Menu
Search
Mardi 23 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 23 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Culture

«L’usine Renault Tanger va encore doubler sa production en 2014»

No Image

Matin Auto : À 100 000 unités, l’usine Renault Tanger a doublé sa production en 2013. Quels sont vos objectifs pour l’année 2014 ?
Jacques Prost : Nous allons encore doubler notre production en 2014. Nous avons l’objectif de maintenir la production sur la première ligne de montage avec les modèles Lodgy et Dokker. Sur la deuxième ligne, la fabrication de Sandero a à peine démarré l’année dernière. Le Groupe nous a demandé 4 500 unités, mais l’usine a surperformé avec 10 000 véhicules produits. Ce qui représente un très bon démarrage. Nous allons donc doubler la production cette année.

Quand l’usine tournera-t-elle à plein régime, c’est-à-dire à une cadence de 350 000 unités an ?
Pas maintenant. Pour atteindre ce rythme, il faut d’abord réfléchir à des projets. Ce qui n’est pas à l’ordre du jour pour le moment. Mais nous y pensons et nous nous battons pour y arriver. Mais ce n’est pas pour maintenant.

C’est dans quatre... cinq ans, par exemple ?
Non, non, non. Pas aussi loin que ça. C’est dans deux ou trois ans.
Ce qui est sûr c’est que de grands responsables du Groupe, lors d’une visite à l’usine, ont été impressionnés par sa performance et ont assuré une activité future.

Vous avez exporté 93 000 véhicules en 2013, vers une soixantaine de pays. En avril prochain, vous allez même exporter vers le Panama. D’autres destinations sont-elles prévues ?
Les exportations sont réparties entre l’usine de Tanger, celle de Pitesti en Roumanie et Somaca à Casablanca. Elles sont gérées en fonction des capacités de chacune des usines et aussi des taxes pour tel ou tel pays. Nous gérons tous ces paramètres pour pouvoir offrir les véhicules avec le meilleur positionnement tarifaire possible. Pour le Panama, le Maroc permet au Groupe Renault d’exporter vers ce pays sans payer de taxes, contrairement à Pitesti.

Où en est votre activité ILN (International Logistics Network) ?
Lancée depuis avril 2013, l’activité dite ILN consiste à rassembler des pièces produites par l’usine de Tanger ainsi que par des fournisseurs marocains pour les acheminer vers d’autres usines du Groupe. C’est une activité très intéressante qui va nous permettre d’exporter plus. Notre premier client a été le Brésil avec les pièces des véhicules Logan et Sandero. L’Inde est également entrée en jeu en 2014. Elle serait suivie, très rapidement j’espère, par la Russie.
Pour saisir l’importance de cette activité, il faut faire des comparaisons avec les volumes des voitures. En 2016, le volume des exportations en pièces avoisinerait un volume équivalent à 30 000 voitures. À titre de comparaison, les deux centres turc et roumain réalisent l’équivalent de 200 000 véhicules par an. C’est presque une deuxième usine. Un jour viendrait où cette activité représenterait à Tanger l’équivalent de la production d’une deuxième usine.

Quel est le taux actuel de l’intégration de la production nationale à l’usine de Tanger ?
Globalement, l’intégration de la production nationale à l’usine de Tanger représente actuellement 40%. L’objectif est d’atteindre 55 à 60% à l’horizon 2015/2 016. À mon avis, ce taux serait plus important quand le Maroc aura un nouveau projet automobile.
Nous exportons beaucoup vers l’Europe et nous sommes donc liés à cette région qui est en crise. C’est vrai que l’Europe est en train de repartir, mais pas au niveau qu’on avait imaginé au départ. Pour nos fournisseurs comme pour nous, cela reste difficile quand même. Mais on se bat tous les jours.

Carlos Ghosn, le PDG du groupe Renault-Nissan, maintient toujours l’arrivée de Nissan à l’usine de Tanger. Des nouvelles à ce sujet ?
Vous savez qu’on s’interdit de parler de Nissan. Renault et Nissan sont deux entreprises différentes. Mais faites-nous confiance. Il n’y a pas de décision prise aujourd’hui, mais je pense que Nissan viendrait un jour.

Quels sont les points forts de l’usine de Tanger par rapport à celle de Pitesti ?
L’usine de Tanger a été créée de toutes pièces. Celle de Pitesti s’est modernisée à partir d’une ancienne usine. Sa force réside dans l’existence préalable d’un tissu automobile en Roumanie. Sa faiblesse est son architecture pas assez optimisée.
Pour moi, l’unité de Tanger est ce qui se fait de mieux chez Renault aujourd’hui. C’est une usine bien conçue, qui doit nous permettre d’égaler très vite la performance de Pitesti. Nous pensions être capables d’atteindre cet objectif en 2015, nos patrons nous poussent à le faire en 2014.

Duster peut-il un jour être fabriqué à Tanger ?
Non. Mais ce n’est pas grave parce que plus le Groupe vend de Duster, plus il en fabrique et plus il centralise la production de Sandero à Tanger. Duster est produit à Pitesti et l’usine roumaine est submergée par cette activité. Ce qui favorise le basculement de la production de Sandero vers le Maroc. Nous n’avons pas besoin de produire ce modèle. Par contre, nous avons besoin que ce modèle continue sur sa lancée.

66 000 unités produites à l’usine Somaca en 2013. Est-ce que l’usine peut aller encore plus loin ?
La capacité de la Somaca s’élève à 75 000 unités/an. L’année dernière, l’usine a encore surperformé parce que c’était la fin de vie du Kangoo et nous avions décidé d’en fabriquer un très grand nombre avant de démarrer Logan et Sandero. Mais ce ne serait pas le cas en 2014. Cette année, les volumes prévus pour Somaca sont bien moindres.

Renault Commerce Maroc a atteint 39,2% de parts de marché au Maroc en 2013. Mais, contrairement à Dacia qui cartonne, Renault régresse. N’y a-t-il pas une stratégie pour booster les ventes de la marque au losange ?
Bien sûr, il y a une stratégie de soutien à cette marque. C’est très important pour nous. La décroissance de Renault est liée au basculement de Kangoo vers Dokker, un choix assumé par l’entreprise. Mais nous avons toujours la volonté de garder notre leadership sur le marché marocain. Vous allez le voir, nous avons de très beaux produits qui vont arriver sur le marché marocain et qui vont permettre de redresser les ventes de la marque.

Comme la nouvelle Twingo, par exemple, qui vient de séduire beaucoup de monde au Salon de Genève ?
La décision d’introduire la nouvelle Twingo sur le marché marocain n’a pas encore été prise. C’est encore en discussion.

Des prévisions pour l’année en cours ?
Vous savez que nous ne donnons pas de chiffres. Globalement, nous sommes conscients de la fragilité du marché qui continue de s’effriter. Mais nous allons quand même continuer d’essayer de surperformer dans ce marché. Nous souhaitons que les choses reprennent une tournure un peu différente. 

Lisez nos e-Papers