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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Une destination privilégiée de commerçants et importateurs marocains

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La ville industrielle de Jingzhu (sud de la Chine) est devenue une destination privilégiée de commerçants et importateurs marocains qui y affluent par centaines chaque semaine pour signer des contrats et passer des commandes de produits avec des normes bien précises.

Hassan (26 ans), qui tient un commerce de chaussures de sport à Casablanca, précise que depuis que les commerçants marocains ont découvert Jingzhu, ils en ont fait une place commerciale de choix, au détriment d'autres villes et pays de la région comme, Hong Kong, Malaisie, Corée et Singapour. L'intérêt des Marocains pour cette ville s'est accru depuis les trois dernières années. Ils sont surtout attirés par les prix compétitifs de ses produits, ajoute-t-il, avant de souligner avec beaucoup de conviction que l'approvisionnement à Jiangzhu est plus intéressant qu'à Sebta et Melilia.

L'éloignement géographique et la contrainte de la langue ne constituent pas une entrave pour Hassan et les autres commerçants. Le billet d'avion, aller- retour, pour cette ville à partir de Casablanca ne dépasse guère les 1.000 dollars et la simplicité des procédures de visa tente plus d'un. La Chine est ouverte non seulement sur le plan économique, mais également pour les visiteurs étrangers.
Pour leur part, les petits commerçants qui peuvent rencontrer des difficultés de visa à partir de Rabat, essayent de trouver des alternatives en se tournant vers Hong Kong, qui n'exige pas de visa d'entrée, pour se diriger par route vers Jiangzhu (182 km de Hong Kong) et avoir facilement leur visa d'entrée par le biais d'agences spécialisées.

Troisième plus grande ville industrielle de la Chine après Changchun et Shanghai, Jiangzhu a acquis sa vocation économique de sa proximité de Hong Kong. Elle produit près de 42 % de la production industrielle chinoise et compte dans sa périphérie plusieurs villes industrielles qui offrent des produits diversifiés allant du textile à l'électronique et aux équipements.
Jiangzhu est célèbre par son exposition qui se tient annuellement en octobre (session d'automne) et en avril (session de printemps). Cette exposition, qui fait partie des rendez-vous commerciaux internationalement reconnus, enregistre une participation marocaine en perpétuelle croissance.

Des sources officielles ont confié à l'agence MAP que les participants marocains à l'actuelle session (16 - 30 avril courant), ont augmenté de 263 importateurs rien que lors de la 2e journée, précisant que ce nombre pourrait dépasser les 2.000 au terme de la manifestation.

Les Marocains, les Algériens, les Libyens et les Yéménites sont les communautés les plus fidèles de la production de Jiangzhu. Mohamed, gérant d'un petit commerce des composants et des équipements électroniques, est un fidèle de cette exposition, qui constitue pour lui un rendez-vous incontournable afin de prendre connaissance des dernières innovations concernant son domaine d'activité et des prix défiant toute concurrence. "Tout le monde cherche les prix bas", précise-t-il en réaction à la qualité des produits chinois.

L'actuelle édition de ce Forum compte 30.058 pavillons, et s'attend à accueillir 450.180 commerçants et hommes d'affaires, chinois et étrangers, venant des quatre coins du monde pour s'informer des dernières nouveautés de l'industrie chinoise et passer des contrats. Le nouveau modèle des babouches avec talon, qui séduit les Marocaines, sort des usines chinoises pour se vendre exclusivement au Maroc.

C'est le cas de plusieurs autres produits électriques, électroniques et de poterie qui sont produits avec des spécificités et des formes du pays importateur. Les Marocains qui se rendent chaque année à Jiangzhu sont de différentes catégories. Les grands hommes d'affaires signent des contrats d'importation en gros d'équipements électroniques et ménagers, comme les téléviseurs, les réfrigérateurs, les chauffe-eau, les matériaux de construction, les pièces de rechange pour voitures, les vélomoteurs, les moteurs électriques, etc. Les petits commerçants, eux, qui constituent la grande majorité, leur moyen d'âge ne dépasse pas les 28 ans. Ils préfèrent surtout les produits à bas prix comme les produits textiles, les chaussures de sport, les lecteurs DVD, les petits articles électroniques, les montres et les téléphones.

Ces négociants ne cachent pas que le volume de leurs contrats ne dépasse pas au meilleur des cas 6.000 dollars et c'est la raison pour laquelle ils se rassemblent en groupe de 6 à 10 personnes pour faire face aux frais de transport et de fret. Plusieurs Marocains se rendent à Jiangzhu pour prendre connaissance des dernières technologies et des prix, puis reviennent à Casablanca pour acheter en gros des importateurs afin d'éviter les tracasseries relatives à la qualité et aux normes.

Ce qui est sûr c'est que tous les commerçants marocains qui se rendent dans cette ville chinoise cherchent les bas prix, les coûts inférieurs et les facilités de paiements. La balance commerciale sino-marocaine a affiché en 2005 un solde record au profit de la Chine. Selon des statistiques chinoises officielles, ce déficit a atteint 943 millions de dollars.

Ce chiffre ne reflète pas la réalité des échanges sino-marocains dans la mesure où la plupart des importateurs marocains payent la moitié de la valeur des produits importés en espèce en Chine, ce qui fait que seule l'autre moitié qui transite par le circuit des banques figure sur la balance des paiements.

La hausse des exportations chinoises vers le Maroc, à en croire les indicateurs disponibles, poursuivra son accroissement durant les années à venir, profitant toujours de la fin de l'accord multifibres en janvier 2005 et de l'annulation du prix de référence et des autorisations d'importations préalables en 2002, conformément aux décisions de l'Organisation mondiale du commerce.
A ces éléments, il faut ajouter la présence massive des importateurs algériens qui concluent des contrats d'importations de produits chinois destinés essentiellement au marché marocain, à travers la frontière terrestre Est du Royaume.

Ali, un commerçant marocain installé depuis des années dans la ville de Ningbuo où il gère un bureau de commerce, a précisé que plusieurs contrats conclus par les importateurs algériens en Chine sont destinés essentiellement pour le Maroc. Ces produits chinois, qui entrent par Oujda, sont constitués, dans leur majorité, de vêtements, d'équipements électroniques, de pièces de rechange pour voitures, de matériaux de construction et d'autres produits comme le lait pasteurisé et les batteries.

Dans une déclaration à l'agence MAP, un intermédiaire commercial marocain, installé dans la ville Jiangzhu, a affirmé que plusieurs Algériens commandent aux usines chinoises des produits selon des normes qui laissent à désirer sur le plan de la qualité et donc à des prix très bas pour les écouler par la suite clandestinement sur le marché marocain.
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