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Jeudi 28 Mars 2024
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25% de femmes seulement dans le monde du travail

La condition de la femme en Afrique et au Moyen-Orient a plus que jamais été au centre de la conférence Clinton Global Initiative (CGI), organisée la semaine dernière à Marrakech. Les participants ont débattu de la participation des femmes dans le monde du travail qui reste encore minoritaire, inégale et très stéréotypée et ont invité à promouvoir l'entrepreneuriat féminin.

25% de femmes seulement dans le monde du travail
L'accès des femmes au monde de travail reste en deçà des attentes socioéconomiques.

Les participants à la Conférence inaugurale de la Clinton Global Initiative (CGI) ont abordé la condition de la femme dans la région Afrique -Moyen-Orient. À cette occasion, Chelsea Clinton, vice-présidente de la CGI a livré des statistiques démontrant qu’à travers le monde les petites et moyennes entreprises (PME) dirigées par des femmes se développent plus rapidement et créent davantage d’emplois et de richesses. «Le coût de la marginalisation des femmes est exorbitant puisque le manque à gagner est estimé à des trillions de dollars dans les pays en développement», a-t-elle souligné. L’un des principaux enjeux du développement requiert une synergie d’efforts (secteurs public et privé, les acteurs de la société civile et les bailleurs de fonds) pour l’éclosion et l’essaimage d’écosystèmes favorables à une participation accrue des femmes dans le monde du travail, dans l'entrepreneuriat et dans l’innovation. «Un tel écosystème devra permettre, en premier lieu, l’élargissement de l’accès des femmes à l’éducation et à la formation, particulièrement dans le domaine des sciences, des technologies et de l’ingénierie, a-t-elle expliqué. Il s’agit aussi d’améliorer l’accès des femmes aux financements, aux formations professionnelles et aux marchés afin de soutenir l'entrepreneuriat féminin», a-t-elle ajouté.

Intervenant lors de ce débat, Othman Benjelloun, président du Groupe de BMCE Bank dont l’effectif du personnel féminin représente 47%, a proposé que la Clinton Global Initiative fasse usage de sa grande notoriété pour appeler toutes les entreprises du monde à verser 1% de leurs bénéfices à l’éducation et la formation des jeunes filles. Zainab Salbi, présidente fondatrice de «Women for Women International», a relevé, pour sa part, les difficultés pour les femmes à faire carrière et à s’épanouir professionnellement en raison de blocages culturels. Malgré l’amélioration de l’accès à l’éducation des jeunes filles (plus de 60% des bacheliers dans certains pays), l’accès des femmes à l’emploi demeure inéquitable (elles ne représentent qu’un tiers des actifs à intégrer le marché du travail dans le Moyen-Orient). À ce sujet, le Maroc n’est pas épargné puisqu’elles ne représenteraient que 25% des effectifs, note le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son dernier rapport. À noter que les femmes dans les institutions publiques ne représentent que 34% des effectifs, dont 15% seulement occupent des postes de décision. En termes de salaire, le revenu national brut par habitant des Marocaines est de 3.215 dollars contre 10.692 dollars pour leurs homologues masculins, indique le PNUD.

Concernant les stéréotypes liés au genre dans le monde professionnel, nombreuses sont les femmes qui estiment que les attributs féminins «sont incompatibles avec l'exercice de certains métiers qui demandent la force physique, l'endurance émotionnelle», précise le rapport du CESE.

Aussi, il n'est pas rare qu'une décision soit prise de ne pas investir dans les capacités d’une femme au sein de l’entreprise, car «une femme est susceptible de partir pour des raisons familiales» (grossesse, mariage, refus de l’époux du travail de son épouse…), indique le PNUD. Il n’est pas rare non plus que leurs collègues masculins fassent souvent des blagues ou des remarques sexistes à propos de leur travail, et pensent généralement que les femmes occupent des emplois parce qu'elles ne savent pas s’occuper à la maison et ont du temps à perdre. «Une telle situation nécessite donc une mobilisation de l’ensemble des acteurs pour lutter contre toutes les formes de discriminations, la sensibilisation pour faire évoluer les mentalités et consacrer l’égalité genre, en plus de multiplier les initiatives et les partenariats pour promouvoir l'entrepreneuriat féminin dans cette région du monde», ont finalement conclu les participants de CGI. 

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