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«L’entreprise n’a pas d’autres choix que d’intégrer la RSE dans ses valeurs»

«L’entreprise n’a pas d’autres choix que d’intégrer la RSE dans ses valeurs»
Bouchra Rahmouni Benhida.

Le Matin Emploi : «Rencontres géopolitiques et management». Quel bilan tirez-vous des éditions précédentes ?
Bouchra Rahmouni Benhida : Le bilan est édifiant, les précédentes éditions ont permis de réunir plus d’une quarantaine d’intervenants de différents horizons : présidents de think tank, ministres, diplomates, dirigeants d’entreprises, représentants d’organisations internationales (Banques mondiales, Organisation des Nations unies...). Les éditions précédentes ont permis de faire rencontrer les intervenants avec plus de 1 000 participants intéressés par les questions à dimension géopolitique et managériale.
Le franc succès remporté par nos rencontres de géopolitiques et management nous a permis de nouer des partenariats avec plusieurs think tanks en vue de contribuer à nos travaux lors des rencontres. À titre d’exemple, trois partenaires ont été associés à cette édition,

«Investissement en Afrique et Géopolitique du risque». Pourquoi le choix de ce thème ?
Des éléments objectifs confirment la pertinence du choix d’une implantation en Afrique pour les entreprises intéressées par la participation au développement du continent tout en développant leur propre potentiel. Avec un taux de croissance de 2% pour l‘année 2009, l’Afrique s’est avérée être la seule région du monde, avec l’Asie, à connaître une croissance positive. Après des taux de croissance de 4,5% et de 5%, respectivement en 2010 et en 2011, la croissance moyenne du continent se situera, d’après le Fonds monétaire international, autour de 6% en 2012. Ces taux de croissance élevés garantissent de surcroît un développement régulier des marchés. En outre, la Banque africaine de développement évalue la classe moyenne en présence sur le continent africain à plus de 300 millions de personnes. Qui plus est, un troisième facteur vient renforcer l’attractivité de l‘Afrique. Il s’agit des réformes économiques, politiques et sociales menées dans le continent afin d’améliorer l’infrastructure sociale et physique. Cependant, l’Afrique reste également un terreau fertile pour plusieurs types de risques : géopolitiques, éthiques, stratégiques et sécuritaires évidemment, mais également technologiques, financiers, économiques ou tout simplement naturels. Ceux-ci peuvent constituer un frein considérable au drainage d‘investissements sur le continent. Cette rencontre se propose d’approfondir la réflexion sur la thématique de la gestion des risques sur le continent africain à travers une vision à la fois géopolitique et managériale.

Lors des débats, vous avez soulevé la question de la situation sociale des pays africains, caractérisée par une forte expansion de la pauvreté. Selon vous, quel est l’impact de ce phénomène sur l’emploi des jeunes, en général, et des jeunes Marocains, en particulier ?
L’Afrique peut être qualifiée de continent riche peuplé de pauvres, Le PIB par habitant est de huit fois inférieur à la moyenne mondiale. Actuellement, l’Afrique compte 200 millions de jeunes de moins de 25 ans, ils seront un demi-milliard au tournant du demi-siècle. En 2020, ils seront 150 millions à se présenter sur le marché du travail pour un nombre d’emplois disponible estimé à un peu plus de 50 millions. Exploiter le dividende démographique passe davantage par la facilitation de la productivité et de la compétitivité sur le continent.

Dans un contexte compétitif, ne pensez-vous pas que l’adoption d’une politique RSE innovante au sein des entreprises africaines soit une urgence ?
Le modèle de développement productiviste se caractérise par la recherche incessante de la croissance, donc du profit à tous les prix. Cette avidité de croissance et de profit qui singularise nos sociétés débouche sur une désintégration totale des valeurs sociales et culturelles et morales, phénomène que certains auteurs désignent par l’expression «crise du lien social». Ce modèle est principalement vecteur de fléaux aussi graves les uns que les autres portant sur les domaines alimentaire, sanitaire, culturel ou encore de l’éducation. Le développement durable est la résultante du prolongement des débats sur le développement, mais aussi des revendications pour une autre mondialisation essentiellement axées sur des projets de sociétés ou des modèles de développement alternatifs.
Dans un tel contexte, l’entreprise n’a pas d’autres choix que d’intégrer la RSE dans ses valeurs dans un premier temps pour en faire un élément clé de son positionnement stratégique. Le tout dans un but de répondre aux attentes des différentes parties prenantes aussi bien traditionnelles qui disposent d’une capacité de défendre leurs intérêts que des parties prenantes émergentes qui représentent les intérêts de la société civile.

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