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Accueil next L'humain au centre de l'action future

Colloque sur aux origines de l'écriture au Maghreb

Le débat politique au Maghreb sur la question de la langue et de la culture amazigh, a fini par donner la parole aux spécialistes. Certains, venus des pays du Maghreb et de France, ont été là, à la Fondation du roi Abdelaziz Al Saoud pour les études isla

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En fait l'intérêt des chercheurs pour ces questions ne date pas d'aujourd'hui.
Ethnologues, linguistes et historiens se sont succédés depuis le 19e siècle pour voir clair dans toutes ses questions à valeur purement scientifique.
Un travail considérable a été effectué depuis. Il existe aujourd'hui, plus de 1300 textes, constituant le nombre d'inscriptions libyques qui attestent de l'existence d'une ou de plusieurs formes d'écritures pré-islamiques. Il en existe d'autres plus nombreuses encore et plus récent au Sahara en caractère tifinagh qu'on apparente généralement à l'écriture libyque antique toujours en usage dans certaines régions au Mali.
On a localisé ces écritures un peu partout au Maghreb aussi bien qu'au Mali , au Niger et aux îles Canaries. C'est l'ancien royaume de Numidie (Tunisie- ouest algérien) qui fournit le plus d'inscriptions, c'est dans le site du Dougga en Tunisie qu'on a trouvé des inscriptions bilingues(libyque-punique) ce qui a permis de déchiffrer certains textes officiels.
Quelle est l'origine de ces écritures? C'est là une des grandes questions pour lesquelles les spécialistes n'ont encore que des hypothèses. Pendant longtemps l'origine punique a été la plus admise en raison du qualificatif de tifinagh attribué à ces écriture, et qui éthymologiquement signifie punique. D'autres hypothèses n'écartent pas l'origine locale de ces écritures. ou encore un mélange entre l'invention locale et l'apport extérieur.
La datation pose aussi un problème. Pendant longtemps, les tenants de l'influence punique ont pensé que l'alphabet libyque ne remontrait pas au-delà du IIIe ou au IIe siècle Avant J.C. Des découvertes plus récentes dans le Haut-Atlas marocain, permettent de faire remonter encore plus loin les dates de ces inscriptions, aux VIIe-Ve siècle A.J.C pour certains, et jusqu' à 1500 ans A.J.C pour d'autres.
Si les difficultés d'une datation précise sont pour le moment loin d'être aplanies , celles inhérentes à la lecture de ces signes le sont encore moins. Seuls les textes bilingues ont été déchiffrés. Pour le reste, le plus grand morceau est constitué essentiellement d'inscriptions funéraires, il n'existe pas encore de moyen pour les déchiffrer. On sait seulement que l'alphabet libyque se compose de 23 ou 24 caractères avec des différences de formes d'un lieu à l'autre. On croit savoir aussi que cette langue n'a jamais servi pour la transmission du savoir, sans pouvoir avancer les raisons.
Voilà sans doute des pistes de recherche que la toute jeune académie des langues amazighes doit explorer afin de permettre une meilleure connaissance d'une partie de la culture de notre terroir et au-delà, contribuer à libérer les énergies créatrices des citoyens car , comme le dira l'un des participants à ce colloque: «Seuls peuvent créer qui se souviennent».
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