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Cette prestation des plus exceptionnelles, organisée avec le précieux soutien de l’Association par Chemins (présidée par Faouzi Skali), fait découvrir au large public des œuvres de quatre artistes-peintres autour d’événements historiques du Maroc. On y découvre des tableaux représentant des scènes historiques, des 18 et 19es siècles, particulièrement les guerres de résistance du Rif et de Tétouan, accomplis par des peintres (deux Marocains et deux Italiens) de grand talent, Ahmed Ben Yessef, Milly Corica, El Mehdi Ichar et Leanardo Caposiena. Pour réaliser leurs magnifiques travaux, ces artistes ont mené des recherches très approfondies, aussi bien sur le plan historique, artistique que technique, sur les conseils du docteur Mustapha Mechiche Alami, président de la Fondation, qui a mené un grand travail d’investigation sur cette thématique, il y a déjà plusieurs années. En voyant ces belles fresques, le Dr Mustapha Mechiche en a été fier et satisfait.
«C’est une démarche qui fait appel à la peinture pour écrire l’histoire du Maroc, à travers des batailles mettant en exergue la lutte des Marocains contre l’occupation espagnole et française. L’idée est de faire connaitre notre histoire aussi bien aux Marocains qu’aux étrangers qui viennent visiter notre pays. Sachant que la peinture est un moyen efficace pouvant atteindre tout le monde», explique le docteur Mustapha Mechiche Alami.
Mettre l'art pictural au service d'une mémoire collective et d'un patrimoine historique marocain constitue l’originalité de cette approche. Celle-ci, comme on le souligne dans la présentation de l’exposition, est «plus que le cinéma ou la photographie, car elle présente l'imagination artistique par le truchement de peintres particulièrement sensibles à une telle démarche, après avoir engagé un processus d'archivage et de recherches approfondies, recréant une émotion et un lien esthétique avec des séquences historiques qui appartiennent à notre patrimoine marocain singulier». Il s'agit là d'une démarche qui est appelée à s'élargir à d'autres artistes et d'autres séquences historiques pour contribuer à rendre plus vivantes et plus présentes une mémoire et une imagination collectives exprimées par ce patrimoine pictural du Maroc.
Lors de la présentation de cette exposition itinérante à la Fondation Sidi M’Chich Alami à Kénitra (où elle a été exposée en premier lieu, avant de se déplacer vers Rabat, à Al Hoceima et Tétouan et actuellement Fès), l’artiste peintre Ahmed Benyessef s’est exprimé à propos de cette expérience qu’il pense unique dans le monde arabe. Car selon lui, les artistes plasticiens de ces pays n’ont jamais pensé à s’attaquer à des sujets historiques. «C’est quelque chose de nouveau par rapport à notre culture. Mais je dois dire que ce n’était pas un travail des plus simples. Car il faut beaucoup de recherches approfondies. On doit, aussi, être très vigilants vis-à-vis des costumes, des couleurs, des morphologies… C’est tout un travail d’historien, car la toile en question devient un document et une référence de son époque. Et là, je tiens à féliciter le docteur Mechiche qui est derrière cette initiative très louable pour la sauvegarde de notre mémoire», ajoute-t-il. Félicitations à ces quatre peintres qui ont réussi le pari d’un travail aussi délicat et minutieux. Espérons que leur expérience portera ses fruits et se perpétuera avec d’autres réalisations et d’autres événements historiques du Royaume, afin de valoriser et transmettre ce riche héritage.
