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Le Maroc est sur la bonne voie, mais a encore du chemin à faire

À l’instar des autres pays du monde, le Maroc célèbre l’année internationale de l’évaluation. Pour prendre part à ce mouvement mondial, le Maroc, à travers l’Observatoire national du développement humain, a organisé, hier à Rabat, une conférence internationale sur l’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques.

Le Maroc est sur la bonne voie, mais a encore  du chemin à faire
La conférence internationale sur l’évaluation des politiques publiques présidée par Rachid Belmokhtar. Ph. Kartouch

L’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques occupe, désormais, une place prépondérante dans l’agenda des gouvernements, au point qu'ils lui consacrent une année internationale. Fin 2014, l’ONU a décrété «2015 année internationale de l’évaluation». D’ailleurs, son Assemblée générale a adopté, pour la première fois de son histoire, une résolution visant à renforcer les capacités des États en matière d’évaluation des activités de développement et à favoriser la coopération de l’ensemble des parties prenantes, nationales et internationales. L’intérêt que porte la communauté internationale à cette question s’explique par le fait que l’évaluation et le développement sont indivisibles, comme l'a fait savoir le coordonnateur résident des Nations unies au Maroc, Philippe Poinsot.

Au Maroc, la Constitution de 2011 a eu le mérite d’avoir instauré les fondements juridiques qui devraient permettre de promouvoir l’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques. Elle a appelé à la consolidation des mécanismes de moralisation de la vie publique. En tout cas, le Royaume n’est pas novice dans ce domaine. Il s’est penché sur cette question depuis les années 80, à travers la mise en œuvre de plusieurs programmes visant à enraciner cette pratique dans l’administration, comme le programme national de formation en analyse et gestion de projet (PNAP).

La mise en place de l’Observatoire national du développement humain (ONDH) témoigne aussi de l’engagement du Maroc en matière d’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques. Dans cette lignée, le directeur de l’ONDH a mis en exergue le rôle considérable que joue son institution en matière de développement humain à travers le recueil des données et des statistiques relatives aux questions du développement humain. Sur ce point, le ministre de l’Éducation nationale, Rachid Belmokhtar, a avancé que l’ONDH a développé près de 320 indicateurs. À cela s’ajoutent les études et les rapports portant sur des thématiques précises ainsi que le travail de comparaison entre les indicateurs nationaux et internationaux. Le coordonnateur résident des Nations unies considère ainsi que l’ONDH dispose de toutes les compétences pour remplir cette mission spécialisée dans l’évaluation des politiques publiques liées au développement humain.
Malgré tous les efforts déployés par le Maroc en matière d’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques, il y a encore du chemin à faire, notamment en ce qui concerne la mise en place d’une base juridique pour l’organisation et la pratique de l’évaluation, et remédier au manque d’informations et de données sur les programmes et les projets. Sur ce registre, le responsable onusien a mis en relief l’importance de mettre en place un modèle opérationnel de suivi et d'évaluation, robuste, intégré et participatif, afin de respecter le principe de responsabilité à l’égard de chaque citoyen et citoyenne.

L’autre défi de taille à relever par le Maroc concerne la consécration de l’égalité des chances entre les citoyens, comme l’a souligné Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). D’après lui, des efforts particuliers devraient être déployés dans cette direction. La régionalisation avancée sera d’un grand apport pour la réduction des écarts entre les citoyens. Le président du CESE reste convaincu que le Maroc pourra aller de l’avant dans ce chantier d’institutionnalisation de l’évaluation des politiques publiques, grâce aux outils dont il dispose et aussi grâce à sa volonté. Cette conférence internationale a été organisée en partenariat avec le Centre de recherches et d’études sociales de la Tunisie (CRES), le Conseil national de l’évaluation des politiques de développement social au Mexique (CONEVAL), les Agences des Nations unies au Maroc et l’Instance nationale d’évaluation relevant du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique.

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