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Fès : carrefour interculturel

La 8e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, qui se tiendra cette année du 31 mai au 8 juin propose une programmation artistique où la rencontre des cultures, des traditions et des musiques s'offre comme un moment privilégie d'échanges

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Présentée, mardi soir, au siège de l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris par l'ambassadeur du Maroc en France, Hassan Abouyoub, le directeur général du festival, Ahmed Saâd Zniber, son prédécesseur et fondateur du festival et actuel directeur des rencontres de Fès, Fawzi Skalli, cette 8e édition compte œuvrer pour que la diversité et le dialogue soient les hôtes de Fès, berceau de convivialité culturelle et spirituelle.
Alors que le monde reste encore ébranlé par les événements du 11 septembre, les organisateurs n'ont pas hésité à souligner que cette nouvelle édition s'inscrit, plus que jamais, en faveur de la réconciliation entre les êtres, de la découverte de l'autre et du dialogue pour la paix.
Pour M. Zniber, le rayonnement de Fès devrait permettre une connaissance plus grande du Maroc, de l'empreinte spirituelle dont il est porteur à travers un festival où le public est appelé à rencontrer artistes, penseurs, intellectuels autour de cercles de réflexion, d'expositions, de cafés littéraires, de films, de concerts de musique gratuits.
Il s'agit, souligne-t-il, de mettre en pratique le spirituel qui nous paraît souvent inaccessible ou fugitif, une spiritualité pratique au service de la société, qui puisse nous éclairer sur certaines solutions qui nous aideraient à résoudre la complexité du monde dans lequel nous vivons et à rechercher un équilibre ou l'interaction des événements ne soit plus destructrice, mais génératrice de bien-être.
Le Festival de Fès des musiques sacrées du monde a toujours été sensible à l'évolution du monde, rappelle pour sa part M. Skalli dans un historique des 7 éditions précédentes de la manifestation qui a connu la guerre du golfe, la crise en
ex-Yougoslavie et aujourd'hui les événements du 11 septembre.
Pour mémoire, déclare-t-il, «la soirée inaugurale de l'édition de 1996 avait été animée par l'orchestre symphonique de Sarajevo qui réunissait des musiciens musulmans, serbes et croates alors que le siège de la capitale de la Bosnie venait à peine d'être levé».
Ce n'est pas pour rien si le festival a été choisi l'an dernier par l'ONU pour figurer parmi les 12 événements les plus importants au monde ayant participé de façon positive à la construction du dialogue entre différentes cultures et civilisations du monde. La 8e édition n'échappera pas à la règle du renouveau puisque les enfants clé de voûte de la résolution de notre monde et l'art musical afghan seront à l'honneur.
L'ensemble de Kaboul, formé par le chanteur Hossein Arman et conduit par la grande cantatrice Marouache présentera une vaste mosaïque de la diversité musicale afghane profondément liée à l'Islam et au soufisme et qui a résisté à
l'expansion de l'intégrisme en Afghanistan. En invitant cet ensemble, les organisateurs veulent rendre hommage à la vitalité du peuple afghan et faire appel à l'espoir pour un futur lumineux en Afghanistan.
Ils ont également souligné le retour de Barbara Hendricks, qui s'était déjà produite au festival en 1998, lors d'un récital piano. Elle sera cette année accompagnée par le chœur suédois de Gustaf Sjukvits Kammarkur et ses 36 choristes, et la venue, pour la 1e fois de ténors de la chanson arabe, Wadie Al Safi et Sabah Fakhri.
Mais la nouveauté la plus importante cette année est à mettre à l'actif de Fawzi Skalli qui va organiser, parallèlement à cette 8e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, les rencontres de Fès, un colloque sur «la mondialisation». «A une époque ou l'on parle de plus en plus de la fin des idéologies, du choc des cultures et des civilisations ou d'une dépolitisation rampante, les rencontres de Fès visent à donner une âme à la mondialisation issue essentiellement de la jonction entre l'économie de marche et les technologies modernes», souligne M. Skalli.
Enfants afghans
à l'honneur
Elles ambitionnent d'être le lieu d'échanges de témoignages, de dialogue sans exclusive entre acteurs politiques, économiques, culturels et spirituels issus justement de différentes cultures et civilisations. Des économistes marocains et étrangers, des patrons, des universitaires, des responsables de l'ONU et des ambassadeurs de bonne volonté des plusieurs organisations onusiennes seront appelés à débattre de plusieurs thèmes se rapportant aux problèmes du monde moderne, tels que «religion et résolution des conflits», «spiritualité et engagement social», «société et environnement». M. Skalli reconnaît, enfin, qu'il y a une volonté de créer un 3e pôle de réflexion, à côté de ceux de Davos et de Porte Alègre, qui aura à accorder une importance particulière aux dimensions culturelles, voire spirituelles, en plus de la dimension économique, sociale et politique.
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