Éco-Conseil : Quel est l’objet de la supervision ?
Mouhcine Ayouche : L’objet de la supervision n’est pas tant de «coacher le coach» tel que cela peut-être communément perçu. Il s’agit plutôt pour le coach de faire face à ses obstacles professionnels et personnels et de se créer un espace sécurisé par la forme (apprentissage), les normes (standards) et le feed-back (ressourcement).
Démarche de processus et de contenu à la fois, la supervision donne de l'assurance au coach qui, au-delà de la maîtrise, voire «la hantise» des outils dont il se dote, se donne la permission d'aller vers une authentique rencontre avec ses coachés, grâce à un cadre de présentation et de débat de cas concrets menés, de recueil des Feed-back de pairs et de superviseurs qui peuvent apporter de la méthodologie complémentaire. L’espace de supervision permet d’effectuer un travail sur ses véritables enjeux, de déplacer les éclairages et de se voir proposer une autre problématique. C’est donc un processus inscrit dans un espace qui permet au coach de :
• Réfléchir sur son métier.
• Échanger entre pairs.
• Prendre de recul.
• Découvrir d’autres manières de faire ou d’être.
• Progresser dans sa compétence.
• Diversifier ses connaissances.
• Élaborer des réponses à des difficultés qu’il rencontre dans sa pratique d’accompagnement…
Quand faut-il appliquer ce processus ?
Dès que le coach est engagé dans une pratique professionnelle et continue du coaching, il devra s’inscrire dans un espace de supervision (individuel ou collectif) de son choix animé par un superviseur expérimenté et à même de l’accompagner dans sa démarche de professionnalisation. C’est une obligation professionnelle et déontologique pour tout coach en activité et une protection aussi bien pour le coach que pour les coachés. D’ailleurs, c’est l’une des exigences de l’ICF pour la pratique du métier. De plus en plus, les entreprises qui recherchent des coachs pour accompagner leurs dirigeants, managers, cadres ou équipes s’informent sur le coach pour savoir s’il a une pratique de supervision et exigent une telle pratique pour recourir à ses services.
Quelles sont les différentes formes de ce processus et quelle est la plus utile pour un coach ?
La supervision peut-être individuelle et à la demande du coach pour répondre à une problématique occasionnelle ou récurrente qu’il rencontre dans son accompagnement d’un ou plusieurs clients. Elle peut aussi s’inscrire dans un Espace de supervision en groupe et animé par un superviseur. Il n’y a pas à privilégier une forme par rapport à l’autre : chaque coach fera son choix en fonction de ses pratiques professionnelles, ses besoins propres, les questions qu’il a envie de travailler en supervision et également en fonction de la personne et du référentiel du superviseur avec lequel il décide de travailler.