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“L'Homme qui brodait les secrets” de Omar Chraïbi: au nom de la culture

“Si tu ne connais pas ton passé, tu resteras toujours un enfant” disait Driss Chraïbi. Le film de Omar Chraïbi, “L'Homme qui brodait les secrets” participe à sa manière de l'illustration de cette vérité. Le devoir de mémoire en tant que fait de culture,

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Sujet grave, qui plus est, se prête difficilement au jeu de la mise en scène fictive, mais que Chraïbi a pu rendre avec quelque bonheur.
Tout commence par un hasard: la découverte chez un libraire, par un jeune professseur (Mohamed Zouheir) d'un vieux manuscrit consignant des poèmes d'un auteur inconnu. Il ne fallait pas plus pour décider notre professeur à entamer des recherches sur l'identité du poète oublié. Aidé par une jeune étudiante et du vieux libraire (Taïeb Saddiki), il entreprend des contacts qui le mène à un vieil ami français du poète, un féru de la culture marocaine, que l'incurie des nouvelles élites a fini par décevoir au point de pousser à la reclusion.
Le jeune professeur finit par retrouver, en même temps que l'identité du poète, la maison où il passa sa vie ainsi qu'une littérature abondante qu'il a laissée.
Il décide de faire de la maison un musée en l'honneur du créateur génial. C'était sans compter avec les puissances d'argent pour qui l'occasion est trop belle pour s'embarasser de scrupule. Notre poète inconnu ne connaitra jamais la reconnaissance.
C'est cette perversion de l'argent que le film dénonce. Pervession de la culture, mais également des rapports humains les plus essentiels tel la fidèlité ou l'amour, ceux-là même qui font grandir les hommes.
C'est le premier long métrage de Omar Chraïbi, après son expérience dans le court. Ce qui lui a permis d'éviter beaucoup de pièges à commencer par le choix des acteurs . Il est en effet courant de voir des néophites camper des premiers rôles dans notre cinéma, ce qui n'est pas sans effet sur la crédibité de toute l'entreprise. Le jeune Chraïbi a au moins compris qu'un film c'est d'abord le jeu des acteurs, des bons acteurs qui lui donne ce halo nécessaire, fait d'émotion et de quelques couleurs. Le choix de Mohamed Zouheir et surtout de saddiki, plus quelques autres, a procuré au film une épaisseur qu'il n'aurait pas eu sans ces hommes d'expérience et de talent.
Les maladresses ne manquent pas cependant, l'inéxpérience y est pour quelque chose, mais surtout la mauvaise influence du cinéma arabe où il faut tout exprimer, et à l'occasion verser des larmes en se lamentant, là où il suffit d'un regard, d'un geste furtif de la main pour faire comprendre ses sentiments. Il faut reconnaitre que la subtilité est un art qui s'acquiert avec l'expérience.
Dans l'ensemble, Omar Chraïbi a réussi son pari, son film peut se voir avec plaisir et quelque poésie.
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