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La musique andalouse décortiquée à l’Institut Cervantès

L’harmonie sublime entre les précieux édifices et monuments séculaires, tels Alhambra et Generalife de Grenade, a inspiré tant de poètes, de musiciens et d’artistes.

La musique andalouse décortiquée  à l’Institut Cervantès
Les sons lents et doux de l’eau ruisselante, les chants d’oiseaux, les charmes de la nature, avec les lever et coucher du soleil, ont constitué une source d’inspiration pour la création poétique et musicale.

L’artiste Eduardo Paniagua, expert spécialisé en musique de l’Espagne médiévale, a animé, jeudi dernier, à l’Institut Cervantès de Fès, une conférence illustrée sur «L’eau dans les palais d’Al-Andalous et son inspiration dans la création poétique et musicale». Présentant le conférencier devant un parterre d’étudiants et de mélomanes, Javier Galvan Guijo, directeur de l’Institut Cervantès de Rabat et Fès, a précisé qu’Eduardo Paniagua est architecte, artiste et musicologue espagnol, lauréat du Prix du meilleur interprète de la musique classique qui lui a été décerné en 2009 par l’Académie de musique d’Espagne. Le conférencier, auteur d’ouvrages sur la musique médiévale, a précisé que la conception des palais hispano-arabes combinait d’une manière magistrale l’architecture avec ses patios et fontaines d’eau et la nature avec ses jardins, ses vergers et ses fleurs.

Cette harmonie sublime entre les précieux édifices et monuments séculaires, tels Alhambra et Generalife de Grenade, a inspiré tant de poètes, de musiciens et d’artistes, a-t-il dit, soulignant que l'eau dans la «Fontaine des Lions» ou dans les jardins et vergers verdoyants et fleuris a joué un rôle transcendant dans l'ensemble des palais en Andalousie musulmane, qualifiée alors de «paradis» terrestre. Les sons lents et doux de l’eau ruisselante, les chants d’oiseaux, les charmes de la nature, avec le lever et le coucher du soleil, ont suscité l’émerveillement, invité à la méditation et à la contemplation, constituant ainsi une source d’inspiration pour la création poétique et musicale, a-t-il ajouté.

Les Arabes ont apporté en Andalousie leur amour pour la poésie, la musique et la nature et bâti des monuments fascinants avec une prédilection pour les fontaines, les jets d’eau, les arabesques et la calligraphie, contribuant à la stimulation de la créativité poétique et musicale. La musique andalouse, avec ses modes et «Noubas» dont «Al Istihlal», a fleuri en Espagne médiévale où chrétiens, juifs sépharades et musulmans ont vécu en parfaite symbiose et harmonie, en enrichissant les arts, les cultures et les sciences.

Les adeptes des trois religions monothéistes ont chanté en musique la vie, la nature et l’amour en utilisant quasiment les mêmes instruments de musique, tels le qanoun, le luth et le r’bab. Le conférencier a illustré son exposé en diffusant des diapositives sur la magnificence des palais hispano-arabes embellis de fontaines et plans d’eau et sur les peintures et gravures de musiciens et musiciennes andalous de confession chrétienne, juive et musulmane. En virtuose et artiste de musique classique, Eduardo Paniagua a gratifié le public attentif en entonnant des extraits de Mouachahate et Zajal et en jouant d’un Qanoun de l’époque médiévale. Il a assuré que la musique andalouse demeure vivace au Maghreb, notamment au Maroc, où juifs et musulmans, qui ont fui l’inquisition, ont perpétué cet art musical culte et savant et préservé l’art architectural dans les palais et riads du pays.

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