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Les agrumes marocains, malmenés à l’export depuis quelques années, changeraient-ils de cap ? Les producteurs se tournent désormais vers les États-Unis et le Canada et entendent s’y renforcer dans les années à venir. Jusqu’au 6 février dernier, la campagne 2014-2015 a cumulé 250.000 tonnes de petits fruits exportés par les producteurs marocains à l’étranger et 21.000 tonnes d'oranges, selon des estimations de l’Établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). Durant cette campagne, on note une montée en puissance d’autres marchés hors Russie, notamment l’Amérique du Nord. Cette dernière pèse désormais pour 25% (14% pour les États-Unis et 11% pour le Canada) dans les expéditions marocaines d’agrumes, contre 53% pour la Russie qui en concentrait jusqu’à 80% il y a quelques années. L’Union européenne s'adjuge 19%. Le reste est allé vers d'autres marchés.
«Sur le marché nord-américain, les prix sont plus intéressants», déclare au «Matin-Éco» Mbarek Blileg, directeur logistique de Fresh Fruit, un des principaux groupements exportateurs marocains de fruits et légumes vers l’Europe, l’Amérique du Nord, la Russie et la Scandinavie. Fresh Fruit, ainsi que d’autres producteurs ont affrété des bateaux entiers pour expédier leurs cargaisons d’agrumes vers les marchés américain et canadien.
Pour expliquer ce changement de cap, les producteurs avancent la chute du rouble qui a affecté la Russie, principale destination des exportations marocaines en agrumes, mais aussi la montée de la concurrence des Égyptiens sur ce marché. «Ils proposent des prix bradés et leurs coûts de transit time sont beaucoup moins élevés», explique un membre de la Fédération interprofessionnelle des fruits et légumes à l'export (Fifel).
