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La transmission des entreprises familiales, une garantie de pérennité

La transmission des entreprises familiales, une garantie de pérennité

L’entrepreneuriat familial, aussi bien au Maroc que dans le monde, est un domaine qui a été peu ou prou exploré par les chercheurs. Et même en étant un thème qui interpelle, le peu de recherches qui s’y sont intéressées ne sont pas arrivées à le définir ou le conceptualiser, mais toutes s’accordent sur les trois critères qui distinguent les EF de celles qui ne le sont pas, à savoir : l’actionnariat familial, l’implication de la famille dans le management de l’entreprise et le désir de transmettre aux générations suivantes.
Cette problématique a été au centre d’une conférence organisée recemment par l’ESCA, École de Management, sur le thème «La consolidation de l’entrepreneuriat familial au Maroc : quels facteurs clés de succès ?» et ce, dans le cadre de son cycle de conférences, «Les Essentiels du Management».
Le mot d’ouverture a été donné par Lahcen Belahcen, professeur de Management stratégique à l’ESCA, dans lequel il a fait un bref survol sur l’histoire de l’entrepreneuriat familial au Maroc et du rôle important joué par celui-ci dans la composition du tissu économique du Maroc postindépendance. M. Belahcen a assuré que l’un des facteurs déterminants dans la réussite ou l’échec de ce genre d’entreprises est la transmission ou la relève, qui constitue l’une des garanties susceptibles d’assurer leur pérennité. De l’avis des spécialistes, la succession doit se préparer minutieusement et commence d’abord par un travail psychologique que le fondateur doit faire sur lui-même pour accepter sereinement l’idée de passer le flambeau à son/ses successeurs qu’il doit choisir avec beaucoup d’attention. Une fois convaincu du bien-fondé de sa décision, il doit aussi se faire accompagner et conseiller par des spécialistes en la matière pour garantir le succès de l’opération.

Donc, tout le travail pour assurer une transmission réussie doit se faire en amont. Et c’est en effet l’idée corroborée par le témoignage de Mohamed Amine Khalil, directeur du développement de Dari Couspate M. Khalil a assuré, lors de son intervention, qu’il existe plusieurs préalables au processus de transmission : l’implication le plus en amont de la seconde génération par son intégration et sa responsabilisation dans l’entreprise de manière à ce que les successeurs puissent développer une parfaite maîtrise de ses valeurs et de son environnement ; l’introduction en bourse pour garantir la transparence et occulter toute opacité qui, en général, caractérise les entreprises familiales ; et surtout dépasser le tabou que constitue cette question de la transmission. Dans le cas de Dari Couspate, le processus, toujours en cours, a été enclenché en 2013 par la répartition équitable du capital entre les membres dirigeants de la famille. En 2014, un changement a été fait au niveau de la gouvernance par le transfert de la direction générale à la deuxième génération, en plus d’un accompagnement et d’un coaching spécialisé afin d’optimiser et de sécuriser la transmission.
Pour sa part, Zakaria Fahim, expert en transmission des entreprises familiales, a assuré que la problématique de reprise-transmission des PME familiales, qui existe même dans les pays européens, découle du fait que le fondateur, tout au long de son parcours, concentre son énergie sur les problèmes de financement, les marchés, la résolution des conflits…, négligeant de ce fait les détails de son départ.

D’autant plus que la relation affective qu’il a avec son entreprise rend douloureuse l’idée de la séparation et développe chez lui cette réticence qui l’empêchera de céder le terrain à son successeur, le seul moyen pour lui d’assurer la pérennisation de son business. Et d’ajouter qu’un sondage a révélé que 54% de chefs d’entreprises n’ont jamais songé à transmettre leur business et ne pensent pas le faire à moyen terme contre 30% qui y ont déjà réfléchi. Mais seuls 16% sont passés à l’acte.

M. Fahim a plaidé en faveur de la transmission de l’entreprise familiale qui est un projet inévitable sur lequel devrait se pencher sérieusement tout chef d’entreprise, en entamant assez tôt la préparation de la succession. Une fois la décision mûrement réfléchie et prise, il est indispensable de se faire conseiller et accompagner tout au long du processus de transition. Pour conclure, M. Fahim a appelé les chefs d’entreprises familiales à accepter d’être importants, mais pas indispensables et d’être acteurs de la succession et non de la subir. 

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