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Allô 150 !

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Nul ne peut nier l’engagement, l’abnégation et l’héroïsme dont font preuve les sapeurs-pompiers marocains. Nous les avons toujours vus, dans le cadre de l’exercice de notre métier, en pleine action lors des catastrophes naturelles et l’on se doit de reconnaître qu’ils font preuve de beaucoup de courage et de sacrifice pour sauver des vies. D’ailleurs, que de fois, on a écrit des articles où l’on fait état de vies sauvées par les hommes de la Protection civile ! Et, l’on a aussi, à maintes reprises, annoncé, avec une douleur profonde, que tel ou tel agent a perdu la vie en tentant de sauver une ou plusieurs autres.

Toutefois, il faut reconnaître que bien des efforts restent à faire pour que ce corps, dont la mission est des plus nobles que l’humanité ait connues et qui consiste à mettre en péril sa propre vie pour sauver celle des autres. C’est l’humanisme dans toute sa dimension. Mais, cette noblesse et cette abnégation ne méritent-elles pas qu’on leur accorde l’intérêt qu’il faut pour qu’elles soient accomplies dans de meilleures conditions ?
Aujourd’hui, tout le monde sait que la Protection civile manque de moyens matériels. L’évolution de la société a engendré une multiplication des risques dans le nombre et dans le genre pendant que le corps de la Protection civile continue à compter essentiellement sur le dévouement de ses soldats et sur leur génie créatif pour faire face à des situations parfois très délicates. Dans de nombreux cas, on a vu des officiers et des agents faire preuve de beaucoup d’ingéniosité personnelle pour trouver le moyen de sauver une personne.

Et dans certains cas, cela s’est fait aux dépens de la vie des sapeurs-pompiers chargés d’exécuter l’opération. Et malgré l’absence de moyens techniques et du matériel nécessaire, jamais l’histoire n’a retenu que des agents de ce corps sont restés les bras croisés devant une situation, aussi désespérée qu'elle ait paru. Cela n’empêche qu’il faut faire preuve de reconnaissance et de gratitude envers ces gens, non seulement en saluant leur action et leur abnégation, mais en les dotant des moyens qui leur font défaut dans certains cas et dans certaines régions éloignées.

Comment peut-on reprocher à un secouriste arrivé sur les lieux d’un accident de ne pas avoir apporté les secours d’urgence à un blessé si l’ambulance qu’il conduit ne dispose pas des équipements nécessaires ? Une ambulance vide ne sert finalement qu’à assurer le transport des blessés vers l’hôpital le plus proche. Que peut-on reprocher à des sapeurs-pompiers qui arrivent en retard à un lieu d’incendie si leur poste se trouve à des dizaines de kilomètres ? Et la liste des reproches injustifiés est longue.

Mais, il reste un autre reproche aussi important que le fait de sous-équiper la Protection civile. Celui que l’on devrait se faire à soi. La société elle-même devrait se faire des reproches. N’avez-vous jamais remarqué comment les automobilistes, le plus souvent, ne se font pas un devoir de céder le passage à un camion-citerne ou à une ambulance de la Protection civile ? Et savez-vous qu’il existe des gens qui passent leur temps à appeler le fameux 150 pour alerter sur de faux incidents ? Des dizaines d’appels sont reçus chaque jour et chaque soir par les opérateurs de ce département, alors que ce numéro devrait être considéré comme sacré, vu que l’encombrer avec de fausses alertes est un acte ignoble.

De la considération et du respect envers les femmes et les hommes de ce corps, un effort gouvernemental pour les doter de meilleurs moyens de travail et une sensibilisation contre certains comportements immoraux à leur égard. Tels sont les efforts à consentir pour une meilleure reconnaissance du haut sens du sacrifice dont ils font preuve. 



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