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L'ANAPEC passe à la vitesse supérieure

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C'est officiel. Les mesures pour la promotion de l'emploi, cogitées depuis le mois de septembre dernier, sont toutes entrées en vigueur. Elles ont été entérinées lors du dernier Conseil d'administration de l'ANAPEC (Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences) tenu mardi 09 mai. Elles visent toutes à insérer environ 200.000 chercheurs d'emploi, d'ici 2008. En clair, l'agence s'est fixée comme objectif de quadrupler ses réalisations actuelles. Portée par les divers chantiers lancés par le gouvernement, l'entité n'a pas le choix que d'appuyer sur l'accélérateur.

Si, en effet, 20.000 insertions ont été effectuées, l'année dernière, 13.000 placements en entreprises ont pu être réalisés sur les quatre premiers mois de l'année en cours. Il faut croire que le mot d'ordre lancé par Driss Jettou lors des dernières Assises de l'emploi (septembre dernier) a fait de l'effet.
L'urgence le justifie largement. Les différents chantiers lancés à travers le Royaume et l'INDH donnent le ton du changement.

Reste que les compétences humaines qui portent ces différents projets doivent savoir comment conduire ce changement. Et c'est bien dans ce sens que le travail en amont a été de revoir les procédures ayant, jadis, largement entravé les actions de l'agence. Les maigres budgets, affectés, auparavant, à l'organe destiné à résorber le chômage ne permettaient pas, en effet, de le rendre performant.

Cerise sur le gâteau, le scandale de l'affaire Ennajat a éclaboussé, de plein fouet, l'ANAPEC dont la réhabilitation, aujourd'hui, s'effectuera également par un travail d'image.

Et le changement même de la stratégie au sein de l'Agence nécessite un effort supplémentaire en communication. L'atteinte de résultats plus performants crédibiliserait, certes, sa mission première. Un nouveau challenge auquel l'Etat a bien voulu affecter à l'entité désignée les moyens de réussir aujourd'hui. L'intermédiation dans le placement a finalement été adjugée en haut lieu.

Un premier mémorandum avait été confectionné par l'association représentant certaines entreprises spécialisées dans le travail temporaire (AETTO). Jamal Belahrach, président de l'association et DG de ManPower, avait amorcé le processus dans le sens de l'instauration de mesures incitatives en faveur de l'entreprise.

Aujourd'hui, le dossier est ficelé. Et l'ANAPEC dévoile ses cartes en zoomant sur trois mesures-phares.
La première vise les diplômés en formation professionnelle (bac et +). Les entreprises qui adhéreront à un tel programme, dans le cadre du contrat insertion, bénéficieront d'une exonération fiscale (IGR, CNSS, TFP).

Cet encouragement fiscal est total lorsque le salaire ne dépasse pas le seuil de 2.000 DH. Dans la tranche au-dessus avec une limite à 4.500 DH, l'exonération est conditionnée par une inscription du candidat sur la base de données de l'ANAPEC pendant une durée de 6 mois. Au-delà des 4.500 DH avec un revenu plafonné à 6.000 DH, l'entreprise qui offre le poste sera exemptée d'IGR si le profil inséré était en quête d'emploi depuis déjà six mois par le biais de l'agence nationale.

Cette mesure, activée depuis le mois de janvier 2006, a porté ses fruits puisque c'est ce qui expliquerait le passage en quatre mois du nombre d'insertions à 13.000. 5.500 d'entres elles représentant des contrats d'insertion.
La seconde action imaginée vise l'appui à la création des TPE (très petites entreprises). L'ANAPEC s'est vue fixer comme objectif d'atteindre 30.000 TPE d'ici 2008. Elle devra porter, en d'autres termes, le projet Moukkawalati qui vient d'être initié par le gouvernement.

Cette initiative vise les demandeurs d'emploi, inscrits à l'ANAPEC et qui sont porteurs de projets dont l'investissement ne dépasse pas les 250.000 DH.
Les CRI seront chargés, de leurs côtés, de la sélection des candidats. De l'assistance dans l'ingénierie financière au soutien financier de 10.000 DH à ce type de population, l'ANAPEC devra déployer, pour sa part, de tels moyens qui conditionnent la réussite d'une telle initiative qui, rappelons-le, rentre dans la logique de l'INDH…

Le montage financier pour faciliter l'accès au crédit à ces jeunes a été également concocté. Un crédit sans intérêt accompagné d'un délai de grâce de trois ans, payable sur 6 ans, à hauteur de 10 % du montant de l'investissement, plafonné à 15.000 DH a été également négocié avec les banques de la place. La promesse d'appuyer les dossiers financiers des jeunes porteurs de projets garantissant le reste du montant de crédit nécessaire a été également faite officiellement.

Mais c'est la simplification du statut juridique de la SARL qui avait fait l'effet d'annonce en septembre dernier juste après les Assises de l'emploi, organisées par la Primature. La diminution du capital de 100.000 DH à 10.000 DH devra certainement encourager la création d'entreprise. Concernant l'état d'avancement des TPE, la phase préparatoire a été finalisée.

Elle a abouti à l'élaboration de la charte graphique, à celle de l'offre de services, à celle du manuel de procédures et de sa validation et, enfin, à la conception du système d'information. Le projet, en lui-même, devra démarrer le mois de mai 2006. 15 guichets ont été mis en place dans le cadre de plusieurs conventions qui ont été signées avec des partenaires tels que la Fondation Zakoura, l'Association Amana…

A terme, il s'agira d'atteindre 60 guichets. Enfin, le troisième cheval de bataille de l'Agence représente l'amélioration de l'employabilité. Cette troisième mesure vise, autrement dit, la reconversion des profils qui n'arrivent pas à être insérés. 50.000 d'entres eux devront en bénéficier d'ici 2008.

Les moyens qui ont été déployés pour atteindre cet objectif résident soit dans la formation à la carte soit à la formation qualifiante ou de reconversion (FQR). Le premier type de programme d'enseignement est opérationnel depuis le mois d'avril dernier. 2.500 personnes ont déjà été identifiées pour suivre ce type de cursus. La campagne de communication en direction des entreprises démarrera à la mi-mai. Bref, le compte à rebours a démarré. L'agence devra en fait soutenir en moyens humains les différents programmes structurants du pays.

Car au cœur de l'entreprise, seuls ses Hommes et ses Femmes peuvent augmenter sa compétitivité. Lui donner les moyens d'avancer, dans ce sens, passe, en effet, par des encouragements fiscaux. Doter, d'un autre côté, l'ANAPEC, des moyens financiers et humains permettra d'injecter les bonnes ressources dans cette même entreprise.

Ce n'est qu'ainsi que l'adéquation formation-emploi pourra être atteinte. Ce n'est également qu'ainsi que le pays se donnera les moyens de relever tous les défis qu'il s'est lancés.
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