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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Le groupe financier russe IFC Metropol débarque en force au Maroc

Le démarrage des chantiers est prévu pour le mois d'août prochain

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L'un des cinq premiers groupes russes a décidé d'investir massivement au Maroc. IFC Metropol a fait une entrée plutôt remarquable en sponsorisant le déroulement des Chœurs de l'Armée Rouge au Maroc. Aujourd'hui, sur un registre purement économique, le mastodonte financier annonce ses premiers investissements locaux.

Ses prospections effectuées au cours de l'année dernière ont abouti à un premier projet touristique à Marrakech -à Tamsloht-. La création touristique porte sur une enveloppe budgétaire de 150 millions de dollars US. Sur 240 hectares, le complexe hôtelier intègre l'édification de trois hôtels qui seront classés 4 et 5 étoiles avec tous les aménagements y afférents (golf, espace de mise en forme…). Le démarrage des chantiers est prévu pour le mois d'août prochain.

«Nos vues en direction du Maroc sont multiples et d'ailleurs la création d'une société mixte dans un autre domaine vient d'être lancée, il y a quatre jours de cela. Nous revenons prochainement pour finaliser les négociations avec notre partenaire», poursuit Alexandre Udaltsov, président du Conseil des directeurs de la compagnie IFC Metropol.

Et c'est avec l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) que la compagnie russe se positionnera bientôt dans l'industrie. «Les négociations avec l'Office ont débouché à la création d'une unité de production d'engrais qui repose sur une technologie russe permettant d'augmenter les rendements. Le coût global de l'usine a été estimé à 60 millions de dollars US. Le choix du terrain qui devra accueillir les installations est, quant à lui, programmé pour le mois de mai prochain», indique le représentant de la compagnie russe.

Toujours avec l'Office chérifien, la création d'une unité de production d'ammonium, est prévue. Le site trouvera son attache, cette fois-ci, en Russie. Le montant global d'investissements a été évalué, pour l'heure, entre 200 et 300 millions de dollars US. «L'OCP qui importera moins cher le produit, sera ainsi plus compétitif sur le marché international», explique le gestionnaire russe. Les détails quant au montage financier et à la finalisation du projet seront dévoilés au cours du mois de mai.

Et pour accompagner les échanges commerciaux, les pourparlers entre les représentants du ministère de l'Equipement et des Transports et leurs homologues russes, devraient, de leur côté, déboucher sur la création d'une ligne aérienne reliant directement Casablanca et Moscou.

Bref, l'arrivée en force du groupe financier russe confirme la volonté du Maroc de voir augmenter son business avec la Russie. La visite du Souverain en octobre 2002 le laissait déjà présagé.

D'ailleurs, les opportunités sont réelles. Et pour cause, le Maroc est le premier partenaire commercial de la Russie en Afrique. Le volume des échanges s'établit actuellement à 1 milliard de dollars par an. «Le développement entre les deux pays est très prometteur», assure Alexandre Udaltsov.
La diplomatie compte bien soutenir l'effort à l'investissement et ce, de part et d'autre.

Suite à la dernière visite, lors de ce mois, du ministre des Affaires étrangères russe, une commission mixte sera organisée, à Moscou, au cours du mois de juin prochain. C'est Mohamed Benaïssa, ministre des Affaires étrangères qui sera en charge de promouvoir le Maroc sur le territoire russe.

Concrètement et à l'issue de cette prochaine réunion, les opportunités et les freins devront être identifiés pour entretenir le processus de développement économique entre les deux pays. Car il faut dire que les rapprochements entre les différentes parties ne datent pas d'hier. En 2004, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et l'Union des industriels et entrepreneurs de Russie avaient signé un accord de partenariat.

L'objectif étant de donner une nouvelle impulsion économique entre les deux pays.

En 2005, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères annonçait lors d'une rencontre avec le Souverain que «c'était un plaisir de voir que les deux parties envisagent non seulement de promouvoir le commerce réciproque, mais aussi de lancer des projets d'investissement sérieux. Il y a des projets de participation de sociétés russes au développement du tourisme, à la prospection géologique et à l'exploitation des ressources naturelles au Maroc». Chose faite aujourd'hui.

Reste à dénicher les différents domaines d'activités qui représenteraient des centres de profit pour les deux nations.
Pour le Maroc, l'intérêt pour l'expertise russe s'était, déjà, manifesté en 2001 dans les hautes technologies.
La Russie avait lancé, à l'époque, un satellite de télédétection spatiale pour le compte de l'Etat russe.

Bref, les niches sont nombreuses. Il s'agira de les identifier. Même si culturellement éloignés, les deux pays devront en effet dépasser les freins psychologiques qui peuvent en résulter. D'ailleurs, l'éducation est un des domaines dans lequel les deux pays souhaitent collaborer. «Plus de 10.000 Marocains sont diplômés d'instituts soviétiques ou russes et 2.500 étudiants marocains effectuent actuellement leurs études en Russie», avait rappelé, à la même occasion, le ministre russe.

En amorçant un tel processus, le Maroc aura bouclé la boucle. Ceci pour renforcer sa position dans cette partie du monde. Car hormis l'économique, le politique prime.
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