Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Spécial Elections 2007

Laâyoune, capitale du football mondial

Le temps d’une soirée, la ville de Laâyoune a été le théâtre d’une fête du football. Les joueurs qui ont écrit l’histoire du sport le plus populaire au monde ont participé à la commémoration d’une date chère à tous les Marocains. La ferveur et l’enthousiasme du public ont été en parfaite syntonie avec la fierté de noms aussi résonnants que talentueux, tous fiers de participer à une fête si spéciale. Dans un cadre festif, amical et accueillant, une cinquantaine d’icônes du football ont convergé vers le Complexe Cheikh Mohamed Laghdaf, pour prendre part à un fait historique, qui restera longtemps dans les annales de la ville et dans la mémoire de tous les Marocains.

Laâyoune, capitale du football mondial

La ferveur des habitants de Laâyoune était palpable tout au long de la soirée. Dès l’arrivée à l’aéroport de la ville, les foules saluaient chaleureusement les acteurs de la commémoration du 40e anniversaire de la Marche Verte. Au stade, les voix des supporters amassés sur les travées du stade – rouvert pour l’occasion – s’élevaient à chaque fois que le speaker annonçait le nom d’un joueur.

La rencontre a vu une sélection de joueurs marocains, arabes et africains affronter une équipe formée de joueurs européens, sud-américains et de la légende, Diego Armando Maradona. C’est d’ailleurs «El Pibe de Oro» qui ouvre le score, d’un tir enroulé du gauche. Malgré le poids de l’âge, «El Diez» a montré que le talent ne vieillissait pas, ni l’amour des gens pour le meilleur joueur de l’Histoire. Même en trottant, même en glissant, Maradona déclenchait les ovations et l’admiration.

À sa sortie, il a insisté pour saluer le public et pour rendre hommage aux gens qui n’ont pas manqué un seul instant de l’applaudir et de scander son nom. Ensuite, la rencontre a été un formidable moment pour les nostalgiques du beau football et pour les jeunes qui ont découvert de leurs propres yeux, des joueurs dont ils entendaient parler des faits marquants par les ainés et regardaient leurs meilleures fresques sur Internet. De Mustapha Hadji à Edmilson, de Rachid Daoudi à Alessandro Altobelli, de Noureddine Naybet à Grégory Coupet, le public de Laâyoune a été choyé et l’a bien rendu aux joueurs. Bassir a ainsi répondu aux chants des supporters en inscrivant un but tout en finesse. 

Témoignages des stars présentes

Alessandro Altobelli, champion du monde avec l’Italie en 1982

«L’ambiance de Laâyoune me rappelle celle de Rome en 1982»

«Ce n’est pas la première fois que je viens au Maroc. J’avais participé avec l’Inter Milan à un match amical il y a plusieurs années et je dois vous dire que je suis impressionné par le progrès qui s’est fait ici. Les gens qui nous ont accueillis dans les rues de Laâyoune avec tant de chaleur et d’enthousiasme ont créé une ambiance fantastique qui m’a rappelé la marée humaine qui nous avait reçus à Rome en 1982, quand la sélection italienne était rentrée d’Espagne avec le trophée de la Coupe du monde. Le fait d’être ici avec toutes ces stars, qui ont été des adversaires et des amis, me fait éprouver un sentiment indescriptible. Quand j’ai reçu mon invitation, je n’ai pas hésité. Je ne connais pas beaucoup le football marocain, mais je sais que l’équipe nationale va entamer les éliminatoires du Mondial face à la Guinée équatoriale. Après deux victoires dans les éliminatoires de la Coupe d’Afrique. Comme le dit l’adage : Jamais deux sans trois. Je connais Achraf Lazaar qui joue en tant que titulaire à Palerme. C’est un digne représentant du football marocain. Il y a aussi Omar El Kaddouri, que j’ai découvert à Brescia quand il y jouait il y a deux ou trois ans, parce que j’y habite. Ensuite, il y a Mehdi Benatia qui est pour moi l’exemple à donner à tous les jeunes joueurs marocains. Quand on travaille et qu’on se dédie au métier de footballeur, les grands championnats comme celui d’Italie vous ouvrent leurs portes.» 

George Weah, premier joueur africain à remporter le Ballon d’or

«C’est une fierté pour moi d'être parmi mes frères africains»

«C’est toujours un plaisir d’être parmi mes frères africains. Je regarde toutes ces stars et je suis fier que l’Afrique ait produit autant de bons joueurs et je me sens béni que les gens puissent apprécier le travail qu’on a fait durant nos carrières respectives. Quand on m’invite pour un match de gala avec autant de noms résonnants, je me dis que c’est une bonne chose que l’on fasse appel à moi. Je connais beaucoup les joueurs marocains qui évoluaient en France, lorsque j’y étais. Comme Bouderbala et Krimau par exemple. Aujourd’hui, nous avons tous différentes vocations, certains ont fait carrière en politique, d’autres sont devenus des hommes d’affaires, etc., mais quand on se retrouve, c’est toujours avec le même plaisir et le même enthousiasme. On n’est peut-être pas au meilleur de notre forme physique, mais notre amour pour le football n’a jamais été altéré. Si j’ai un souvenir spécial de ma carrière ? Incontestablement le fait d’avoir remporté le Ballon d’or, d'avoir été le premier Africain à le faire. Je suis encore aussi fier que le premier jour et je tiens à remercier tous ceux qui ont participé à cette consécration. J’avais reçu d’innombrables mots de félicitations de mes frères africains qui auraient pu aussi l’emporter, comme Roger Milla ou Abedi Pelé par exemple. Je remercie Dieu parce que j’ai remporté le premier Ballon d’or qui a été attribué à un joueur non européen.» 

Jocelyn Angloma, champion d’Europe avec l’Olympique de Marseille

«Je suis heureux d'être au Maroc au milieu de ces stars»

«Je suis très heureux d’être ici au milieu de toutes ces légendes et pour une première visite au Maroc, c’est un grand honneur. Je connaissais le Maroc à travers les joueurs que j’ai pu croiser lors de ma carrière, notamment Naybet et Krimau, qui était mon premier adversaire. J’étais un gamin et lui était déjà une star du Championnat de France. Je découvre un pays où les gens sont charmants et sympathiques et je rencontre des joueurs que je n’ai pas vus depuis longtemps. Je connais le Raja Casablanca, qui est l’une des meilleures équipes. Il y en a d’autres, mais je connais le football national surtout à travers les joueurs qui ont été de véritables ambassadeurs de ce formidable pays. Mon meilleur souvenir ? C’est le fait d’avoir pu jouer pour l’équipe de France et la sélection de Guadeloupe, d’où je suis originaire. Le règlement de la FIFA me l’a permis du fait que la Guadeloupe est un territoire français, mais je sais qu’il y a beaucoup de joueurs français d’origine marocaine qui auraient aimé avoir la possibilité de jouer pour les deux sélections. Quel que soit le choix qu’ils font, je peux vous dire que c’est l’une des décisions les plus difficiles que l’on puisse prendre.» 


Lisez nos e-Papers