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Accueil next L'humain au centre de l'action future

Le Festival de musique classique d'Essaouira est la consécration du Maroc pluriel

Moment de pur bonheur, le festival de musique classique, organisé pendant quatre jours par la Fondation Alizés, a donné la preuve que la musique ne connaît pas de frontières, qu'elle est universelle, qu'elle joue le rôle de vecteur et qu'elle peut même se

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En ce lieu magique qui vit sa renaissance, le Printemps de la musique classique a su relever le défi de l'originalité, de spiritualité, de particularité avec un programme riche et varié qui lui permet de consolider ses lettres de noblesse.
La «cité des vents» n'a jamais cessé d'être une ville en fête, en vogue même, qui compte parmi les villes les plus actives et les plus prometteuses du Royaume mais qui incarne aussi l'image d'une cité internationale et un hâvre des cultures, des confessions et des destins.Le festival des musiques classiques, culture lyrique et créations merveilleuses confirme en effet cette remarquable vocation d'une cité qui arbore désormais l'emblême de la musique classique comme son deuxième blason annuel après le festival des gnaoua. Le Printemps des musiques nous en a donné le plein goût. Les artistes venus des quatre coins du monde ont su nous faire vibrer aux mélodies, symphonies et sonates. En l'église, qui se prête si bien au sacré, il semblait planer au-dessus de nos têtes un brin de réconfort. Des musiciens aux personnages bibliques, des icônes aux statuts immobiles dans leurs sanctifications, tous semblaient partager ce même sentiment de «réconciliation »
La musique classique agit comme une thérapie sur les femmes et les hommes d'horizons et de cultures divers qui semblent à première vue si éloignés les uns des autres.
Comment rester, en effet, insensible à de telles initiatives, à ces paroles de fraternité, véritable message de paix prononcé par Marie Christine Barrault, qui a réuni un moment les 3 cultes dans une sorte de poésie religieuse, dans une liturgie pour un monde de paix et de tolérance.
En ces temps troublés avec en toile de fond la crise persistante au Proche Oient, les menaces d'intolérance , il est bon que la communauté des hommes œuvre pour la conforter le combat de concorde et de fraternité engagé par le festival des musiques classiques.
Rien dans l'organisation ne fut oublié ; même le drame palestinien fut partagé par une communuaté bigarrée, cosmopolite et multiconfessionnelle. Bien au contraire, les organisateurs , à leur tête le président de la Fondation Alizés, avaient fait procéder à des quêtes à l'entrée des concerts dont les recettes sont destinées au Croissant rouge palestinien. Des peintures ainsi qu'un livre de Pierre Vermeren furent vendus pour venir en aide au peuple palestinien . Tout un symbole dans les lieux choisis, toute une synergie de personnes de bonne volonté donnent à cette manifestation une âme ; le Sofitel Mogador, l'Hôtel des îles ainsi que la petite église jouxtant le centre de Thalasso ont été mobilisés pour cette cause et pour l'amour de l'art musical.
Enfin, sous la houlette de musiciens de renom, de grands compositeurs comme Mozart, Mahler, Liszt, Beethoven, Schubert, Bach, Brahms, Debussy, Ravel, Strauss, Chopin, Hayden… ont été interprétés avec brio par plus d'une cinquantaine d'artistes. Mais aussi des compositeurs vivants et contemporains tel cet Américain qui, avec la précieuse aide de l'ambassade des Etats-Unis, a fait jouer trois musiciens exceptionnels qui, au-delà de l'émotion et du spectacle, fait fructifier et consolider l'harmonie entre nos deux pays. On pouvait voir aussi, çà et là, les organisateurs s'affairer à placer les nombreux mélomanes venus partager un plaisir simple, écouter de la grande musique.
Cette même musique , dit-on, adoucit les mœurs limpides. Transcendante, la musique classique est à l'image de cette fraternité des cultures que Mogador nous a faits revivre. Il faut la garder vivante, promouvoir les différences et les créativités qui font la richesse de l'humanité. A travers son patrimoine commun et universel, la mélodie régnait en maîtresse souveraine.
Lyrisme et spiritualité étaient au rendez-vous, ils nous ont donné à goûter et à vivre un moment d'une rare intensité où, au nom des trois religions, Allah fut invoqué par tous les présents. Un fort moment où, de nouveau, le Maroc de tolérance et d'ouverture à donné la leçon du plus large œcuménisme qui soit. Nul doute que la prière commune s'élevait bien au-dessus des contingences humaines.
Mais il faut reconnaître que ce fut une véritable mobilisation de talents et de valeurs communes. La musique, vecteur de l'humanisme et de la tolarénce. Et Mogador, cité de l'ouverture et de la diversité lyrique. On aura aussi remarqué parmi la foule d'anonymes, la présence de MM. Driss Benhima, wali du Grand-Casablanca, qui a troqué sa tenue de grand manitou contre la tenue de simple citoyen ; Mourad Chérif, Taieb Seddiki et Lahcen Zinoun, tous mélangés à la foule, citoyens du monde.
Les sponsors étaient nombreux, ce qui prouve à qui en douterait encore de l'intérêt de l'organisation et de l'engagement de la société citoyenne pour les nobles causes, pour l'art et la fraternité. MM. André Azoulay et Mohamed Ennaji, qui assumait la direction du festival, n'ont pas ménagé leurs efforts non plus pour réussir ce challenge de réunir dans une ville de province, sur le littoral atlantique, un festival de cette envergure et de cette qualité. Mais la Fondation Alizés présidée par M. André Azoulay, qui a trois axes d'interventions majeurs : la musique classique, l'édition et la recherche scientifique, pourrait sans rougir en rajouter un quatrième, car elle œuvre à parfaitement pour ce rêve merveilleux d'un monde de paix et de fraternité entre les hommes.
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