Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Kadiri : un gouvernement désavoué…

Le lendemain de l'ouverture de la session extraordinaire du Parlement, M. Abdallah Kadiri, Secrétaire général du Parti national démocrate (PND), prédit des moments difficiles pour le gouvernement. «Le vote du projet du Code électoral risque, selon lui, de

No Image
Les divergences, qui persistent au sein de la majorité au sujet de la proposition gouvernementale d'un scrutin de liste à la proportionnelle, pourraient alors s'exprimer. Ce qui fait dire au Secrétaire général du PND qu'un gouvernement, lorsqu'il est «désavoué par sa propre majorité», se doit de démissionner.
La session extraordinaire du Parlement promet d'être très mouvementée. Les députés de l'opposition en ont donné un avant-goût, lundi en séance d'ouverture. Les commentaires qui accompagnaient, en coulisse, les travaux de la première séance sont révélateurs d'une montée de température qui fera chauffer l'hémicycle. Par exemple, les parlementaires de l'opposition se sont montrés, particulièrement, sensibles aux critiques formulées par le syndicat national de la presse marocaine (SNPM) à l'égard du projet de Code de la presse. Allant jusqu'à faire sienne certains arguments de la corporation des journalistes, l'opposition s'apprête à demander le renvoi en commission du texte pour une deuxième lecture.
L'opposition, qui n'en finit pas de fourbir ses armes en prévision de son «premier véritable combat», avec ses rivaux politiques, se trouve confortée dans sa position par les divergences qui secouent la majorité au sujet de la proposition gouvernementale d'un scrutin de liste à la proportionnelle, en remplacement de l'uninominal aujourd'hui en vigueur.
Des voix s'étaient distinguées au sein des partis de la coalition gouvernementale, notamment celles du MNP et du RNI, avant que ce dernier ne révise sa position, pour aller à contre-courant de la proposition officielle. A ce sujet, le Secrétaire général du PND, estime que «le RNI a raté l'occasion unique de se démarquer et de peser dans l'échiquier politique national». M. Kadiri estime que la conjoncture était favorable au parti de M. Ahmed Osman s'il avait quitté le gouvernement, il y a quatre ou cinq mois. Parti du centre libéral, le RNI aurait, d'ailleurs, le profil adéquat pour constituer le pivot d'un « pôle politique de droite modérée », à même d'assurer l'alternance.
La situation actuelle donnerait, toutefois, aux dirigeants du Wifak, rejoint par ceux du MDS et du PJD, un argument de taille pour attaquer l'équipe de M. Abderrahmane Youssoufi. «Un gouvernement, qui se trouve désavoué par sa propre majorité, doit démissionner», déclare M. Kadiri.
Celui qui reconnaît que la position du Wifak, au sujet du mode de scrutin, est purement politique, fustige le gouvernement qui chercherait à gagner du temps avant les élections, en convoquant la session extraordinaire du Parlement. Ce dernier est appelé à se prononcer sur pas moins d'une dizaine de textes de loi, tous aussi importants les uns que les autres. Aura-t-il le temps matériel de le faire ? La question se pose.
M. Kadiri impute le retard enregistré à ce niveau au seul gouvernement. Il en est ainsi pour le projet du Code du travail dont la discussion se trouve suspendue pour manque de consensus entre les partenaires. Son adoption lors de l'actuelle session dépendra, nous dit le Secrétaire général du PND, «du courage du gouvernement et de sa capacité à convaincre ses syndicats».
Il en est de même, à son avis, pour le projet du Code électoral. M. Kadiri reproche au gouvernement son «manque de communication avec les partis de l'opposition». L'invitation lancée par le Premier ministre, dans une recherche de consensus sur le sujet, aux partis de l'opposition avait été refusée par ces derniers pour signifier leur désapprobation des méthodes du gouvernement. C'est pour cette raison qu'ils ont demandé la réunion du comité de suivi des élections, seul cadre, souligne le dirigeant du parti démocrate, où l'ensemble des partis pourraient discuter sur un même pied d'égalité. L'appel n'aurait reçu aucune réponse à ce jour.
Les élections devraient pourtant se tenir en septembre 2002. « Ce n'est dans l'intérêt de personne de les reporter. Nous n'avons rien à risquer en les organisant et ne pas le faire pourrait ouvrir la voie à toutes les critiques », précise M. Kadiri.
Les regroupements nouveaux au sein de l'opposition, notamment pour la défense de positions communes au sujet de certains projets de loi, augurent-ils de nouvelles alliances politiques pré et post-électorales ? «Il est très tôt de se prononcer… », souligne M. Kadiri. Le dynamisme actuel de l'opposition semble faire des émules. « Son action est tout simplement plus visible », nous dit M. Kadiri.
Le PND a son point de vue au sujet du quota des femmes proposé pour les prochaines élections législatives. Seulement, il voit dans le pourcentage de 10% annoncé par le gouvernement une « minimisation » de l'action et du mérite des femmes.
La proposition de son parti est de réserver une liste de 1/3 des sièges du Parlement où les candidats hommes et femmes seront présentés à part égale. Les 2/3 restant, des députés, devant être élus parmi les hommes exclusivement au scrutin majoritaire.
Lisez nos e-Papers