musulman du ramadan, qui commence le 17 novembre.
La police fédérale (FBI) recherche de son côté six hommes porteurs de passeports israéliens, arrêtés puis relâchés ce week-end par les services d'immigration dans le centre des Etats-Unis avec des photos et le descriptif d'une centrale nucléaire de Floride et d'un oléoduc d'Alaska, ainsi que des cutters et d'autres équipements.
Au plan diplomatique, Américains et Britanniques multiplient les efforts pour consolider la coalition 111110nale contre le terrorisme, alors que des voix commencent à s'élever, notamment en Europe, pour critiquer la stratégie militaire suivie en Afghanistan.
Le Premier ministre britannique, Tony Blair, en tournée au Proche-Orient, n'a pas réussi à obtenir le soutien de la Syrie, ni de l'Arabie saoudite aux frappes contre l'Afghanistan, condamnées par les pays arabes et musulmans en raison du lourd tribut infligé, selon eux, à la population civile.
L'Arabie saoudite, principal allié des Etats-Unis dans la région, a simplement donné son accord à la formation d'un large gouvernement représentant toutes les tribus afghanes en prévision de la chute du régime taliban.
M. Blair poursuit sa tournée par la Jordanie et devait se rendre ensuite en Israël et dans les territoires palestiniens.
De son côté, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell devait avoir hier à Washington des entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov.
M. Ivanov a indiqué que “des arrangements futurs pour l'Afghanistan” seront au menu des entretiens, sans ajouter d'autres précisions.
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