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Cargo Karine : les Palestiniens dévoilent la composition de la commission d'enquête

Le ministre palestinien de l'Information Yasser Abed Rabbo a précisé mardi que quatre responsables palestiniens feraient partie de la commission d'enquête dans l'affaire du cargo Karine, chargé d'armes et intercepté en mer Rouge.

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M. Abed Rabbo a indiqué aux journalistes à Ramallah que la commission comprendrait les chefs de la sécurité publique dans la bande de Ghazza et en Cisjordanie les généraux Abdel Razak Al-Majaïda et Haj Ismaïl ainsi que le chef des renseignements militaires Moussa Arafat et le procureur militaire Khaled Al Qidrah.
«Nous avons choisi des officiers de haut rang pour nous assurer qu'ils auront accès à toutes les informations et aux personnes nécessaires», a indiqué M. Abed Rabbo qui a rejeté les accusations d'Israël selon lesquelles les 50 tonnes d'armes à bord du bateau arraisonné jeudi étaient destinées à l'Autorité palestinienne.
Le Président palestinien Yasser Arafat a annoncé lundi la constitution d'une commission d'enquête dans cette affaire.
L'annonce a été faite peu après la diffusion sur les deux chaînes de télévision israélienne d'une interview du capitaine du cargo, le colonel Omar Akaoui.
Cet officier de la police maritime palestinienne, interrogé dans une prison israélienne, a affirmé avoir agi sous les ordres de deux proches du Président Arafat.
Israël a accusé en outre un responsable palestinien, résident à Ramallah, Fouad Choubachi d'être impliqué dans l'acquisition du bateau et de son chargement.

Incohérences

M. Abed Rabbo a relevé certaines incohérences dans les déclarations du capitaine sans préciser lesquelles affirmant que ce sera le rôle de la commission de faire la lumière. Il a réitéré l'offre du Président Arafat d'une enquête internationale sur cette affaire, une proposition qu'Israël à rejetée sur le champ comme «ridicule».
«Il est hors de question qu'Israël donne son accord à une opération qui est un rideau de fumée destiné à masquer le rôle de l'Autorité palestinienne dans cette affaire», a déclaré mardi un conseiller diplomatique du Premier ministre israélien Ariel Sharon, Daniel Ayalon.
Le navire a été intercepté le 3 janvier à l'aube par un commando israélien héliporté dans les eaux internationales en mer Rouge, à 500 km des côtes israéliennes.
Dans un premier temps, un haut responsable palestinien avait qualifié d'«opération de propagande», l'annonce de la saisie par Israël d'un bateau d'armes destiné à l'Autorité palestinienne.

Affaiblir l'Autorité palestinienne

Le quotidien gouvernemental syrien Techrine a accusé mardi le Premier ministre israélien Ariel Sharon d'utiliser l'affaire du bateau chargé d'armes intercepté en mer Rouge par Israël pour «affaiblir l'Autorité palestinienne». «Sharon profite de cette affaire pour intensifier les pressions sur l'Autorité palestinienne et l'affaiblir. Il profère des accusations de terrorisme afin d'amener l'Autorité à prendre des décisions contraires aux intérêts du peuple palestinien», selon le journal.
Techrine a minimisé l'affaire des armes destinées, selon Israël, aux Palestiniens, en soulignant la disproportion sur le plan militaire entre les deux parties.
«Il s'agit d'armes défensives et toutes les armes que les Palestiniens possèdent ne représentent qu'un pour mille de l'armement israélien qui compte, outre un arsenal d'armes de destruction massive, des avions F-16, des missiles de longue portée des bateaux et des chars».
Le journal juge «ridicules les propos sur le terrorisme évoqués par Sharon et ses adjoints», car, affirme-t-il, «Sharon est le terroriste numéro un qui a commis des actes de criminel de guerre qui dépassent les atrocités des nazis».

L'attitude américaine décriée

Les responsables israéliens ne cachaient pas mardi leur amertume face aux réticences des Etats-Unis à soutenir leurs accusations contre l'Autorité palestinienne dans l'affaire de l'arraisonnement d'un cargo chargé d'armes, alors que sur le terrain un calme presque total régnait.
«Nous sommes déçus par l'attitude des Américains, qui refusent d'admettre les preuves incontestables que nous avons fournies sur le fait que ces armes étaient destinées à l'Autorité palestinienne», a affirmé un responsable israélien, sous couvert de l'anonymat.
Les Etats-Unis, de leur côté, ont refusé de dire que ces armes étaient destinées aux Palestiniens et de reprendre ainsi à leur compte la version israélienne.
«Nous voulons connaître les faits avant de commencer à spéculer ou à en tirer des conclusions. Nous ne savons pas qui a affrété le navire, qui était le destinataire, c'est le genre d'informations que nous recherchons», s'est borné à affirmer lundi le porte-parole du Département d'Etat, Richard Boucher.
Selon le responsable israélien, l'attitude américaine «vise sans doute à protéger Yasser Arafat, car les Américains redoutent apparemment que le Premier ministre Ariel Sharon utilise cette affaire pour couler définitivement les efforts déployés par l'émissaire américain Anthony Zinni en vue de parvenir à un cessez-le-feu, puis à des négociations».
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