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«Fabrication œuvre papier», c'est l'intitulé de l’exposition réalisée grâce à l’artiste Tibari Kantour, qui s’est donné la peine d’animer un atelier de fabrication d’œuvres de papier au profit de ses collègues Jaafar Akil, Mohamed Anzaoui, Ahmed Hajoubi, Abdel basset Bendahmane, Souhail Ben Azzouz, Bouabid Bouzaïd, Nour Eddine Chater, Larbi Cherkaoui, Narjisse Joubari, Ahlam, Abdelkader Melihi, Mehdi Mofid et Adil Rabih. Ce papier, que beaucoup d’artistes utilisent comme support de leurs travaux, est cette fois-ci conçu par eux-mêmes. Comme le précise l’artiste Ahlam, «quand je fabrique moi-même le papier, celui-ci n'est pas seulement considéré comme support, mais comme œuvre. Car, à l'intérieur de ce papier, toutes les techniques sont intégrées».
Dans sa démarche d’enseignement des techniques de fabrication à ses amis, Kantour a proposé une méthode pour obtenir une gamme de papier variée, laissant le libre choix aux artistes de créer, selon leur sensibilité, des œuvres en papier de texture et de graphisme différents. Le résultat a donné forme à un papier végétal, sensible, à partir de plantes sauvages ou cultivées, de feuilles d'arbres. «Ce travail d’expérimentation a été très satisfaisant et enrichissant.
En fait, au départ, je voulais seulement faire un reportage sur cet atelier. Ce n’est que sur place que je me suis dit : pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour faire partie de l’équipe et apprendre à confectionner le papier moi-même, d'autant plus que l’idée va dans le sens du concept que je prépare en hommage à mon défunt frère. Ainsi, juxtaposer le papier fabriqué par soi-même et la photo prouve qu’il n’y a pas de limite entre celle-ci et les autres supports plastiques, que ce soit dans le fond ou la forme», affirme Jaâfar Akil, enseignant-chercheur (ISIC) et président de l'Association marocaine d'art photographique, dont l’idée de cet atelier lui a permis de trouver les liens entre la photo et les autres formes d’expression.
«À partir de la pâte à papier, on découvre une écriture nouvelle. Chacun de nous y a mis de sa sensibilité et de son âme.
Les fruits de cet atelier résidence à la Maison d'art contemporain à Briech (MAC A Briech) sont on ne peut plus extraordinaires. C’est un ensemble d’œuvres diverses que nous comptons faire tourner dans plusieurs espaces d’exposition dans d’autres villes du Maroc, notamment à Tanger, Tétouan, Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech. Ce projet compte parmi tant d’autres que nous avons conçus au sein de l’Association pour l’art et la culture pour renouveler les créativités et faire évoluer notre art», souligne Ahlam.
