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La Grèce et la zone euro se rapprochent d'un compromis

La Grèce et la zone euro se rapprochent d'un compromis

Athènes et la zone euro se sont rapprochés jeudi d'un compromis sur la suite à donner au programme de financement de la Grèce, le Premier ministre Alexis Tsipras ayant plaidé sa cause devant ses homologues, notamment la chancelière allemande Angela Merkel.
Au lendemain de l'échec d'une réunion de l'Eurogroupe sur cette question, la Grèce et la zone euro ont décidé d'entamer dès vendredi des travaux techniques pour faciliter la prochaine réunion de l'Eurogroupe, qui se tient lundi à Bruxelles.

«On a fait des pas importants, on n'a pas couvert toute la distance, mais une partie importante. On a surtout profité du fait que l'Europe est faite de conflits, mais aussi de compromis», a déclaré M. Tsipras à l'issue de son premier sommet européen. La veille, la réunion de l'Eurogroupe pour tenter de combler le fossé avec Athènes avait été particulièrement houleuse, ravivant les craintes d'une sortie du pays de la zone euro (le «Grexit»). «Le climat était épouvantable», a confié une source proche des discussions. Les participants se sont quittés sans conclusions, une situation inédite, signe des antagonismes entre une zone euro qui a l'impression d'en avoir déjà beaucoup fait pour la Grèce et un pays qui veut à tout prix tourner la page de l'austérité. Revenant sur cet épisode, vu comme une tentative d'«intimidation», M. Tsipras a déclaré qu'Athènes «ne fait pas de chantage et n'accepte pas le chantage». «On n'a pas signé, il n'y a eu aucune catastrophe», a-t-il souligné. La Bourse d'Athènes a terminé jeudi sur un bond de 6,73%, après un repli de 4% la veille. Les Européens veulent que la Grèce demande une extension de son programme pour se financer à court terme, avant d'envisager une solution pour réduire sa dette (plus de 175% du PIB).

Déterminée à se débarrasser de la troïka de ses créanciers (UE, BCE et FMI) et des mesures qu'elle lui impose depuis 2010 à marche forcée, Athènes s'y refuse et exige d'obtenir un nouveau programme assorti de conditions moins drastiques sur le plan social.

«La transition vers un nouveau programme est désormais le seul objet des discussions et du prochain Eurogroupe» de lundi, a déclaré M. Tsipras. Le mémorandum actuel arrive à échéance le 28 février. Toute décision doit être prise très rapidement, faute de quoi la Grèce risque de se retrouver à court d'argent. «Le sens de notre discussion est de garantir un contrat d'assurance auprès de la BCE» pour que la Grèce reste à flot, «toute la négociation est pour couvrir nos arrières», a souligné M. Tsipras.

La troïka n'existe plus

Pour renouer le dialogue, le Premier ministre grec s'est entretenu avec le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Ils ont convenu de lancer dès vendredi des travaux pour chercher «une base commune» entre le mémorandum actuel et les propositions d'Athènes. Ils réuniront des experts grecs et des représentants des créanciers d'Athènes, que plus personne ne nomme «troïka». «La troïka n'existe plus», a martelé M. Tsipras. «Toute la discussion et l'évolution d'aujourd'hui signalent une disposition pour un accord politique», a estimé le Premier ministre grec. «Il a été prouvé que personne ne veut créer des conditions de rupture», s'est-il félicité. «Mais les décisions essentielles seront prises lundi prochain». En dépit des avancées réalisées, «beaucoup de choses doivent (encore) être faites», a averti le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ancien patron de la zone euro. Se disant «inquiet», M. Juncker a appelé à «revenir à une approche de bon sens». Il propose que les 30% de mesures que le gouvernement grec juge «toxiques» et «anti-sociales» soient remplacés par d'autres ayant un impact budgétaire équivalent. C'est «sur cette base que nous allons essayer de trouver un accord au cours des prochains jours». «Tout le monde a intérêt à éviter un défaut de paiement grec, personne ne veut faire une croix sur les prêts qu'on a faits» à Athènes, dit un diplomate. «Les Grecs attendent jusqu'à la dernière minute parce que leur position dans les négociations s'améliore avec le temps. C'est comme une partie de poker», analyse Matthias Kullas, du Centre pour une politique européenne de Freiburg. Le sommet de jeudi dernier a été l'occasion pour M. Tsipras de rencontrer pour la première fois Angela Merkel, devenue en Grèce le symbole de l'orthodoxie budgétaire. À l'ouverture du sommet, les deux dirigeants ont échangé une poignée de main et quelques mots. «Nous nous sommes salués amicalement. (...) J'ai manifesté ma disposition à coopérer», a déclaré la chancelière. «Nous devons voir maintenant sur quels points nous devons nous mettre d'accord».

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