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Accélération des réformes et dynamique de l'investissement

Devenu depuis quelques années un rendez-vous annuel très attendu par la communauté financière nationale, la réunion du Conseil national de la monnaie et de l'épargne (CNME) s'est distinguée dans sa 11e édition, tenue hier à Rabat, par la nouvelle composit

Accélération des réformes et dynamique de l'investissement
La réunion du Conseil national de la monnaie et de l'épargne est une occasion pour les autorités monétaires et les professionnels de débattre et de se concerter sur un certain nombre de questions qui débordent même le cercle purement financier. Il s'agit en gros de «la politique monétaire, des taux d'intérêt et du crédit, de la prévalence de conditions essentielles favorables à l'investissement, de la croissance et du développement économique du pays» telles qu'elles sont énumérées par le président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), M. Othman Benjelloun.
La 11e édition tenue hier à Rabat s'est caractérisée par une participation plus importante que lors des précédentes réunions, étant donné que le CNME compte de nouveaux membres dans sa nouvelle composition, aussi bien des départements ministériels, des associations professionnelles que des sociétés et organismes publics. «Cet élargissement reflète à lui seul les profondes mutations qu'a connues notre secteur financier depuis 1993, dans la mesure où bon nombre des entités nouvellement admises au CNME n'existaient pas à cette date», souligne le ministre de l'Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme, M. Fathallah Oualalou. Cette édition vient également dans un contexte économique marqué par «des évolutions économiques satisfaisantes, tant du point de vue de la croissance économique que de celui de la préservation et de la consolidation des équilibres macro-économiques», précise M. Oualalou.
En effet, le taux de croissance durant l'année dernière est estimé à 6,5% comme résultat d'une progression du secteur primaire de près de 27% et d'un accroissement des secteurs secondaire et tertiaire d'environ 4%. L'investissement pour sa part devrait se stabiliser à un niveau proche de celui atteint en 2000, soit un taux de l'ordre de 24%, et l'épargne nationale devrait connaître une progression de près de 27%. Pour l'inflation, elle est ramenée en 2001 à 0,6%.
Par ailleurs, selon le ministre des Finances, «après avoir jeté les jalons de la réforme en 1993 et compte tenu du stade de développement atteint par ce système », les autorités monétaires ont décidé « d'engager de nouvelles réformes d'ordre qualitatif visant notamment à assurer un environnement transparent et sain à même de permettre le développement d'un secteur financier solide et performant».
Ces réformes qui impliquent certains réaménagements du cadre législatif et institutionnel en vigueur visent le renforcement de l'efficacité et de l'indépendance du système financier national.
Cette série de réformes a concerné plusieurs domaines. Il s'agit surtout de la révision des statuts de Bank Al Maghrib (BAM) et de la loi bancaire. Pour le premier projet, il vise le renforcement de l'autonomie de la banque centrale en matière de politique monétaire et de supervision bancaire. Quant aux amendements de la loi bancaire, «elles ont pour but de renforcer le pouvoir de BAM en matière de supervision et de contrôle de bancaire et d'adapter le cadre législatif tant aux normes internationales qu'à l'évolution du cadre juridique applicable aux sociétés et au commerce». Ce dernier projet de loi devra être soumis très prochainement aux professionnels pour avoir leurs suggestions.
Autre chantier qui a caractérisé l'année dernière est celui de l'assainissement et la restructuration des institutions financières publiques en difficulté, tels le CIH, la CNCA.
Parallèlement, une étude sur les institutions financières publiques est actuellement menée par un cabinet international. Elle devra «permettre de déterminer l'option stratégique globale visant l'optimisation du rôle de ces institutions dans le financement de leurs secteurs d'activité», précise M. Oualalou.
En ce qui concerne les mesures qui sont destinées aux PME, il s'agit notamment du projet de réforme du crédit jeunes promoteurs et du projet de cadre légal pour les organismes de capital-risque.
Pour la politique sectorielle, elle prévoit deux mécanismes de financement spécifiques au profit des secteurs du textile-habillement et du tourisme et qui seront financés par le Fonds Hassan II.
Pour l'année en cours, les perspectives de l'activité économique laissent entrevoir un accroissement du PIB en termes réels de l'ordre 4,5%. «Ainsi, et compte tenu d'un objectif d'une hausse des prix ne dépassant pas les 2,5%, la norme de progression monétaire pour l'exercice 2002 peut être fixée dans une fourchette de 6,5% à 7,5%», selon le gouverneur de Bank Al Maghrib, M. Mohamed Seqat.
Pour sa part, M. Othman Benjelloun, président du GPBM, s'est félicité des réformes engagées durant l'année dernière et est revenu également sur les réalisations du secteur bancaire national en partenariat avec les autorités monétaires. Il s'agit surtout de la politique de mutualisation de certains services de la profession, «d'une part pour en optimiser les coûts et, d'autre part, pour consolider une vision et une pratique communes d'infrastructures bancaires telles que les moyens de paiement, les banques de données ou de formation».
Les efforts de la profession bancaire portent également sur le côté sécurité. «Les préoccupations des autorités monétaires en matière de sécurité des banques sont également les nôtres. Cette préoccupation est structurelle au GPBM puisqu'est institué, depuis 15 ans, une commission de sécurité qui est en train de mettre à jour ses recommandations pour la préservation des biens et des personnes», a expliqué M. Benjelloun, qui a aussi exprimé la disposition de la communauté bancaire à promouvoir la dynamique régionale de l'investissement initiée par la lettre Royale au Premier ministre du 8 janvier dernier.
Par ailleurs, le patron des banquiers marocains a essayé d'expliquer les raisons pour lesquelles les banques n'auraient pas réagi à la réduction des taux directeurs opérée par la banque centrale.
«Au-delà de toute action menée par la banque centrale en matière de taux directeurs, la décrue des taux d'intérêt est structurellement le résultat d'une situation de surliquidité du marché monétaire».
En fait, ajoute-t-il, notre marché monétaire n'est pas «en banque», c'est-à-dire qu'il ne sollicite pas la «monnaie centrale» pour se financer, toutes ses ressources étant interbancaires.
Dans ces conditions, les taux directeurs de la banque centrale ne peuvent pas avoir la même influence sur le coût des ressources des banques que dans d'autres circonstances de situation de liquidité. Sans oublier que «le taux d'intérêt ne représente pas l'élément essentiel dans la décision d'investir».
«Nous sommes d'autant plus fondés à être vigilants sur le niveau des taux d'intérêt que la qualité des actifs bancaires s'est détériorée», et «la part des récupérations des créances compromises est très faible», conclut M. Benjelloun qui a d'ailleurs appelé à la mise à niveau des petites et moyennes entreprises et la promotion d'outils complémentaires des crédits bancaires classiques, comme le capital-risque, le capital-développement et de l'amélioration des systèmes de garantie.
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