Jusqu’au 12 mars prochain, les cimaises de Matisse Art Gallery de Marrakech abritent une exposition de l’artiste-peintre tunisien Ahmed Zaibi.
L’occasion pour le grand public et plus particulièrement les amateurs des arts plastiques de découvrir un artiste authentique qui a su donner à son œuvre une force particulière, originale et porteuse de moult questions. Zaibi, qui vit et travaille à Lucerne (Suisse) depuis plus de 35 ans, est un plasticien complet dans la mesure où il nous donne à voir un art multiple.
Le jeu des couleurs et la densité de la matière laissent à tout un chacun une libre interprétation temporelle et passionnée de son œuvre. Chez «Le peintre du désordre» comme on le surnomme, les techniques utilisées sont variées, allant de la gravure à l’aquarelle en passant par la peinture à l’huile. Les créations sont pleines de puissance chez cet artiste dont la pensée, le tempérament et le mode de vie sont en harmonie avec l’esprit de son travail artistique.
Durant sa vie en Europe depuis qu’il était très jeune, Zaibi a travaillé et participé à des expositions collectives avec de grands artistes dans la mesure où ils croyaient notamment à la force de son travail et à sa différence. Et c’est probablement à partir de cette rencontre avec autrui qu’il a dû vivre en lisière de deux cultures, tout en mettant à profit cette richesse pour s’intégrer dans l’univers de l’art contemporain et son horizon moderniste.
Tendu tel un écrivain sur son papier, Ahmed Zaibi, qui a découvert la peinture dans les années 80 et s’est assuré une renommée considérable au début des années 90 en Suisse, est connu spécialement pour ses gravures et pour les aiguilles froides qui peuvent atteindre des tailles immenses.
En effet, le plus marquant dans ses toiles, c’est la grandeur des formats qui donne plus de reflet à la fois aux couleurs et aux formes.
L’artiste tunisien, qui s’avoue amoureux du Maroc, a confié au «Matin» que c’était sa deuxième exposition dans le Royaume après celle de 2003 également à Marrakech, mais qui était collective.
Il a, d’autre part, indiqué qu’il resterait toujours un artiste en exil dans la mesure où cet exil est «la condition de sa liberté».
Ahmed Zaibi compte à son actif de nombreuses expositions tant individuelles que collectives en Suisse, en France, au Maroc et en Tunisie.