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Livres : " la grande désillusion" de Joseph E. Stiglitz

Parmi les livres parus au début de cette année, la grande désillusion, du professeur Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d'économie, est un livre qui ne retient pas seulement l'attention, mais mérite d'être étudié et médité. Ce témoignage d'un scientifique de

Livres : " la grande désillusion" de Joseph E. Stiglitz
C'est ce qui lui a permis de suivre de près la transition russe, c'est-à-dire le passage de ce pays de la planification centralisée à celui de l'économie libérale de marché. Mais il a pu également mesurer l'ampleur de la crise financière qui a secoué le Japon et apprécier ses multiples répercussions. Bref, il a vu des décideurs à l'œuvre et constaté qu'ils tendaient moins à tenir compte de la réalité ou des problèmes à résoudre qu'à satisfaire des exigences idéologiques et politiques. Aussi dénonce-t-il la manière dont a été conduite la mondialisation. Spécialiste de l'économie de l'information qui fait partie de l'économie mathématique abstraite, M. Stiglitz est un savant qui ne considère pas les pays du sud du point de vue de Sirius. Il s'était engagé dans la problématique du développement depuis les années 1969-1971. Comme universitaire au Kenya il avait découvert les souffrances résultant de la pauvreté extrême. Pour lui, concevoir des politiques économiques judicieuses pour répondre aux besoins fondamentaux de milliards de personnes et pour améliorer leur sort n'est pas seulement un impératif d'honnêteté scientifique! C'est une nécessité humaine, sociale et économique d'autant plus digne de considération que la science économique, en tant que science, y encourage. Aussi trouve-t-il décevante une mondialisation qui pouvait et devait aider à diminuer le poids de la pauvreté et qui a fini par l'aggraver et par rendre quasi-impossible toute politique de satisfaction des besoins essentiels des peuples du Sud. La mondialisation, écrit-il, ça ne marche ni pour les pauvres du monde, ni pour l'environnement, ni pour la stabilité de l'économie mondiale. «La transition du communisme à l'économie de marché a été si mal gérée que partout, sauf en Chine, au Vietnam et dans quelques rares pays d'Europe de l'Est, la pauvreté est montée en flèche et les revenus se sont effondrés». Faut-t-il faire marche arrière? Pas du tout! Car ce n'est ni possible ni souhaitable : «La mondialisation, précise le professeur Stiglitz, a apporté d'immenses bienfaits. C'est sur elle que l'Asie orientale a fondé son succès, notamment sur les échanges commerciaux et le meilleur accès aux marchés et aux technologies. C'est elle qui a permis de grands progrès en matière de santé, et qui crée une société civile mondiale dynamique luttant pour plus de démocratie et de justice sociale. Le problème n'est pas la mondialisation. C'est la façon dont elle a été gérée. En particulier par les institutions économiques internationales, le FMI, la Banque mondiale et l'OMC, qui contribuent à fixer les règles du jeu».
Fayard 2002
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