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Le e-learning se développe dans l’enseignement supérieur

L’importance de l’intégration des nouvelles technologies de l’information dans l’enseignement supérieur n’est plus à démontrer. Elles apportent de nouveaux outils pour l’enseignement avec de vastes champs d’application. Ainsi, on voit émerger des plateformes d’enseignement à distance (e-learning) qui représentent une réelle opportunité pour le développement de l’enseignement. Au Maroc, différentes universités ont entamé des expériences pilotes en e-learning pour répondre aux besoins en formation dans plusieurs domaines et ainsi participer à l’amélioration des compétences professionnelles.

Le e-learning se développe  dans l’enseignement supérieur

Partant de cette volonté de développer le e-learning au Maroc, l’Université Al Akhawayn a organisé dernièrement un séminaire sur le thème «E-learning et formation à distance au Maroc : état des lieux et perspectives d’avenir» avec la participation d’une dizaine d’universitaires marocains et étrangers. Au cours de cet événement, l’accent a été mis sur l’importance de développer la formation à distance et la nécessité de généraliser cette offre de formation afin qu’elle s’aligne sur son évolution à l’échelle internationale suite à la dynamique de changement technologique, économique et social.

Les principales recommandations tirées de cette réunion s’articulent autour de la possibilité de présenter le e-learning comme une alternative au système actuel tout en veillant à mettre à niveau le cadre légal et réglementaire pour la pratique du e-learning, la reconnaissance et l’accréditation des programmes, la création d’un cadre de rapprochement entre les universités pour obtenir de la synergie dans ce domaine et la sensibilisation des enseignants à l’avantage d’adhérer à ce projet de la mise en place.
Le e-learning représente, donc, une réelle opportunité pour l’ensemble des établissements de formation supérieure dans le sens où il leur permettra de répondre aux besoins croissants et variés en formation dans différentes régions. Le point avec Hassan Darhmaoui, professeur à l’Université Al Akhawayn, l’un des établissements précurseurs dans le domaine de l’intégration des nouvelles technologies «internet» dans le système éducatif.


Le Matin Emploi : Quelle est, d’après vous, la plus-value pour les TIC dans l’enseignement supérieur ?
Hassan Darhmaoui : Tout d’abord, permettez-moi de rappeler que l’Université Al Akhawayn s’est toujours dotée, depuis sa création en 1995, des dernières innovations dans le domaine des nouvelles technologies d’information et de communication (NTIC) pour permettre une formation moderne et évolutive à nos étudiants. Les NTIC ont beaucoup révolutionné les modes d’enseignement et d’apprentissage partout dans le monde et sont devenues incontournables dans l’enseignement supérieur. L’avantage primordial de l’utilisation des NTIC pour un universitaire reste la facilité d’accès à l’information. Elles ont permis aux étudiants de s’autonomiser dans leur propre formation et d’aller plus en profondeur dans leurs apprentissages. À travers le e-learning, ou l’enseignement à distance, la formation est devenue plus accessible et plus flexible. Les plateformes intégrées (Learning Management Systems) permettent une meilleure gestion de cours et plus de communication entre étudiants et professeurs. Les forums, le chat, le courrier électronique, et les réseaux sociaux ont beaucoup facilité la communication et l’entraide entre étudiants. L’intégration des animations, des simulations, de la vidéo, et des applications interactives en classe augmentent l’attention des étudiants et leurs interactivités. Mais, pour de meilleurs rendements, la technologie ne suffit pas par elle-même, son intégration passe toujours par une pédagogie adéquate du professeur.

➋Dans quel cadre intervient le partenariat avec Microsoft et quel sera le rôle du «New Testing Center» ?
En plus de la formation en IT que nous dispensons à l’Université Al Akhawayn, il s’est avéré que soutenir cette formation par des attestations reconnues mondialement est un atout très important dans l’employabilité de nos futurs lauréats. Les certifications prouvent aussi que nos étudiants possèdent une connaissance approfondie d’un sujet. D’où notre partenariat avec Microsoft et l’instauration d’un centre d’examen «testing center» dédié surtout aux certifications Microsoft. Nos étudiants auront donc la possibilité de garnir leur CV avec ces certifications et de se différencier dans le monde de l’emploi qui devient de plus en plus très compétitif.

➌ Vous avez débattu dernièrement des modalités d’intégration du e-learning dans les processus de formation au Maroc, comment voyez-vous le déploiement de cette pratique ?
La journée d’étude sur le e-learning que nous avions organisée à l’Université Al Akhawayn en novembre dernier a porté surtout sur le partage des expériences en e-learning au Maroc et ses perspectives de développement. Nombreuses sont les initiatives louables du déploiement du e-learning dans différentes universités marocaines, mais les participants à cette journée ont révélé notre retard dans le e-learning par rapport à ce qui se fait aux universités occidentales. Imaginez que jusqu’à présent, nous ne possédons aucune législation qui organise la reconnaissance et l’équivalence des formations en e-learning. Alors que le recours au e-learning peut résoudre un bon nombre de problèmes que vit notre université, surtout la massification de la demande de formation, le faible taux d’encadrement dans quelques branches, aggravé par la raréfaction des candidats à l’enseignement supérieur, l’accessibilité et la flexibilité de la formation. Il est donc temps qu’on déconstruise l’idée d’une université exclusivement présentielle, vu l’évolution que connaît le monde de formation soutenu par les NTIC.
Parmi les recommandations de cette journée d’étude, il y a l’élaboration d’une stratégie nationale pour le développement du e-learning, en identifiant les besoins, les priorités et les targets (programmes & populations cibles) ainsi que les activités et les plans d’action ; puis soutenir l’exécution de cette stratégie à travers des systèmes de sensibilisation, d’incitations et des structures R&D adéquates.

➍On sait que les technologies évoluent très vite au niveau mondial, sommes-nous prêts pour suivre cette progression ?
Je ne conteste pas le fait que le Maroc ait évolué ces dernières années en termes d’infrastructure et services liés aux NTIC et qu’il suive de près les nouveautés dans ce domaine. La question qu’on doit se poser c’est sur l’efficacité des usages de ces technologies dans les différents secteurs de notre pays. Sommes-nous à jour par rapport aux derniers développements dans les pratiques ? tirons-nous grand profit de ces technologies pour notre développement ? Je pense qu’il y a encore du chemin à faire dans ce sens. Pour y arriver, nous devrons permettre une meilleure immersion de ces technologies dans notre système éducatif et doter les universitaires d’un service de qualité de ces technologies (accessibilité, gratuité, libre accès). En parallèle, il faut centrer les efforts et mettre la recherche universitaire à l’usage de tous, permettant à l’université de jouer le rôle de locomotive. 

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