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L'irrigation, un pari gagné au Maroc

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L'objectif d'irriguer un million d'hectares de façon pérenne à l'horizon 2000, fixé par feu S.M. Hassan II en 1967, a été atteint et même dépassé. La superficie irriguée est actuellement de l'ordre de 1,5 million d'hectares, dont 1,02 million aménagés par l'Etat et le reste par le secteur privé.

Le Maroc, qui a eu la main heureuse dans cette entreprise, a gagné ce pari qui en fait un leader aux plans arabe et africain.

Selon les données du département de l'Agriculture et du Développement rural, une centaine de barrages d'une capacité de retenue de l'ordre de 16 milliards de m3 ont été édifiés entre 1967 et 2005, alors que près de 32 milliards de DH ont été investis par les pouvoirs publics pour l'aménagement de 682.600 ha dans les périmètres de grande hydraulique et 334.100 ha dans les périmètres de petite et moyenne hydraulique, dont quelque 170.000 équipés de techniques d'irrigation économe en eau.

Bien qu'elle ne représente que 15 % des superficies cultivées, l'agriculture irriguée contribue pour environ 45 % en moyenne à la valeur ajoutée et pour 75 % aux exportations agricoles. Elle assure en moyenne la production de quelque 2,9 millions de tonnes de betterave à sucre, soit 99 % de la production nationale, 1,2 million de tonnes de cannes à sucre (100 %), 1,3 million de tonnes d'agrumes (100 %), comme elle contribue pour 82 % à la production nationale de maraîchages et pour 75 % des fourrages et de lait.

Ce secteur crée environ 1,65 million d'emplois par an, dont 250.000 permanents, soit plus de 50 % des emplois agricoles. De plus, les agriculteurs ont vu leurs revenus multipliés par 5 à 13 fois selon les périmètres avec l'avènement de l'irrigation qui a, également, permis le désenclavement et l'accès aux autres services publics communaux comme l'eau potable et l'électrification.


L'irrigation a aussi permis le développement d'un tissu agro-industriel important, composé notamment de 13 sucreries d'une capacité globale de 4,7 millions de tonnes par an, 13 laiteries d'une capacité de l'ordre de 500 millions de litres, ainsi qu'une série de stations de conditionnement, d'entrepôts frigorifiques et de conserveries de fruits et légumes.

Pour ce qui est des perspectives, une note de l'Administration du génie rural (AGR) souligne qu'"au stade actuel du développement de l'irrigation, trois défis restent à relever". Le premier consiste à valoriser les volumes régularisés non encore exploités dans le domaine de l'irrigation faute d'équipements hydro-agricoles qui leur sont associés. Ce décalage s'élève à 108.440 ha, dont plus de 85.700 ha dans le périmètre du Gharb.

Le deuxième pari réside dans la mise en place de technologies appropriées pour une utilisation rationnelle et plus efficiente des ressources en eau. En effet, malgré des performances relativement suffisantes en termes de croissance de la productivité, celles-ci peuvent connaître des améliorations substantielles et le gap, qui sépare le niveau de productivité actuel par rapport au niveau potentiel, est estimé à 20 %.

A ce propos, il est à rappeler qu'à partir de 2002, l'Etat a mis en œuvre un nouveau système incitatif visant la promotion des techniques d'irrigation économisant l'eau. En l'espace de deux ans, quelque 157.600 ha ont été équipés en ces techniques (+45 %). Le programme conduit dans ce cadre et qui mobilise une enveloppe financière de 780 millions de DH, se fixe pour objectif d'équiper à terme 450.000 ha, ce qui devrait permettre une économie d'eau de l'ordre de 400 millions de m3 par an.

Sur les 982,5 millions de DH que l'Etat a accordés aux agriculteurs au titre des subventions et des primes à l'investissement via le Fonds de développement agricole durant la période 2002-2004, quelque 39 % ont bénéficié aux aménagements hydro-agricoles.

Pour rappel, les grands périmètres irrigués, Doukkala, El Haouz, Loukkos, Moulouya, Ouarzazate, Souss-Massa, Tafilalet et Tadla, sont gérés par les Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), en coordination avec les Agences des bassins hydrauliques et les usagers de l'eau.
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