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Des engagements record, les décaissements à la peine

La Banque mondiale planchera sur une étude stratégique à long terme afin d'aider le Maroc à se hisser parmi les pays émergents. Ses engagements se renforcent déjà et doivent atteindre, pour la troisième année consécutive, plus d’un milliard de dollars en 2016. Néanmoins, le taux de décaissement reste désespérément faible. Les problèmes fonciers y sont pour beaucoup.

Des engagements record,  les décaissements à la peine
Une rencontre, présidée par la directrice Maghreb auprès de la Banque mondiale, Marie Françoise Marie-Nelly, a été organisée le 23 octobre à Rabat sur la stratégie de l'institution dans la région MENA.

Exceptionnel. Les engagements de la Banque mondiale au Maroc doivent atteindre, pour la troisième année consécutive, plus d’un milliard de dollars en 2016 (année fiscale juin 2015-juillet 2016). Au vu des opérations (prêts et dons) programmées, les financements cumulés entre 2014 et 2016 s’élèveraient à environ 3,5 milliards de dollars, selon une déclaration au «Matin Eco» de Michael Hamaide, chargé des opérations Principal de la Banque mondiale pour le Maroc. Ceci alors que le Cadre de partenariat stratégique (CPS) pour la période 2014-2017 propose une enveloppe potentielle de 4 milliards de dollars. Michael Hamaide, qui s’exprimait le 23 octobre à Rabat en marge d’une rencontre sur la stratégie de la Banque mondiale dans la région MENA et dans le Maghreb, a aussi souligné que les financements à approuver pour le pays pour l’année fiscale 2017 ne devraient pas en principe dépasser 500 millions de dollars, pour rester dans le budget fixé. Toutefois, si le gouvernement exprime des besoins plus importants, des négociations seront alors ouvertes avec les administrateurs de la Banque mondiale à Washington pour augmenter les financements au-delà des 4 milliards de dollars prévus dans le CPS 2014-2017. Cela dépendra néanmoins, entre autres, du taux d’endettement global, du niveau du risque pays, mais aussi du taux de décaissements déjà réalisés.

Sur ce volet, la directrice Maghreb auprès de la Banque mondiale, Marie Françoise Marie-Nelly, a indiqué que si les engagements de la Banque (prêts et dons approuvés pour différents projets en cours d'exécution) au Maroc s’élevaient à 2,5 milliards de dollars à ce jour, le taux de décaissement enregistré au cours de l’année fiscale 2015 avait atteint seulement 13% sur un objectif de 21% fixé au pays. Parmi les facteurs qui retardent les décaissements figurent des problèmes fonciers et d’autres contraintes spécifiques à chaque projet. Marie Françoise Marie-Nelly ambitionne de porter ce taux à au moins 18% durant l’année 2016. La représentante de la Banque mondiale a, toutefois, déclaré que le partenariat avec le Royaume était solide et serait davantage consolidé à l’avenir.

Accompagner le PAI 2014-2020

Des négociations sont en cours pour, entre autres, accompagner le Plan d’accélération industrielle (PAI 2014-2020). La Banque prépare, en outre, un nouveau Mémorandum économique du pays (sous forme d’étude), afin d’identifier les éléments clés d’une stratégie à long terme qui hissera le Royaume parmi les pays émergents.
En attendant, les experts de l’Institution de Bretton Woods planchent sur le bilan à mi-parcours du Cadre de partenariat stratégique 2014-2017. L’un des objectifs de ce rapport est d’identifier les réajustements à entreprendre afin que les futures interventions de la Banque s’inscrivent dans sa nouvelle stratégie pour la région MENA. Cette dernière vise à «promouvoir la paix et la stabilité», en retissant notamment le contrat social entre les citoyens et les pouvoirs publics.

C’est dans ce cadre que s’inscrit notamment le second prêt de 200 millions de dollars en faveur du programme Hakama dont l'objectif est la réforme de la gouvernance publique.
Ce financement constitue le deuxième prêt de la Banque Mondiale au Maroc pour l’année fiscale 2016, après les 150 millions de dollars approuvés le 8 juillet dernier pour financer un projet de modernisation de l’irrigation à grande échelle au profit d’environ 9.300 agriculteurs. Quatre autres prêts sont en négociation ou en cours d’approbation, dont 200 millions de dollars destinés à cofinancer un programme gouvernemental de mise à niveau du transport urbain, mis en œuvre par le ministère de l’Intérieur. Ce prêt sera approuvé avant fin 2015, confie au «Matin Eco» une source de la Banque mondiale. S'y ajoute un autre prêt de 300 millions de dollars à approuver en décembre, destiné à soutenir la croissance verte solidaire dans le pays, comme nous l’annoncions en exclusivité le 21 octobre (www.lematin.ma). 

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