Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Moshé Yaalon ont demandé dès mercredi dernier au chef de l'administration militaire qui gère les Territoires palestiniens, le général Yoav Mordechaï, de proposer une série de mesures punitives contre les Palestiniens, a précisé le quotidien Haaretz, à en croire l’AFP.
La direction palestinienne a décidé de demander mardi l'adhésion à 15 conventions et traités internationaux en représailles au refus d'Israël de libérer un dernier contingent de prisonniers le 29 mars, comme prévu dans l'initiative de paix promue par le secrétaire d'État américain, John Kerry.
Jeudi, la chef de l'équipe de négociateurs israéliens Tzipi Livni a informé son homologue palestinien Saëb Erakat que la libération de ces prisonniers était désormais annulée. Selon un responsable israélien cité par «Haaretz», les autorités israéliennes ont l'intention de geler l'autorisation accordée à l'opérateur de téléphonie mobile palestinien Wataniya de développer son réseau d'infrastructures dans la bande de Gaza. Elles devraient également restreindre les activités des Palestiniens dans la zone C de la Cisjordanie occupée, où sont implantées des colonies et où Israël exerce un plein contrôle civil et militaire, selon les médias. Israël est prêt en outre à geler à nouveau le transfert de taxes collectées par Israël au profit de l'Autorité palestinienne du Président Mahmoud Abbas. Cette sanction avait déjà été adoptée en décembre 2012 après l'octroi par l'ONU du statut d'État membre observateur à la Palestine.
La Knesset, le Parlement israélien, doit se réunir lundi prochain en séance plénière pour débattre de la crise du processus de paix. «Il existe encore un fossé qui doit être comblé assez rapidement», a reconnu M. Kerry qui s'est de nouveau entretenu dans la journée avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le Président palestinien Mahmoud Abbas, réclamant «un compromis décisif pour pouvoir avancer», a déclaré le secrétaire d’État US, John Kerry.
Selon «L’Express», l’hebdomadaire français, dans son édition du 2 avril, l'ampleur du décalage des positions de part et d'autre rend presque impossible un accord. «Benyamin Netanyahu campe sur les positions qu'il avait fixées lors de son discours prononcé à l'Université Bar Ilan en 2009. Il refuse de négocier sur la base des frontières de 1967, il refuse le gel des colonies, le droit au retour des Palestiniens expulsés en 1948 et 1967. Il rejette l'idée de Jérusalem capitale des deux États israélien et palestinien», rapporte cette publication.
À cela s'ajoute sa demande récente que les Palestiniens reconnaissent Israël comme «État juif» ce qui impliquerait que les 1,2 million d'Arabes israéliens n'y auraient plus leur place, précise l’hebdomadaire.
Avigdor Lieberman, le très influent ministre des Affaires étrangères ne cache pas qu'il souhaite le départ de cette population. Toutes ces positions manifestent une réelle absence de volonté politique d'aller vers la paix, poursuit la publication. La majorité de la coalition au pouvoir en Israël récuse un État palestinien, en particulier Naftali Bennett, ministre de l'Économie et dirigeant du parti d'extrême droite, «Foyer juif».