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L'industrie du disque face au net

Face à Internet, le disque a encore de beaux jours devant lui, mais un modèle économique reste encore à trouver pour la diffusion de la musique sur le net, ont estimé les professionnels réunis samedi à Cannes (sud-est) à la veille de l'ouverture du 36e m

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Ils participaient au 3e MIDEMN, prélude au MIDEM, et consacré à Internet.
L'an dernier encore, l'industrie du disque tout entière faisait cause commune contre l'ennemi numéro-1: Napster, site de téléchargement gratuit, considéré comme le fossoyeur potentiel d'une industrie de la musique enregistrée plus que centenaire. Douze mois plus tard, la donne est bouleversée: l'enfant terrible du net est entré dans la légalité en rejoignant le 5 juin dernier le service de musique en ligne lancé le 2 avril, par Warner Music, BMG et EMI.
Le 19 décembre, à leur tour, Universal Music -groupe Vivendi- et Sony Music ont lancé officiellement la plate-forme Pressplay, service de distribution de musique en ligne.
Au total, ces cinq multinationales («majors») représentent plus de 80% du marché discographique international et leurs catalogues combinés couvrent la quasi totalité des répertoires des plus gros vendeurs de disques (Céline Dion, Madonna, Britney Spears, Mariah Carey, Michael Jackson...). La concurrence sauvage des sites illégaux de téléchargement musical semble quasiment jugulée.
Pas du tout, rétorque l'institut américain Jupiter Media Metrix: depuis mars 2001 -date à laquelle Napster a cessé son activité de site gratuit- les échanges gratuits de fichiers de musique sur le net aux Etats-Unis ont augmenté de 500%, passant de 1,2 million téléchargements en mars à 6,9 millions en août.
Une situation contrastée, puisqu'en Europe les échanges de fichier musicaux ont diminué de moitié depuis février, pour s'établir à un seuil mensuel de 4,6 millions de téléchargements. Jim Rondinelli, vice-président de mp3.com, estime toutefois que l'ère du gratuit sur la toile est condamné à terme «parce qu'il décourage les producteurs de contenus».
Très logiquement, se voyant privés de la juste rémunération de leur travail, ceux-ci ne se risqueront pas à se lancer dans des investissements sans espoir de rentabilité.
Toutefois, même si le temps du «tout-gratuit» -fondement même de la «philosophie» de la toile- est pratiquement révolu, une question majeure demeure: les consommateurs sont-ils prêts à payer pour avoir de la musique en ligne?
Ainsi aux Etats-Unis la plateforme Pressplay propose à l'abonné de télécharger des chansons sur son ordinateur ou de les écouter en instantané («streaming»), comme à la radio, moyennant un paiement mensuel de 9,95 dollars à 24,95 dollars (10,7 EUR-26,7 EUR).
Selon une étude récente aux Etats-Unis, 70% des adeptes du téléchargement musical se déclaraient prêts à payer en moyenne un abonnement mensuel de 9 dollars (9,6 EUR).
Cependant, le support phonographique traditionnel a encore de beaux jours devant lui.
L'instinct de propriété ancré dans chaque homme ne disparaîtra pas du jour au lendemain, se rassurent les défenseurs de la «galette ronde».
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